Vieux motard que jamais.
Non, ce n'est pas le sous-titre de Scraaaaatch, mais bien comment pourrait s'intituler cette chronique sur la Nuit Nanarland, dix jours après le rendez-vous susnommé, et ce premier message sur le forum, une bonne douzaine d'années après avoir mis une souris pour la première fois sur ce site.
L'avant-Nuit
Ma Nuit Nanarland commence un peu après midi. Eh oui, un ami n'ayant pas pu venir et me retrouvant seul dans cette folle aventure, je me pointe (sans la b*te dans un tupperware), dès la sortie du train, directement à l'entrée du Grand Rex où sont déjà présents deux groupes d'amateurs de mauvais films sympathiques. Une troisième arrive ensuite et commencent alors six heures (non, mettez César, c'est mieux) d'attente que je ne vois pas passer tant les conversations vont bon train. C'est ça, l'esprit des fans de nanars : y a un inconnu qui est dans le même délire que toi, eh bah tu l'embarques dans ta bande pour la nuit pour se marrer.
La Nuit
- Le Faucon : Ce vrai film vaut vraiment le détour. Je passe sur les quelques défauts de la projection qu'ont été le son et la volonté de certains de vouloir lancer des vannes à mauvais escient durant cette réelle connerie, mais cela a quelque peu gâché mon plaisir. Car Le Faucon coche tellement de cases : un casting pareil est censé t'ouvrir les portes du festival de Cannes, mais tu finis à la Nuit Nanarland. Comment se fait-ce ? Eh bien en jouant le plus sérieusement du monde mais en même temps très mal un truc totalement WTF. Outre les fameux chizebourgueurs, j'ai retenu le long songe devant un verre Hello Kitty, que Francis Huster dessine aussi bien qu'il court, le sosie de Booder avant l'heure, que l'armurier débile et le gamin à vélo sont les Deus ex machina les moins crédibles du monde (du moins à ce moment-là de la Nuit, je le pensais). Francis est quand même notre Bruce Willis version Die Hard à nous, puisqu'il peut courir (enfin, se mouvoir quoi) avec une jambe pétée à la barre de fer, après s'être pris des coups de sabre et avec un visage en sang. Chapeau l'artiste. Je ne sais pas si le Faucon est vraiment un vrai film, mais c'est un réel nanar.
- Battal Gazi : Ce film que j'appréhendais tant après l'épreuve d'Em Buruk Yuruk un an avant est finalement devenu mon plaisir coupable de la Nuit. Oui oui, vous avez bien lu, j'ai pris du plaisir devant un nanar turc. Il y avait le côté hommage à Cuneyt Arkin qui rendait le truc attendrissant, mais c'était nettement moins épileptique que "le plus gros coup de poing du monde". Les armes en plastique, les trampolines, Cuneyt qui joue deux rôles et personne n'y voit rien, la bonne soeur à la cuisse légère, le sosie d'Abraracourcix, le Chinois d'Istanbul, les brochettes de glaouis... Je ne saurais faire l'inventaire complet de tout ce qui m'a donné la banane pendant une heure et demie, mais franchement c'était bieng.
- New York Ninja : Le début est très bien, puis ça se tasse, et ça, à 4 heures du mat', c'est fatal. Je m'assoupis et mon voisin me réveille au bout d'un moment en me disant : "Eh réveille-toi, c'est la baston finale !" Et oui, il ne fallait pas manquer ce final digne d'un Youtubeur des années 2000 qui ne savait pas comment finir sa vidéo. Bref, comme beaucoup, ce film a été un coup d'assommoir. Mais j'ai une question très sérieuse... A la fin, on nous tease sur une potentielle suite, "LA Ninja". Existe-t-elle vraiment ? Est-ce une annonce de ce qui sera projeté à la Nuit Nanarland 7 ?
- BIM Stars : Quel regret d'avoir été si fatigué et de m'être assoupi un gros quart d'heure durant la projection. Cela m'a enlevé un peu de plaisir alors que c'est un gigantesque nanar, peut-être un des plus grands que j'ai vus. L'ambiance y était peut-être pour beaucoup. Le mettre en troisième dans cette nuit aurait été autant une idée de génie que le karaoké. BIM all the way, Cry for me et I'm coming ont été trois sommets dans ce film, avant le paroxysme que fut la scène finale. Je me suis endormi pendant le SPEEEEEEEEEEED et la séance de rattrapage youtubienne me l'a fait regretter. Mais franchement, incroyable.
- Les cuts et bandes-annonces : Je retiens les chiens en mariachis, Ketchup Blues, Pétanque à la Sicilienne, l'explication de la matière dans l'espace avec un sombrero.
- Les quiz : Les mauvaises réponses étaient tellement déglinguées et en même temps crédibles que je me serais souvent fait avoir. Très bonne idée que ce jeu des sagas. Là par contre, je me suis surpris à connaître trois bonnes réponses sur quatre.
L'après-Nuit
Cette Nuit a marqué un tournant dans mon rapport au nanar. Vous vous souvenez de l'avant-Nuit, avec les discussions entre fans de nanars ? Eh bien j'avais besoin de ça pour l'après. Alors je me suis retrouvé, dès le train du retour à 8h30 (j'ai lutter pour ne pas m'endormir de peur de me retrouver au terminus), à m'intégrer dans un serveur Discord d'amateurs de nanars. Cette semaine, au gré de mes trajets boulot-appart', j'ai écouté un podcast consacré à cette Nuit. Autant d'échanges qui se poursuivent encore aujourd'hui et me donnent envie de prolonger l'esprit de la Nuit. Ca y est, je crois que j'ai officiellement basculé du côté obscur du septième art.
Mieux vaut tard que jamais.
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