Bonjour à tous,
déjà les remerciements. Chaque année c'est super, chaque année toute l'équipe produit un gros travail pour notre plus grand plaisir. Bravo à vous de ne rester intéressés que par le sujet qui vous importe : faire vivre le cinéma à travers un "certain" cinéma, juste parce que c'est votre passion.
Merci aussi au grand Rex, n'hésitez pas à leur faire remonter que la confiance qu'ils nous accordent est appréciée à sa juste valeur. Avoir accès à une aussi belle salle et pouvoir apporter ses victuailles non salissantes dedans, c'est un privilège. En espérant que tout le monde joue le jeu du respect.
Les cuts : quel boulot, j'ai l'impression qu'ils étaient très fournis cette année et surtout le montage au top qui n'a échappé à personne. Petite pensée pour Splatman qui est le + représentatif de ce travail qualitatif

Les quizz, toujours bons avec des possibilités de phrases d'accroche assez crédibles, rendues possibles grâce au niveau initial de l'accroche, bien entendu.
Tir groupé sur
la technique autour des films, la qualité des projections, impressionnante vu le contenu, pas une bavure, rien. Je pense que ça aide beaucoup à apprécier les films d'une manière qu'on ne pourra jamais reproduire ailleurs. Où voir le câble qui porte Çuneyt dans les airs ? Battalgazi est étonnamment propre aux yeux des traumatisés du néanmoins jouissif En Büyük Yumruk. Même en bon nanardeur historique, je n'avais à mon souvenir jamais vu ne serait-ce qu'une seule image "propre" du roi de la tatane. Tout comme les rush récupérés de New York Ninja sont vraiment prafaits ou en tout cas, ont été parfaitement restaurés.
Et qu'est-ce-que ça fait du bien d'apprécier du 35mm, on en oublie la saveur à force.
En passant, si ce n'est le faucon dispo en BluRay depuis quelques temps, je salue aussi la rareté des films présentés, avec 3 exclusivités. Merci là aussi à tout le boulot de recherche mais quand on est passionné, ce travail de détective doit être vraiment agréable j'imagine.
Côté films, je n'en avais vu aucun, ayant sévèrement ralenti le rythme des séances "maison" depuis 10 ans.
Attaquons avec la pièce singulière qui a inauguré la nuit :
Le Faucon.
Je l'attendais avec impatience tant la prestation à la saveur unique de Francis Huster dans Parking m'avait séduite.
Francis, qu'on peut ne pas trouver aidé par les choix de mise en scène mais qui au fond, accomplit l'exploit de les rendre raccords : il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Passons sur sa façon de courir aussi mais à nouveau, elle correspond à l'esprit de notre policier instable, à savoir celle d'un enfant colérique.
« Commment un nanar peut-il être intrinsèquement cohérent ? », vous avez 4h.
Le film est effectivement assez constant et le teasing « c'est comme le film Speed où le bus est Francis Huster » s'est révélé très juste. Sa qualité, c'est qu'il est difficile de deviner ce qu'il va se passer ensuite, quel jeu d'acteur dépressif ou scène peu probable va nous surprendre.
En résumé, on passe un bon moment à suivre notre héros dans ce qui est le nanar le + pur jus de la nuit à mon goût. Quel plaisir aussi de voir toute la ribambelle d'acteurs français maintenant connus à leurs débuts.
Battalgazi et New York Ninja, sans qu'ils soient similaires dans l'histoire (si ce n'est la vengeance), m'ont fait ressentir des choses assez similaires : un vrai plaisir et une réelle sympathie à leur égard. Dans les 2 cas, comme je disais, l'image est impeccable mais la réalisation n'est pas si mauvaise non plus. À sa sortie, Battalgazi a du être très apprécié des turcs, ça semble évident. J'ai trouvé le film très coloré dans les décors et vêtements. En fait, je l'ai trouvé sympa. Sympa parce que ne pas froler l'épilepsie alors que Çuneyt est à l'écran le rend déjà tout à fait sympathique. Au fond, je l'aime bien Çuneyt, par le fait que j'ai débuté le monde du nanar par Turkish Star Wars il y a de ça trop longtemps peut-être. Aussi par le contexte historique, cinématographique, de cette époque-là, que la team nanarland nous a pédagogiquement transmis au fil de leurs recherches et interviews. C'est vraiment important pour éviter de se moquer bêtement de certains films, même si certains le méritent totalement.
J'abonde de louanges mais il reste un bon nanar grâce à son recrutement de l'équipe de choc du début, de la créativité des méchants, du mode de baston unique de Çuneyt, d'un peu tout le contenu.
Il en va de même pour
New York Ninja où notre nouveau ninja préféré, John Liu, semble avoir mis du coeur à penser son film et surtout toute sa sincère naïveté. Évidemment c'est nanar. Par l'ambiance vestimentaire et encore plus par les chorégraphies de combat où chaque sbire attend patiemment son tour de raclée. Mention spéciale ici aux sbires qui produisent l'exploit d'être parmi les sbires armés, ayant potentiellement le dessus sur le héros, les plus inefficaces de l'histoire du cinéma bis. Ils ont tout pour eux mais se plantent lamentablement parce qu'ils n'ont pas la niaque ! Ils ont déjà tout donné dans leur sens du goût. On ne sait pas non plus pourquoi le méchant se donne tant de mal, ni trop le pourquoi de ses séquences de surjeu à faire pâlir Toxic Avenger.
Malgré tout ça, mince, je l'ai trouvé sympathique aussi, il ne fait pas mal aux yeux et j'ai été touché par la naïveté transpirante de John Liu ... le fameux petit coeur qui bat du nanardeur.
Ayant eu la chance de ne pas m'effondrer dans mon siège durant la nuit, porté à coup sûr par l'élan de sympathie pour les films, j'étais pourtant craintif à l'approche du dernier film,
Bim Stars, vu mon désintérêt le plus total pour les comédies musicales. Cependant, je parlais de "coloré" pour Battalgazi ou de "goût vestimentaire" pour New York Ninja mais alors là, c'est la claque visuelle, ça brille, ça étincelle de mille feux, à faire pâlir le 5e élément. Néanmoins, je ne dirais pas que je l'ai autant apprécié que les précédents films. Le karaoké était pourtant très bien fait et j'imagine même pas le nombre d'heures passées à caler les timings pour que ça colle ! Peut-être que chanter en anglais, sur des rythmes inconnus d'avance n'est pas non plus si simple. La répétitivité de la musique de Miami Connection ( Nuit 2015 (déjà !!) ) avait mieux fonctionnée, peu importe l'horaire je pense. Mais quand même c'était une expérience à faire et à tenter. La chanson sur le "speed" m'a vraiment étonnée, tout autant que celle où la méchante tout d'un coup gentille "allume" sévèrement notre héros. Enfin, héros, j'y vais un peu fort, plutôt "protagoniste" parce que le pauvre zozo, mis à part quand il se met sans raison à tripoter la proprio de son appartement qui pourrait être sa mère, ne crève jamais l'écran. J'ai bien aimé le méchant qui dans l'accent à des fausses notes de Max Raabe et le Palaast Orchestra, dont je vous conseille l'écoute amusée.
Et la fin, bien ratée comme le film dans sa tentative de métaphore Bien/Mal, Paradis/Enfer. Bien ratée mais pour nous, c'est positif !
Pour cette nuit, comparée à d'autres, je n'ai pas eu à lutter, je l'ai vécue comme une
nuit « Feel Good » avec des films globalement agréables à suivre. Il n'y a pas eu d'épreuve à subir pour passer un énième dan de nanardeur.
Après cette pause dans la cinéphilie sacrificielle (Neil Breene, En Büyük Yumruk, films mal cadrés, acteurs hors-champ, scènes de nuit de nuit, doublages à se crever les tympans), nul doute que l'année prochaine nous réservera son nouveau lot d'épreuves.
Pour finir quand même sur
l'essentiel : un seul timide « plan nichon » quasiment de toute la nuit ! Quand même, mince quoi !
Mention spéciale à la cascade de cravates provenant du 1er balcon, il fallait y penser.
Suggestion : les DVD c'est marrant, c'est historique dans la démarche, mais je me demande bien qui en regarde encore tant. Je ne sais pas comment ça se passe pour les droits mais je trouve que ça manque d'affiches. Pas forcément originales, j'imagine que vous avez les moyens de trouver de quoi en réimprimer quelques-unes éventuellement, pas forcément en format A0 non plus. Je pense que ça ferait autant plaisir et trouverait + sa place sur des murs qu'un DVD trouvable par soi-même en Cash Converter.
Comme je les ai notés, voici la liste de la plupart des titres des cuts et bandes-annonces notées dans la nuit :
(et je ne trouve pas de balise spoiler pour ne pas polluer le thread)
Citer:
edit : je supprime la liste des cuts puisque John Nada a gracieusement mis la liste exhaustive