Battle beyond the stars alias Les mercenaires de l'espace (1980)
Ce film se présente comme un film de star-warxploitation remake des Sept samourais de Kurosawa produite par Corman. On se dit, ca sent les maquettes pourries, les effets spéciaux très spéciaux et une réalisation pas très inspirée (Jimmy T. Murakami étant un parfait inconnu destiné à le rester). On se dit que ca a tout du projet foireux monté à l'économie pour surfer sur la vague Lucas....
Et bien, force est de reconnaitre que ce film force la sypathie et parfois même l'admiration. Sympathie parcequ'il s'agit d'une adaptation fidèle au possible à l'esprit des Sept samourais. Admiration ensuite car ce film se présente en même temps comme un produit d'exploitation totalement outré qui reprend à l'identique, avec une absence de complexe jouissive, tous les clichés propre au space opera. Le méchant empereur de l'espace qui menace une communauté pacifiste et se propose de détruire leur planête avec un rayon à faire pâlir les stock shots de turkish star wars s'appelle quand même Sador! On a aussi une sorte de mutant en forme de crapaud mais parfaitement hideux, car très cheap, des lasers, des esquadrons de la mort avec de superbes combinaisons blanches, un contrebandier rigolard; bref, ca sent le cliché dans tous les plans. Couplez cette outrance dans la reprise des lieux communs d'un genre avec une adaptation d'un sérieux papal du chef d'oeuvre de Kurosawa, ca donne un mélange étonnant. Du coup, même si les effets spéciaux sont complêtement immondes, on a l'impression d'avoir affaire à un gag de cinéphile et non à un nanar poussif. Le plus drôle restant encore Robert Vaughn qui a l'air de s'emmerder comme c'est pas permis dans le rôle du samourai sobrement professionel de la bande et le fait que le rôle de Toshiro Mifune est repris par une guerrière amazone érotomane de l'espace jouée par.... Sybil Danning! Remarquons en outre que ce film est un des premiers films en tant que scénariste de John Sayles et bénéficie d'une musique de James Horner.
Inutile de dire après toutes ces précisions que j'étais vachement impressioné et empli de respect pour les responsables d'une telle surprise.
