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Réalisé par Lee Tamahori (
Meurs un Autre Jour)
Avec Ice Cube, Willem Dafoe, Samuel L. Jackson...
Genre : blockbuster
Catégorie : pur et dur
L'histoire :
La NSA se fait attaquer sur une de ses bases ultra méga secrètes et on en déduit que l'Etat prépare un complot contre elle, ou l'inverse. Vu que Vin Diesel est en vacances à Bora Bora (ou mort, paraît-il), Gibbons engage un nouveau XXX, Darius Stone (Ice Cube), ancien Marine entaulé pour mutinerie. Ca va faire mal...
Ca commence fort, très fort avec la scène d'intro du prégénérique. Rase campagne, chevaux qui courent, et hop, une horde d'élite débarque, fait des trous dans le sol et prend d'assaut l'agence top secrète de la NSA. Ca tire, ça explose, ça mitraille, ça meurt, ça poignarde et ça déchiquète.
Déjà 16 morts, et le film n'a commencé que depuis 3 minutes...
Gibbons, le grand patron que l'on connaît déjà, et Billy, le sidekick blanc que l'on connaît aussi, car tous deux déjà présents dans le premier opus, arrivent à s'enfuir ; et là, générique. Ce dernier est déjà grandement nanar, par la faiblesse de sa réalisation : c'est simple, c'est le stagiaire infographiste 3D qui l'a fait tout seul en 54 minutes, à partir des animations-démos de son logiciel.
Ca présage du bon, ça...
Générique digéré, on rentre direct dans le vif du sujet : un superbe stock-shot de la Maison-Blanche (ça veut dire que l'heure est grave), et Willem Dafoe, le secrétaire à la Défense, annonce à Monsieur le Président que 16 de ses agents ont été tués y'a 3 minutes. D'emblée, on tombe amoureux de ce président, interprété par Peter Strauss, sublime de prestance. Il parvient naturellement à être aussi crédible que le vrai W.
"Comment ? Oh les vilains, on va leur péter la gueule ! Allons en réunion."
Gibbons et son acolyte sont en fuite ; seuls rescapés du massacre, les commanditaires veulent leur peau pour finir le travail. Parallèlement, ils sont recherchés par la police qui ne les a pas retrouvés sur les lieux du massacre des 3 premières minutes du film et les pense coupables. Mais Gibbons, pas idiot, sait que seuls les membres du Gouvernement savaient où se situait la base secrète, et que la fusillade était par conséquent ordonnée par ses propres supérieurs... Livré à lui-même, il décide d'agir en dehors de toute loi et, avec son sidekick blanc crétin, va chercher l'homme de la situation. Darrius Stone, interprété (...) par Ice Cube. Un gros nounours potelé, qui est supposé être un mercenaire très très remonté contre la hiérarchie et la société, mais qui n'est même pas tatoué. Ancien agent secret, emprisonné pour "erreurs de conduite" au cours d'une mission, il en veut à la NSA et à l'Etat. Le type idéal pour aider Gibbons à leur péter leur squeele de méchants. Le nouveau Triple X.
Que dit-il ?
a)"Vous savez quoi, Gibbons ? Allez vous faire ***** le **** dans le ***** de votre ***** de ***** ***** qui ***** contre mon ****** que je ***** profond."
b) "Gné ?"
c) "Où est mon doudou ?"
Gibbons, dont l'avis de recherche n'est pas encore diffusé dans la prison qui enferme Ice Cube, se fait passer pour l'avocat de ce dernier et organise l'évasion spectaculaire du bonhomme. Celui-ci s'en sort facilement, mais il est agile et la scène ne fait pas trop honte. Jusqu'à l'arrivée de l'hélicoptère piloté par Gibbons auquel le XXX s'accroche, et ça donne ça :
Un magnifique fond vert ! Trop bien fait ! Trop un cascadeur ce Ice Cube !
C'est définitif : nanar inside.
Ice Cube (sous-) joue comme un pied, se dandine comme Baloo et a une tête de gamin qui ne correspond pas du tout avec son profil annoncé ; dans le même rôle, Steve Urkle aurait fait sûrement preuve de plus de crédibilité. Mais sa prestation n'est pas la pire ; en dehors de Samuel LJ qui est un grand acteur et qui a la classe, tous les comédiens ici ne valent pas tripette. Même Dafoe, qui cachetonne pour les biftons, s'ennuie au plus haut point, qualifiant ses rares moments d'acting de cabotinage.
Le blanc-bec de service est insupportable de blablas ; les personnages féminins caricaturaux à mort ; le grand chef flic beau gosse totalement à la ramasse, mais visiblement débutant.
Les personnages ? Parlons-en, des personnages. Si on nous explique pourquoi Darius Stone a été en prison, rien d'autre ne transparaît. Aucun personnage n'a une histoire, des motivations, des coups de blues... de psychologie, quoi. Pourquoi le méchant (joué par Dafoe, surprenant non ?) est-il méchant ? Pourquoi le jeune flic est-il aussi entêté ? Pourquoi la pétasse blonde est-elle une telle pétasse ? On ne sait pas ! Les personnages sont là juste pour faire joli, combler les trous, remplir les quotas, mais ils semblent arriver dans l'histoire comme des cheveux arrivent dans la soupe.
Le reste de l'histoire, justement, se résume à un coup d'Etat perpétré contre le président par le méchant avec moultes trahisons au milieu, rebondissements débiles, coups de tatanes, blagues vaseuses, président débilou, gadgets abrutis, pétasses défroquées, voitures tunées et militaires pas gentils du tout. A cela, ajoutons les ingrédients suivants nécessaires à la nanardisation d'un film :
Des stock-shots !
Des cascades ninjas !
Des gangsters et des armes Mad Max qui font peur aux mamies !
Des plans nichons d'une blonde conne et d'un travelo malien !
Un faux-raccord et un mannequin en mousse dans la même scène ! Suivis
3 secondes plus tard de :
Figurants qui moulinent des bras !
Et ce n'est pas tout ! XXX - State of Union, c'est aussi :
Des incrustations au poil !
Des bombinettes à fumée lancées par un char ninja !
Des espions qui savent faire des planques !
Et pour le final...
Une course-poursuite entre un TGV et une voiture sur les jantes à 300km/h !
Oh, oui, XXX - State of Union est un nanar, un beau, même. Il est rare, en 2004, de voir des films à gros budget où les effets spéciaux sont aussi risibles que le scénario ou le casting. D'autant que le rythme ne s'essouffle pas une seule seconde : la scène d'intro donne le ton et la suite ne déçoit pas. C'est du grand n'importe quoi du début à la fin et c'est une qualité rare. Et encore, en dépit de mon grand nombre de caps, vous n'avez vu qu'une infime partie du film...
Note : 3/5
Rareté : 1/5.