C'est parti pour ce compte rendu. Je suis du genre à les faire à froid, une fois que tout est bien redescendu.
Mais je prends des notes en cours de diffusion, pour ne rien oublier de ce qui me vient et m'inspire.
Et attention, je fais dans le pavé.
Déjà, rien à faire, décidément. Sans doute parce que je viens de province, gros trajet en train, mais depuis que la Nuit s'est déplacée au Grand Rex (et je n'en ai loupé aucune), jamais je n'ai réussi à avoir un siège en dessous du 2e étage. Je me demande comment est la vue plus bas. Ou au niveau du sol.
Par contre ça fait longtemps que je maitrise les techniques de pro pour cette soirée. Par exemple, systématiquement choisir une place en bord de rangée. Pouvoir se lever à tout moment sans déranger personne, ou étendre une ou deux jambes, c'est un vrai plus. Sans compter les affaires au sol qu'on peut décaler un peu vers les marches.
Car moi, tel un scout, toujours prêt, je viens avec le gros sac contenant tablette (file d'attente), chargeurs, 2x batterie externe, eau et biscuits, sandwichs, chapeau (hey ! s'il pleut dans la file ?), pull (si ça se rafraichit ?), médocs (la migraine durant une Nuit, j'ai déjà connu), papier et stylo (ça tombe bien, avec le bingo distribué à l'entrée), et j'en passe...
Par contre, même entrant dans ma 2e année de pratique de la couture, et contrairement à ce que j'avais annoncé à certains, je ne suis pas venu avec un costume de ninja. Je m'y suis pris trop tard, pourtant j'avais des transferts pour un bandeau de "vrai" ninja. L'an prochain peut-être.
Installé comme un co-actionnaire, j'ai fait la majorité des Nuits (toutes les Grand Rex, la plupart des Cinématèque), je suis prêt à être enthousiaste, charmé, épaté... mais pas surpris. La soirée se déroule selon un rythme bien connu, maitrisé, sinon que c'est toujours dommage de ne plus avoir les bandes annonces porno.
Par contre, d'années en années, les autres spectateurs sont également de plus en plus solides. Je ne suis jamais parti en cours de Nuit, et quand aux débuts la salle était à moitié vide après le 2e film, les départs (au 2e étage) étaient rares. Je dirais que 70-80% étaient encore présents à la fin.
Aussi un peu dommage de ne pas avoir un message de clôture, mais l'équipe était peut-être crevée et souhaitait partir tôt.
DémarragePassons sur les scènes d'ouverture. Chuck Norris, immortel depuis la 1ere Nuit, et Philippe qui a gagné ses lettres de noblesse (d'autant plus depuis le passage HD), c'est toujours l'apéritif qu'on sert en attendant de recevoir le menu. Ça donne le ton, tout le monde participe, un grand moment.
Je devais passer à un distributeur pour obtenir du liquide, acheter un de ces t-shirts qu'on annonçait sur Twitter. Dommage, j'ai oublié.
Voilà qu'on annonce d'entrée que les t-shirts ont déjà tous été vendus avant même le premier entracte, et cela a permis aux bénévoles de partir de suite. Tant mieux pour eux, et quel succès !
C'est parti pour une première fournée d'extrait, et notamment des morts débiles. Après une avalanche de chutes de mannequins en mousse (ou avant ?), c'est un festival de décapitations en tout genre.
Celle de l'ouvre-boîte emporte ma préférence. Elle prend son temps et elle est stupide à souhait.
On a même une apparition de celui qu'on a nommé sur la chaîne Cobra Video, notre ami "Wish Bronson".
Au passage, je remercie grandement lea traducteur-ice qui s'est chargé-e de faire les sous-titres de Battalgazi. Et, sans vouloir abuser... Juste un brin de plus pour les bandes-annonces turques la prochaine fois, c'est possible ? Même si j'ai déjà vu En Büyük Yumruk, j'adorerai entendre la voix off nous expliquer ce qu'il s'y passe.
Le Faucon (il n'a jamais tué)Je suis désolé, je vais commencer par faire mon Schtroumpf Grognon. Trois choses m'ont un peu agacé dès l'ouverture du film.
La première, c'est d'avoir demandé aux spectateurs de dire "un vrai film" chaque fois qu'on dit ou voit un faucon. Tout ce qui fait le sel, le côté magique des runnings-gags qui se créent dans le public ("Le rouge !", "Le serpent !", "Elles font tout !", "Cligne des yeux !", "Yyyyyyyyyyyyonnnnnnnn"), c'est que ça surgit de nul part, un spectateur tente un truc, et tout le monde adore, l'adopte, et le lance toute la nuit, et les suivantes. Chaque année, les vieux "mèmes", disons, reviennent, comme une séparation entre les habitués et les nouveaux qui doivent se poser des questions. Aussi, là au forcing, ça m'a un peu déçu.
D'autant plus que de voir le faucon apparaitre sur 10 ou plus de plans au début du film, et chaque fois les gens qui s'y lancent en perdant vite l'intérêt (du moins c'est ce que j'ai perçu), c'était un peu lourd comme départ.
Et en parlant de lourd départ...
Rien à voir avec la programmation, l'équipe, non, c'est le public. Pendant un bon premier quart d'heure du film, il y a eu beaucoup trop de tentatives de blaguer à voix haute. Ça arrive sans arrêt dans ces Nuits, à toutes heures, mais là c'était en permanence. J'avais l'impression que chacun essayait de lancer "le" truc, ce qui va marcher et accrocher la salle toute la soirée. Ou alors, ce film a été tellement vendu en amont que le public voulait y accrocher à tout pris. La fréquence, le rythme de ces interventions était trop important comparé à la normale. Et ça m'a vraiment mis en rogne, à défaut d'apprécier le film.
Même un "Philippe !" lancé lors d'une infiltration arme en main m'a fait pousser un soupir de lassitude.
Cela a cependant fini par se calmer, et rien à redire pour la suite de la nuit. A part un groupe sur la droite, au 2e, qui était un peu lourd pendant l'ensemble de la nuit.
La troisième, juste un soucis technique : on a fait remarquer que le son était insuffisant. Surtout avec tout le monde tentant d'y aller avec sa blague, rendant les dialogues inaudibles.
Cela a été corrigé, mais le son était de toute évidence déjà à son maximum : il a alors été poussé à saturation.
Pas plus fort donc, davantage audible, mais c'est resté ainsi toute la nuit, et par moment des dialogues en ont été peu audibles justement à cause de ça. Dur.
De vous à moi... Ce son était un tel problème, on se croyait sur l'enregistrement d'un épisode de Nanarland Le Podcast.
(petit bonjour à Mathilde et Julien pour leur passage sur scène)
J'ai fini de me plaindre, donc...
J'étais vraiment impatient de voir ce film. C'est un running-gag que sur la chaîne Twitch Cobra Video, "Parking" est toujours le film lancé en 3e partie de soirée, la façon de dire "Je vous laisse avec cela, bonne nuit". D'autant qu'on l'a depuis quelques temps en HD, je ne compte plus les visionnages que j'ai eu de Francis Huster se rêvant en star de la chanson. Et comme ce film était sorti dans la même période que Le Faucon dans la carrière de Francis, je voulais voir par quoi il était passé avant de tourner là dedans.
Et bien mazette, quelle surprise. Ce pauvre Francis est un vrai cabot ici, littéralement. Soit il traine son regard torve et sa moue boudeuse sur le monde qui l'entoure, soit il se met soudain à aboyer et s'agiter de partout. Il n'y a pas de juste milieu, c'est un interrupteur.
Je m'attendais à un film noir, dans la plus pure tradition des polars français de l'époque. Mais comment a t-on eu un ratage pareil ? C'est un accident industriel, sous fond de flic au fond du trou qui n'a plus rien à perdre, on enchaîne des scènes qui n'ont ni queue ni tête où l'amateur de chizebourgueur passe son temps à essayer de capturer Severus Rogue. Il le loupe, plus d'une fois, heureusement par la magie du scénario qui n'a aucune envie de nous expliquer les choses, il le retrouve à chaque fois, même jusqu'à une planque où on n'a aucune idée de ce qui a pu le conduire ici.
Au milieu de toute cette course poursuite, semblant étalée sur 1 ou 2 jours, on a quelques passages supposés étoffer la personnalité de Zodiac, chevalier sans peur, qu'on montre à bout de nerfs, méprisant tout, au-delà des lois et de la morale. Ses collègues, il s'en tape, son job, il s'en tape, les plaignants, il s'en tape, même sa collègue qu'il se tape, il s'en tape. Mais sa mort servira juste de prétexte pour que tout ce qu'il garde au fond de lui explose, et qu'il poursuive Severus comme s'il y personnifiait tout ce qui a mal tourné dans sa vie depuis que sa femme n'avait plus foi en lui. D'ailleurs, cela se voit d'autant plus dans l'affrontement final : Zodiac balance tout ce qu'il sait sur le méchant, avant de parler de lui, de sa vie de merde, d'avoir été cocu, etc. Il profite vraiment que son ennemi soit à la merci de son arme pour se payer une psychanalyse gratuite. Et cela fonctionne : le méchant mort, paf, cette personnification fonctionne puisque juste après sa fille se réveille. Magie du cinéma.
D'ailleurs, Zodiac... chevalier, ou samouraï ? Je ne sais pas ce qui se passait en France à l'époque, mais ce film est empreint d'une certaine culture asiatique, avec le go mis en avant, l'utilisation d'un sabre de samouraï en cours de film, la masseuse asiatique, le kimono, et peut-être d'autres détails que j'ai sauté. Cela fait écho avec le personnage astiatique d'Eurydice, jouée par une actrice japonaise qui clame son texte phonétiquement faute de le comprendre, qui sera la partenaire de Francis dans Parking 2 ans plus tard.
Pas mal de scènes bien marquantes quand même ici. Outre le célèbre chizebourgueur et le fait que Francis ne sait pas courir (et comme on voit le méchant courir, on sait que ce n'est pas un choix imposé aux comédiens), on a cette scène de pseudo-braquage chez le marchand d'armes qui insiste pour qu'on détruise sa vitrine et qu'on lui vole beaucoup de cartouches pour faire tourner l'assurance. Et ce flic, au bout du rouleau, accepte comme un service.
Mais surtout, ce qui m'a totalement pris de court, c'est ce bref échange quand Zodiac réquisitionne une voiture. "suis la caisse rouge ! File moi tes chocolats ! *niak* Pouah, dégueulasse !". Rien que la 2e phrase, tellement hors de propos, m'a de suite rappelé Le Parrain. Et de rajouter derrière, Zodiac qui profite de son autorité pour piquer les chocolats du malheureux conducteur, d'en piquer et de s'en plaindre.
Si ce film avait été tourné de nos jours, j'imagine que Zodiac aurait pris 30 secondes pour laisser une très mauvaise note à ce conducteur sur sa fiche Uber.
BattalgaziJ'étais un peu inquiet à l'approche de ce film. De Cuneyt, j'ai vu En Büyük Yumruk, et l'inévitable "The man who saved the world", dont j'ai profité de la sortie limitée en blu-ray qui trône fièrement sur mon bureau. Mais, surtout avec la dernière Nuit, je suis aux prises d'un contenu parfois un peu lourd, hermétique, avec un sens de l'ellipse très relatif qui n'aide pas à suivre l'intrigue, et surtout précédemment d'une qualité d'image catastrophique.
Aussi, quelle surprise face à ce film qui était loin de tout ça. De la clarté ! De la couleur, très chatoyante (excepté bien sûr chez ces perfides chrétiens) ! Un bon son qui pourrait presque faire comprendre le turc. Et du contenu original, pas d'emprunt à d'autres films occidentaux pour cette fois !
(je parle bien sûr de stock-shots et BO, parce que pour la culture...)
La vision turque de ces vilains chrétiens est hilarante. Une bonne soeur, à la tête d'une troupe, apparemment placée au-dessus des chevaliers et des prêtres ? Qui va lancer sa propre petite guerre sainte, avec l'aide du "Chevalier Noir" ?
D'ailleurs c'est bien simple, ces chrétiens sont si méchants, on dirait les anglais de RRR.
Et puis c'est une joie de voir que la parole de Jésus était si étendue. On compte ainsi du celte, du nordique, ou même de l'asiatique (de l'est) dans les rangs des mercenaires implacables.
Passons sur l'histoire, venons en à la vraie surprise du film : Cuneyt Arkin ! Cuneyt Arkin ! oui, je me répète puisqu'on va l'avoir non pas en un mais deux exemplaires ! Et au début, j'ai cru bien entendu que le rôle de père était une passation de rôle, mais non, le père va rester présent jusqu'au bout du film, aux côtés de son fils ! Et c'est un tel jeu de champ/contre-champ quand les deux sont face à face, la salle en est aux émois quand on utilise les dernières technologies de pointe dans le domaine des effets spéciaux pour afficher les deux face à face, l'espace de quelques secondes !
Bien sûr, moult combats, moult trampolines... Et moult têtes déjà connus pour les amateurs de ces films. Battal père est un solide guerrier, pour qui seul l'âge arrivera à le pousser à se faire transpercer de deux énormes lances face à l'ennemi en surnombre... Mais il s'en remet très vite, rassurez-vous. Et son fils, ah... Battal fils est un grand héros de l'histoire, qui manie aussi bien toutes les armes qu'il manie la ruse et la perfidie en infiltrant ainsi la base ennemi, ainsi que la galanterie et la confiance. Voir les chrétiens renoncer immédiatement à leur foi parce que l'ennemi chrétien est trop cruel a brièvement rendu la salle abasourdie. Le bon chrétien, c'est le chrétien qui se convertit à l'islam, tandis que le méchant chrétien, c'est celui qui veut convertir le musulman au christianisme.
Dans les scène que j'ai noté en particulier, quand le Chevalier Noir cherche Battal fils parmi les prisonniers. Ces derniers se dénoncent dans un moment où j'ai failli lancer un "Je suis Spartacus !"
On a aussi le père qu'on enferme derrière chaque porte, en expliquant que chaque clé sera donnée à un mercenaire différent. C'est tout à fait le genre de truc qu'on expliquerait soudainement dans un RPG japonais.
Et aussi, Battal fils est indestructible, un vrai Chuck Norris... Sauf à un moment, face à l'asiatique. En combat à main nu, Cuneyt donne un peu de sa personne en montrant qu'il peut aussi se prendre des coups, pour changer de son aura d'invincibilité.
Un petit point à noter : en cours de film, pendant quelques minutes, l'image est soudain étirée. C'est comme si on avait récupéré le film sur une version cinéma, puis une scène perdue ou trop abîmée aurait nécessité un ajout issu d'une VHS au format 4:3 qui aurait été étirée en largeur, ni vu ni connu.
New York NinjaJe ne vais pas vous mentir... Je n'ai presque rien à dire là dessus. Déjà, c'est une malédiction, les films de ninja de la Nuit sont le moment où mon sommeil se fait trop sentir. J'avais loupé presque tout Bruce contre-attaque en m'endormant dans les marches devant le stand de pop-corn alors diffusé en 4e film, cette fois ce fut une petite sieste de 1/4h durant le 3e film. C'est ainsi.
La génèse du film a été expliqué, et ça se sent à l'écran. Même si les dialogues sont convenables et font illusions, on sent rapidement que plusieurs scènes manquent dans ce patchwork monté comme possible. Par exemple, d'où sait-on que John Liu est preneur de son ? On finit par le découvrir un peu au forceps, alors que cela aurait dû être introduit plus tôt. La plupart de ses interventions en tant que ninja n'ont pas vraiment de sens. Et ce marchand d'esclaves sexuels serait en fait un agent infiltré ? c'est un peu gros. Et ce tueur au plutonium, c'est quoi cet espèce de méchant de comic, comment fonctionne t-il ?
Connaître les conditions de création du film est ce qui en fait toute sa saveur. De voir l'action se dérouler tout en ayant une idée de ce qui se passe en coulisse, observant deux histoires à la fois. Ou de remarquer tout le mauvais jeu de John Liu tout en ne le jugeant que sur son corps, l'acting de la voix n'étant pas le sien. C'est surprenant à voir se dérouler, et un ignorant ne remarquerait sans doute rien tant le travail a été bien fait. On sent l'amour du cinéma bis chez Vinegar pour avoir monté untel projet Lego en ayant juste un carton rempli de pièces et sans notice.
BIM STARSJe connais bien la chronique du site sur ce film. Elle fait parti de celles que j'ai lu plusieurs fois au fil des années. Alors j'ai une petite idée de l'histoire, du truc, je savais plus ou moins à quoi m'attendre.
Et j'ai eu tout faux.
Ce film a été très vite un coup de coeur. Un pur délire. J'ai senti toute l'énergie me revenir en cette fin de soirée. Un tel monument, un gros nanar musical à mon goût, tant d'argent et de moyens claqués pour faire un tel truc, c'est signe qu'on ne peut pas coller l'étiquette "Nanar" sur cette oeuvre (comme on se colle un BIM badge) en se disant simplement que le réalisateur a fait ce qu'il a pu avec ce qu'il avait.
Déjà, pour une comédie musicale, les musiques, quoi ! Le premier titre, "Do the BIM", a quelque chose d'entraînant qui a vite lancé les spectateurs à profiter du mode karaoké (et j'en ai largement fait usage). C'est ce qui fait que ça a fait illusion, l'espace d'un instant. Puis juste après, fin. Les autres titres sont pauvres, hilarants et/ou grotesques. La chanson du diable "Master" était le fond de panier, quand c'est supposé exprimer toute sa puissance sur ce monde, mais ma palme revient à la chanson porno qui ne s'en cache même pas, "Coming for you" ou quelque chose de ce genre. Cachez les enfants et les chrétiens d'un tel spectacle de décadence, bouh !
On ne va pas se cacher, la grosse tête de BIM STARS, c'est Vladek Sheybal. Il est formidable dans ce rôle de producteur diabolique (littéralement) qui a le bon goût de prendre 50% sur le contrat, qui s'exprime en plusieurs langues devant les journalistes dans un pur moment de commissaire Bialès "Écoutez, laissez la police faire son travail...", et qui devient un dictateur fasciste qui impose au monde le BIM badge, de danser le BIM à heure fixe, et de lutter contre les "rescapés des années 60". Non, vraiment, il est im-pé-rial. Tout à fait dans le diable, jamais il ne s'énerve, ou s'agace plus que de raison : il est puissant, il le sait, rien ne saura lui échapper tôt ou tard, c'est inéluctable. Un grand monsieur.
Et n'oublions pas son second, qui vient voir le héros en lui disant, "Korben mon chou, qu'est-ce que tu m'as fait ? C'était naze, y'avait rien ! J'anime une émission radio, il faut que"... heu... Ah non je confonds, c'est dans le 5e Element ça. Mais il faut dire que ce grand gaillard noir maquillé avec des tenues totalement improbables et qui est toujours plein d'assurance et d'énergie, comment ne pas y voir un Ruby Rodhes avant l'heure ?
Même la chanteuse noire, Pandi, m'a beaucoup marqué dans un jeu plus discret et très charmant, alors qu'elle n'a pas un gros rôle. C'est pour dire... Combien le duo de protagonistes était terne au possible, de quoi oublier leur existence dès la seconde où ils ne sont pas à l'écran. Alphie, qui pour calmer sa vieille proprio à qui il doit un loyer, ne va pas hésiter à lui saisir les seins à pleines mains pour qu'elle pense à autre chose. Bibi, qui fait le choix de l'argent facile et du succès en dépit des avertissements de son compagnon qui a le soudain pouvoir de voir la vraie nature des choses...
Et au milieu de tout ça, vous savez quoi ? si c'est ça l'enfer, je veux en être. J'imagine que la vision originale était tout autre, mais à mes yeux Mr Boogalow a une grande ouverture d'esprit à accepter ouvertement et équitablement les noirs et les blancs, les hommes et les femmes, hétéros comme gays, les drag-queens et les drogués, etc, alors qu'on veut vendre cela comme une preuve de la décadence du bonhomme et de son empire. Non, vraiment chez lui c'est Mc Donald's, "venez comme vous êtes", comme l'illustre même le fait qu'il invite ces deux bouseux de chanteurs romantiques dans son palais des mille et unes nuits. All inclusive !
Et à ce que j'ai cru comprendre, on avait amputé le dernier quart d'heure sur la VF d'origine, sans doute là où Alphie et Bibi se retrouvent ? Mais quel idée stupide ! L'arrivée de Die... euh, de Mr Topps dans sa Rolls volante est la cerise sur le gâteau. Ce départ des âmes purs des hippies pour un nouveau monde sans le dia... sans Boogalow, qui marchent dans le ciel, ce "Rapture" qui célèbre l'enlèvement des seuls vrais croyants en... heu... la renonciation à signer des contrats musicaux sans les lire d'abord (?) achève le récit, le film, et le spectateur médusé !
Non, vraiment, je suis tombé amoureux de ce film. J'en avais encore des frissons dans le train de retour. Une énorme découverte. Et bravo pour le travail de la version karaoké.
HEY ! HEY ! HEY !
BIM ALL THE WAY !Et sinon...Je félicite le travail sur le reste de la soirée. J'en ai moins à dire, car c'est un peu une habitude comme je l'ai dit. Mais pas une habitude qui entraine la lassitude, oh non. Toujours des cuts de folies, des bandes annonces qui poussent les spectateurs à répéter les termes en boucle... Et les quizz, appréciés de tous.
Peut-être que mon âme de joueur compulsif en tout genre a un peu tiqué sur le jeu du "nombre de suites". Une volonté de faire du nouveau, et c'était bienvenu, mais pas forcément égalitaire (c'est au premier qui donne le bon nombre, dans un ordre défini, les suivants ne peuvent qu'espérer que la bonne réponse ne soit pas sortie avant).
Le passage si éphémère des cuts est toujours un peu pour moi une tristesse après leur passage. J'aimerai les filmer pour les revoir, m'en souvenir... Etant de courts extraits, n'est-il pas possible de les passer en petites vidéos de 2-3 minutes sur Youtube ou ailleurs ? Il y a déjà des extraits sur le site, d'autres présents sur Escale à Nanarland... On ne peut diffuser les films sur internet, mais pour ce qui est de ces cuts, ce serait un moyen de garder un peu de la Nuit sur internet. Les rediffs des années précédentes pour les 20 ans était une excellente surprise.
Et puis ce n'est pas un format qu'on peut publier extrait par extrait comme sur le site : tout le lot de cuts doit aller ensemble, ne serait-ce que pour les running-gags qui sont parfois conçus par un savant montage.
Merci à toute l'équipe pour cette organisation, pour le travail déployé... Merci à la traduction, merci au karaoké, merci pour le projectionniste, et les bénévoles qui étaient là pour vendre les t-shirts.
Et à l'année prochaine, cette fois encore. Moi, je viendrais !