To the Shores of Hellde Will Zens
avec Marshall Thompson, Robert Dornan, Richard Arlen, Kiva Lawrence
Catégorie : Ni chauds ni froids
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Un commando américain dur à cuire retourne au Nam pour sauver son frère qui a été capturé par de très méchants communistes tueurs de bébés. Avant l'échec et le scandale du navrant Les Bérets Verts (1968), et bien avant le succès des rigolos Portés Disparus et Rambo 2, Hollywood avait produit quelques séries B de propagande ouvertement pro guerre du Viêt-Nam. Sorti en 1966, ce film du tâcheron Will Zens possède un cachet très série Z, même si l'armée a généreusement prêté son concours pour donner un peu d'ampleur à ce produit über-patriotard. Réac et fauché (un sous-bois californien en guise de jungle, des vagues humaines de trois figurants...), l'ensemble est hélas assez plat et sans surprise, mais demeure relativement rythmé. Interprété et co-écrit par le futur sénateur républicain ultra-conservateur Robert Dornan.
A l'instar du navet de John Wayne, ce film tourné dans un sous-bois ne perd pas une occasion de nous décrire les atrocités commises par les Viêt-Congs (on ne nous montre rien, car on n'est pas dans
If Footmen Tire You What Will Horses Do?, bien que l'idéologie soit la même), dont le passe-temps essentiel consiste bien entendu à violer des paysannes vietnamiennes (un viol soft, mais ça on nous le montre), et à assassiner des enfants, des infirmières et des nouveau-nés (un missionnaire français pas du tout non-violent nous le raconte avec des trémolos dans la voix). Ce qui justifie que les sauveurs de la démocratie torturent les Viet qui tombent entre leurs mains (comme dans la bouse de John Wayne).
En face, on a des Marines WASP héroïques, bien rasés et bien dégagés au-dessus des oreilles, qui serrent très fort les mâchoires tout en faisant de l'humour militaire de temps en temps, et des Sud-Vietnamiens totalement effacés, à part un jeune sidekick Eurasien niais qui dit au héros américain paternaliste (des étoiles plein les yeux) :
"Thank you for saving my country!", quand il ne parle pas français comme une vache espagnole.
Robert Dornan joue le frangin médecin humanitaire porté disparu, qui passe son temps à balancer des insultes racistes à ses geôliers vietnamiens (qui sourient bêtement parce qu'ils ne comprennent pas l'anglais, mouahahaha ! qu'est-ce qu'ils sont cons ces Chinetoques), sans oublier une tirade sur ces pédés de punks beatniks hippies.
Le film s'ouvre et se conclut sur l'hymne pompier des Marines.
Ah oui, il y a aussi une scène d'amour parfaitement insipide entre le héros Marshall Thompson et la blonde Kiva Lawrence.
Ca aurait pu être un nanar, mais finalement pas trop. Le film ne décolle jamais vraiment.

