(bouh, quand on tape "street trash" dans le moteur de recherche, y'a tous les posts sur Street Fighter qui sortent, je m'excuse donc si ce film a été abordé)
Street Trash - 1987
Film d'horreur parodique semi-amateur
Réalisé par
James Muro
Avec presque que des inconnus presque amateurs payés en sandwich (
si, c'est vrai)
Ce film est culte. Enfin, d'après mon pôpa (et plein d'autres gens bizarres sur internet). Réalisé avec 3 dollars et 34 cents, ce film gore a marqué une génération d'horrorophiles et de djeunz déjantés.
Le "plot" : dans le milieu des sans-abris d'une ville glauque d'un pays glauque, une bibine mystérieuse sortie d'une vieille cave mystérieuse fait le tour des poivrots, les désintégrant en fiantes d'oiseau multicolores.
J'avais souvenir, petite, de la première scène trash où un clochard se désintégrait en bleu et violet dans les WC d'un buiding abandonné après avoir bu de la fameuse gnôle.
Etant tombée miraculeusement sur la VHS au cours du déménagement de mon pôpa, je me suis dit "ah, ben alors ça, si ça a pas un potentiel nanar énormissime, je veux bien qu'on me la coupe". Depuis, je suis une fille.
Bref.
Ca part. L'image est dégueu - la VHS a souffert - mais la caméra utilisée n'aide pas. Les pros sauront de quoi il retourne, moi non, alors je décris l'image : c'est "flou", "brillant", comme dans les Feux de l'Amour, mais "sale", comme dans les... oui, les pornos. Les pornos des années 80. Voilà, merci Nikita. Si l'on tient compte du fait que le réal est un chef-op très très très doué (y'a qu'à voir les films sur lequel il a travaillé), on peut supposer qu'il a emprunté la caméra sur un des plateaux où il tournait, ce qui n'a donc rien coûté ; si l'on regarde attentivement la biographie des acteurs, on se rendra compte que la grande partie d'entre eux n'ont jamais rien fait d'autre, avant ou après ; si l'on regarde les décors - une casse, un terrain vague et un immeuble en ruine - on ne peut que supposer que le proprio de la casse est à coup sûr le cousin du réalisateur. Et vu l'état du quartier, c'est pas les voisins qui iront protester contre un tournage sauvage, éclairé à la bougie et sponsorisé par un fabricant de sandwiches.
Le film, oui.
Ben, déjà, c'est long, très long à démarrer. Ô surprise, les acteurs se débrouillent pas trop mal, on jurerait que ce sont de vrais clochards. D'ailleurs, à y réfléchir, c'en sont très probablement. Ensuite, incroyable, on a droit à des vrais personnages, qui ont un style propre (au figuré hein). Y'a le jeune grande gueule, le jeune idéaliste paumé, le noir roublard, la grosse brute vétéran du Viet-Nam, la secrétaire-pétasse au grand coeur, le patron trou de balle... Des vrais personnages, attachants ou repoussants, mais bien travaillés. C'est cousu de grosse ficelle, mais au moins ça se tient.
On attend donc patiemment, à renfort d'avance rapide, LA scène du chiotte. En fait, c'est pas si trash, ni nanar. C'est con, mais pas nanar, parce que c'est volontaire... Masque en caoutchouc + gouache, et ça marche. C'est même pas trop mal fait.
La vidéo pas en intégralité
Deuxième partie, encore plus longue, où on rajoute une couche de psychologie des personnages et où on tisse le pathos sociologique de l'histoire.
Le jeune clochard filou grande gueule, héros
Le proprio de la casse où squattent les clochards
Le chef-clochard, vétéran et fêlé
La secrétaire de la casse, ou Soeur Asian Emmanuelle 6
Un jeune clochard
Un très vieux clochard
Un passant qui a reçu un bout de clochard désintégré sur la tête
La costumière a dû vendre son sandwich pour acheter cette veste
Ben, euh, le quota gore, quoi
Plan nichons + fouffe
Deuxième mort, franchement moins bien : le clochard se liquéfie sous le regard d'un chat. Bof.
Et là, LAAAAAAAA, intervient LE FLIC : dans la catégorie "l'acteur le plus pire du monde", il est nominé. Il a pris ses cours de comédie en regardant les vidéos de Stuart Smith : ses expressions sont ha-llu-ci-nantes !
J'en ai maaaaarre de ces sandwiches !
Aïe, bobo ma tête
Troisème salve de psychologie, flashes back gores sur le Viet-Nam, tout ça... et, deuxième scène culte : le lancer de zgueg.
Oui, vous avez bien lu : un des clochards se fait tailler le zboub au couteau par le vétéran, et il essaie désespérément de le récupérer alors qu'il passe de main en main à travers la casse.
Sur cette scène unique au monde, les nanardeurs nîmois que nous sommes avons décidé de mettre fin à ce film qui s'annonce, contre toute attente, pas excellent, mais
très honorable, drôle et bien écrit (si l'on relativise les choses) mais surtout...
PAS NANAR !!!!
Pour les amateurs de Bad Taste, seulement.
LES - NANARS : les acteurs (sauf le flic), les personnages, les trucages savoureux, le scénario réfléchi, le montage correct, le doublage soigné.
LES + NANARS : le flic, plans nichons et chattes à foison, le budget.