Objet filmique extrêmement connoté eighties et affreusement mal mis en scène, Merchants of War est interprété et écrit par Asher Brauner, le mec qui s'la pète, que j'avais présenté dans ma chronique de Treasure of the Moon Goddess.
Je ne vais pas perdre trop de temps à raconter l'histoire. De toute façon le résumé est au dos de la jaquette que j'ai scannée, et ma foi c'est très lisible (non ?).
Navet guerrier poussif et nauséeux, ce film cumule a peu près tous les clichés que le genre a pu générer.
La mise en scène et le montage (surtout le montage) sont atroces, cela dit, ça peut donner des choses presque marrantes :
Par exemple, lorsqu'il est prisonnier du camp des méchants, le héros est envoyé creuser dans une tranchée, où il retrouve ses compagnons d'armes. L'eau a légèrement envahi le fond. A côté, un jeune Noir est apparemment occupé à désherber.
Suivent différent plans montrant des actions le jour, la nuit... Apparemment, plusieurs jours se sont écoulés. Or, nous retrouvons ensuite le héros dans le fossé, prêt à s'évader :
Le fossé n'a pas bougé d'un pouce, en dépit des gars qui creusent sans relâche dedans. Le niveau de l'eau est le même. Le gars qui désherbe a la même quantité de végétaux devant lui. Bref, le monteur s'est tout bêtement contenté d'insérer des scènes dans un plan pris d'une seule traite ! Chapeau les gars. Et tout est du même acabit : raccords foireux, ellipses improbables...
Il reste des touts petits éléments qui peuvent, à la rigueur, consoler un nanardeur :
- Les coiffures
- Les dialogues qui, dans le genre, sont des fois pas mals, surtout avec de tels doubleurs...
- Parlons-en des doubleurs ! L'un d'eux, qui a la charge d'un personnage combinard, n'est autre que celui qui double Pierre Tremblay dans Flic ou Ninja. Avec le même ton et les mêmes intonations, d'où un curieux sentiment de déjà-vu...
Tout cela est quand même bien trop maigre, c'est d'ailleurs pourquoi ce texte échoue dans la rubrique "On s'est fait avoir" au registre des navets soporifiques.
Pourtant, il reste encore...
La scène de fin !!!
Ha-lu-ci-nante ! Dans le genre "les gentils Américains contre les salauds de Musulmans", même Chuck Norris ressemble à José Bové en comparaison...
Jugez plutôt : Pour sauver leur ami, retenu prisonnier par l'infâme islamiste Musa Atwa, Asher Brauner et ses hommes se précipitent à une "Conférence du Tiers-Monde" qui a lieu dans la capitale angolaise...
Cette brillante conférence internationale se déroule dans ce qui est, apparemment une salle de cinéma (ah ces pauvres, je vous jure !). Sous les yeux de dizaines de dignitaires arabes et africains, le prisonnier américain est enfermé dans une cage comme un animal.
C'est alors qu'apparaît, à la tribune, Musa Atwa, et il est déguisé en... Adolf Hitler !!!
Si si j'vous jure !
L'acteur qui l'interprète, qui est arabe comme je suis vénusien, n'a peut-être pas de petite moustache, mais il a bel et bien une mèche noire et raide rabattue sur le front et un uniforme d'officier couleur caca d'oie...
Et le voilà qui se lance dans un discours accablant l'odieux impérialisme américain, "ennemi de l'Islam et, par conséquent, de l'Humanité", ainsi que de son fourbe complice, le sionisme honni... Et les dignitaires plus ou moins basanés qui l'entourent d'applaudir à tout rompre, à la moindre de ses sorties menées à grands renforts d'effets de manche !
C'est alors qu'arrivent Asher Brauner et son équipe qui, tranquillement, posément, décident d'envoyer une roquette dans la tribune. Suite à quoi ils entreprennent de massacrer la foule.
J'avoue avoir été pris de ricanement nerveux devant cette scène, qu'on aurait crue tout droit sortie d'un épisode de South Park. J'ai dû me frotter les yeux pour m'assurer que je ne rêvais pas !
A part ça donc, gros navet. Mais disons que je suis "content" d'avoir vu "ça"... Et c'était treize ans avant le onze septembre, quand même...
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