Imaginez une version féminine de The Crow incarnée par une Carmen Electra en body argent hyper-moulant, le tout produit par Troma, dont la réputation de déconne assumée n'est plus à faire. Vous en avez l'eau à la bouche? Vous avez tort!
Car dans tout le film, il ne se passe rien ou presque! En tous cas, les seules choses qui se passent sont tellement décousues et incohérentes que l'histoire n'a aucun sens (si quelqu'un ayant vu le film a compris qui avait tué la soeur de l'héroïne finalement et pourquoi, qu'il me le dise).
Le pire, c'est l'héroïne: elle se rend dans une ville ou sa soeur a été assassinée, se fait tuer à son tour puis resuscite dotée de pouvoirs surnaturels. A votre avis, que va-t-elle faire? Retrouver et châtier l'assassin de sa soeur? Se venger de ceux qui l'ont tuée, elle? Utiliser ses pouvoirs pour combattre le mal? NADA! Elle ne fout R.I.E.N de pratiquement tout le film.
D'ailleurs, quels sont ses pouvoirs? Ca dépend de la situation. Je suppose que le scénariste les a inventés au fûr et à mesure selon les besoins du scénario. Exemple, son petit ami se fait tabasser? Pas de problème, on va dire qu'elle a le pouvoir de guérir les autres.
Quant à la méchante de service, c'est l'ex du mec de l'héroïne (ce qui lui fait un mobile pour buter l'héroïne, pratique). Tuée et resuscitée en même temps qu'elle, elle devient son double maléfique et l'affrontement entre les deux devient inévitable mais se fait attendre... longtemps. Néanmoins, la méchante est nettement plus active que l'héroïne. Quand l'héroïne se contente de rosser un couple de voleurs, la méchante zigouille un serial-killer et ceux qui les avaient tuées, elle et l'héroïne. Durant son temps libre, elle recrute des complices qui l'aideront à combattre l'héroïne... En théorie. Car, en pratique, à part celle qui tire sur le petit ami de l'héroïne, tout ce beau monde attend tranquillement que ça se passe.
Vient enfin , à environ 10 mn de la fin, le combat tant attendu entre Carmen et sa nemesis. Aussitôt, le narrateur explique que Carmen a le pouvoir de modifier l'espace et le temps. Et hop, ni une ni deux, les deux femmes qui étaient dans un bar en plein jour, se retrouvent dans une ruelle déserte en pleine nuit. L'intérêt de ce pouvoir? Aucune idée! Quoi qu'il en soit, on a enfin une bonne scène d'action qui ravira les amateurs de catch féminin (disons le franchement, c'est le seul passage intéressant du film), prouvant au passage que le personnage de Carmen est une andouille finie: elle balance quelques baffes à son adversaire, puis lui tourne le dos en attendant qu'elle ramasse une barre de fer (qui trainait par là) et l'assome par derrière!
A part le combat final, rien à sauver de tout le film qui n'essaie même pas de sauver les meubles avec un peu de second degré. Subsistent ça et là quelques belles images en décors naturels et de nombreuses erreurs de continuité: après une cérémonie, l'héroïne se retrouve avec un tatouage dans le dos qui disparaîtra pour le reste du film; son arme change de main d'un plan à l'autre, les pointes de son costume disparaissent lors du combat final (le réalisateur avait peur que les actrices se blessent), etc. Ajoutons à celà que Carmen a deux scènes de nu... dans lesquelles on se rend compte tout de suite qu'elle se fait doubler, son visage et son corps n'étant jamais filmés ensemble.
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