Combat Final
(aka Kill or Be Killed aka Karate Kill aka Karate Killer aka Karate Olympia)
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Catégorie: les rois de la tatane
Genre: Yayayi Forever
Année: 1980
Pays: Afrique du Sud / Etats-Unis
Avec: James Ryan, Norman Coombes, Charlotte Michelle, Daniel DuPlessis, Raymond Ho-Tong… .
Réalisé par: Ivan Hall
Parmi les nanars de tatane, "Tue et Tue Encore" a su s'imposer comme l'une des références du genre, notamment grâce à un scénario joyeusement débile et riche en amidon. De ce fait, découvrir en "Combat Final" l'autre aventure du grand Steve Chase, incarné par notre pub l'Oreal ambulante, j'ai nommé James Ryan, ne peut que mettre en joie le nanarophile averti.

Son nom est Ryan… James Ryan.
Cette fois ci, l'histoire nous raconte les aventures de Steve et de sa fiancée, tous deux engagés pour participer à un tournoi clandestin de karaté organisé par le général Von Rudloff, au sein de son repère fortifié au milieu du désert. Il espère ainsi laver son honneur bafoué, sans qu'on sache trop pourquoi, lors des olympiades de Berlin par son rival Miyagi, en défiant ce dernier dans un duel où chacun devra recruter les meilleurs champions de la planète, qui livreront alors bataille dans des combats sans merci. Se rendant compte du caractère démoniaque du militaire, faut dire que voir son hôte se balader habillé en SS ça attire les soupçons, nos héros décident de s'enfuir. Malheureusement, Von Rudloff, sachant que les capacités de Steve lui assurerait la victoire, décide de séquestrer sa petite amie afin de le forcer à rejoindre les rangs de son équipe contre son gré. Steve décide toutefois de ne pas céder au chantage et de rejoindre la formation adverse pour entrer à nouveau dans le château et retrouver sa bien-aimée.
Miyagi
Pour l'instant c'est aussi palpitant qu'un Istres - Gueugnon mais, rassurez-vous, ça va s'animer.
Le scénario a beau être peu original, c'est ailleurs que nous trouverons les éléments des réjouissances. Concentrons-nous par exemple sur les personnages et en particulier les méchants, à commencer par Von Rudloff.
Celui-ci est un atout majeur du film. Nazi, tyrannique, fourbe, n'hésitant pas à tuer ses propres sbires, il n'échappe à aucun cliché, d'autant plus que son interprète, Norman Coombes, prend un malin plaisir à surenchérir dans le côté fourbe et hystérique dès qu'il en a l'occasion. Ajoutons à cela une ressemblance frappante avec un célèbre acteur britannique et nous tenons un bon méchant bien caricaturale qui a lui seul vaut qu'on jette un coup d'œil sur ce long métrage.

Von Rudloff, c'est un peu de Sean et beaucoup de conneries...

… mais aussi un look qui fait führer.
Pour mener à bien ses sombres desseins, Von Rudloff s'est entouré d'une joyeuse bande d'hommes de main dont le principal est Chico, un nain faisant office de garde du corps, bras droit, confident… voir même d'avantage si on prête attention à certains dialogues. Celui-ci va toutefois rapidement prendre le parti de nos héros et tenter de les sauver des griffes du tyran. L'occasion d'admirer que notre Hitler d'opérette culmine a des niveaux stratosphériques de débilité profonde, tant la trahison de son adjoint apparaît évidente à tous, sauf à lui même qui ne s'en rendra compte que bien tardivement dans le métrage.
"C'est toi qui apporte la nourriture au prisonnier?
-Oui, je suis un nain posteur.
Von Rudloff peut aussi compter sur un autre homme de confiance en la personne de Raoul, un lutteur sous amphet, mais qui ferait bien de penser sérieusement à se mettre au déca, tant ses colères sont, ma foi, fort impressionnantes. Certains pourront même y voir un sosie gonflé aux hormones de Jim Morrison mais là n'est pas le sujet.
Un sbire quelque peu démonstratif.
Le conseil du jour: la prochaine fois que votre meilleur amie se fait tabasser sous vos yeux, faites les seules choses nécessaires :n'intervenez pas et recoiffez-vous.
Malheureusement pour cette fine équipe, et leurs nombreux sbires, en face d'eux se posent le chaînon manquant entre Chuck Nooris et Bruce Lee, à savoir le ténébreux James Ryan. Un homme, un vrai, beau, fort, intelligent, se faisant un devoir de lutter contre l'injustice et qui, en vrais gentlemans, sait répondre avec tact et diplomaties aux femmes quelque peu cyniques doutant de ces capacités,
comme en témoigne cet extrait.
Mais dis donc t'en a pas marre d'être nazi? Tu te rends pas compte que c'est du fascisme?
Argh! Toi tu t'es pas vu, avec ton brushing on dirait Hervé Villard.
Notre justicier sait aussi faire preuve d'inventivité pour se tirer des situations les plus inextricables. S'échapper d'une forteresse est déjà difficile, et ce n'est pas Christophe Lambert qui dira le contraire, mais quand celle-ci est au milieu du désert, c'est carrément la merde. Qu'à cela ne tienne, James et sa copine décide de s'enfuir en coccinelle, véhicule qui ne tiendra pas le choc dans ce climat extrême. Horreur et damnation. Est ce la fin de l'aventure? Nos amis vont ils périr dans ce milieu hostile, livrés à eux mêmes face aux prédateurs de toutes sortes comme ces féroces loups du désert tellement bien éclairés qu'on pourrait supposer qu'il s'agit en fait de gentils chiens à leurs méméres?

"Wouaf", "wouaf"… euh, non… "grrr","grrr".
Mais non, allons, James Ryan est là et, tel MacGyver, qui lui, rappelons-le, était capable d'élaborer une bombe avec un stylo, un briquet et une ficelle de string, il va trouver un moyen de s'en tirer avec ce qu'il a sous la main, c'est à dire… rien.
Avant.
Après.
Pourtant, parfois, l'ingéniosité ne suffit pas. Il faut alors se montrer beaucoup moins subtil et user de la force. Là encore "Yayayi-Man" nous montre l'étendu de ses talents lorsque, fait prisonnier à son tour, il explose à mains nues un mur de brique et tort les barreaux en acier de la cellule dans laquelle il était enfermé, grâce à l'aide de ses compagnons d'infortune.

On s'étonne de l'insécurité, mais la prison, c'est plus ce que c'était.
Devant toutes ces qualités exceptionnelles, on se demande bien toutefois ce qu'un héros de sa trempe peut faire avec une gourdasse du niveau de sa petite amie. Cette dernière se trouve être en effet, le prototype même de la jouvencelle particulièrement nunuche ayant le don de se faire kidnapper et gloussant à chaque apparition de notre beau brun, même quand la situation peut nécessiter de faire preuve d'un peu de précipitation, lorsqu'il s'agit de fuir une prison par exemple.
-Oh James, je suis si heureuse, tu es revenu me sauver, Ouahhahaa, James, je t'aime, que tu es beau,ouaahhh…
- Mais tu vas te magner la rondelle, oui!
Les acteurs ont beau être en très bonne forme et donner à leurs personnages le coup de grâce qu'ils n'avaient pourtant pas besoin, on aurait tort de ne pas s'attarder aussi sur la réalisation qui a vraiment bien du mal à cacher le maigre budget mis en œuvre à la réalisation du projet, la faute sans doute à un planning serré. En effet, un peu d'observation nous permet d'affirmer sans trop de crainte que les deux films de cette doublogie sont probablement issus de la même session de tournage, tant certains décors, comme la casse automobile ou l'arène, s'avèrent être communs aux deux récits.

Ce manque de moyens est surtout visible lors des scènes de flash-back ou les ellipses. Habituellement, une fournée de stock-shots permet de faire évoluer le récit. Or ici, la production n'a visiblement même pas cherché à fournir ces bouts de péloches, nous offrant à la place des clichés fixes, digne d'un bon vieux diaporama d'entreprise de la COGIP.
"Allez,Chico, va me trouver des combattants"
Hop, on envoie deux, trois clichés bien évocateurs…
…et c'est bon: notre ami est chez les rosbifs!
On peut aussi douter de la pertinence de certaines scènes, comme lors du combat final où James Ryan se prend pour Cuneyt Arkin et se met à bondir au ralenti de rocher en rocher, le tout filmé avec des cadrages assez nébuleux. Et si, à un autre moment du film, vous voyez également une pastèque apparaître sans raison aucune et exploser en plein milieu d'une salle de classe ne soyez pas surpris, c'est normal.


Notre héros, volant tel un félin.
Mais que peuvent bien avoir les réalisateurs de films d'arts martiaux contre ce cucurbitacé, je vous le demande?
Un autre problème réside dans le fait que tout ici est prétexte à la baston. Il est vrai que pour un film d'arts martiaux, c'est plutôt normal mais à l'accoutumer, on essaye quand même de justifier ces moments musclés par quelques rebondissements du scénario. Or ici, on a la furieuse impression qu'elles arrivent un peu sans être justifié au préalable. Un petit mot de travers ou une envie passagère de tabasser du nain, peu importe la cause, l'essentiel est que cela se finisse en pugilat le plus total. Inutile de préciser que le responsable des bruitages sans donne à cœur joie et que les combattants semblent participer à un concours de celui qui poussera le cri le plus intimidant.

James Ryan en pleine négociation
Pour conclure, on peut dire que Combat Final n'est pas aussi bon que son glorieux cadet. Moins crétin, car épuré de pommes de terre, il n'en reste pas moins un divertissement sympathique qui pourra servir d'apéritif lors de vos réceptions nanardes. Visionner "Tue et Tue Encore" à la suite vous permettra aussi d'observer certaines similitudes entre les deux œuvres et surtout de passer un bon moment.
Wolfwood 2/5
Un très grand merci à Dao, Nikita et au Ricain pour leurs aides respectives.
<Conne de rareté>
3/Rare
Le film est sorti en DVD sous le nom de Karate Kill au Royaume-Uni et reste assez facilement trouvable sur les sites de ventes en ligne.
A défaut, on peut toujours se rabattre sur la VHS de Delta Video. Il est toutefois curieux de remarquer que la localisation française à pris un malin plaisir à brouiller les cartes en changeant le nom de famille du héros et en semant quelques petites embûches visant à nous faire croire que Combat Final n'est pas la préquelle de "Tue et Tue Encore".
Ne vous fiez pas à l'accroche: "Combat Final" date bien d'avant "Tue et Tue Encore".