Bon, je viens tout juste de regarder Today you die. Difficile de savoir par quel bout commencer, tant je suis encore tout retourné par ce que j'ai pu voir. Allez, on va faire gentil.
Les bons points
Steven ne se cache pas trop, même s'il adore porter des fringues très serrées et dormir en gros manteau. Si dans Submerged il faisait gros malade, là il fait gros sympa, un peu genre Carlos. Sans déconner, il pourrait se lancer dans la comédie, vu comment il a une bonne tronche de rigolard quand il sourit.
La réalisation est plus standard, moins horripilante que celle de Submerged. Je dis pas non plus qu'elle est réussie, hein (y'a des arrêt sur image récurrents du plus mauvais effet), mais elle n'est pas catastrophique.
Et c'est tout.
Les mauvais points
Bon, là, je pourrais y passer des heures, je vais donc malheureusement synthétiser. Où est le scénario ? Quelqu'un l'a vu ? Parce que là, ils ont préféré le cacher. C'est bien beau de se moquer de La comtesse Haschisch, mais au moins il est cohérent. Dans Today you die, faut pas chercher à comprendre comment on passe d'une scène à l'autre. D'ailleurs, tout le monde s'en fout, ça se voit bien ; que ce soit Steven ou n'importe quel acteur principal, les gens sont ailleurs, pas concernés par ce qui se passe. Ils ont du comprendre qu'on tournait encore un film à la gloire du gros panda : tous servent de fair-valoir à un Steven qui ne rencontre aucune difficulté de tout le film (d'ailleurs ilse ballade au vu et au su de tous alors qu'il est méchamment recherché et que sa photo est passé à la téloche). Il s'y promène tranquillement, sans se fatiguer, passe d'un méchant à un autre sans qu'on sache comment, il les tue tous sans faire couler une goutte de sueur jusqu'au méchant final, qu'il abat dans la plus grande facilité. En fait, je crois que c'est le terme qui correspond le mieux au film : facilité. Pas besoin de réfléchir, tout tombe directement dans la bouche du héros. Il pourrait rester sur place que le film avancerait quand même. Pas un adversaire ne résiste plus de 15 secondes (et je suis gentil) aux claques démotivées que balance le gros ; c'est bien simple, la fusion avec Bud Spencer de la grande époque semble inéluctable. A ceci près que pour les 2 scènes où il se bouge un petit peu le cul, il est filmé de dos ce qui fait qu'on ne sait trop si c'est vraiment lui (sauf quand il monte à une échelle ou qu'il se suspend à un lustre, là on sait que ce n'est pas lui).
Est-ce que je parle du sidekick black qui devient instantanément son pote à la vie à la mort, l'accompagne sans raison dans sa vendetta, lui fournit des armes gratos et lui permet de placer des blagues ? Non, je vais plutôt parler de l'aspect fantastique du film. Je sais pas pourquoi, mais il y a un scénariste qui a dû trouver fun l'idée de mettre des éléments puremment fantastiques dans le film, sans qu'on comprenne pourquoi et sans qu'ils ne servent à quoi que ce soit (le grand méchant annonce qu'il a le Mal au plus profond de lui depuis toujours. Et ? Et rien vu qu'il explose 30 secondes plus tard).
Toutes les explosions du film sont gratuites. Je veux dire, vraiment inutiles. Pourquoi faire exploser le bâtiment à la fin, vu qu'il ne contient rien et que le film est fini ? La course-poursuite du début est incompréhensible. Le happy end est complétement hallucinant de ringardise.
Bon, je m'égare à nouveau. Non, s'il faut insister sur un point, c'est la facilité de ce film. Scénario qui ne se fait pas chier à expliquer ce qui se passe, fantastique inutile, bastons sans enjeu, psychologie des persos réduite à néant, dialogues qui tentent désespérément de faire de l'humour, Steven sympa-gros (bien que son rôle ne soit pas forcément très sympa), mais complétement mégalo une nouvelle fois dans sa volonté d'être le seul et unique héros absolu de ce film, acteurs complétement désinvestis, etc...
Mais est-il nanar ? On ne peut pas dire que je me sois beaucoup marré. J'ai surtout eu la mâchoire tombante pendant 1H30 devant le culot et le j'me-foutisme ambiant de Todai you die, à me demander comment on peut balancer ça sur le marché du DVD sans honte. Ca, c'est sensé montrer le retour en force de la bonne vieille série B d'antan ? Le retour tonitruant de Steven Seagal, cet amoureux désintéressé du cinéma de genre ? Non, ça, ça enterre définitivement Steven. Mais ça laisse supposer qu'un nouveau débouché lui est possible : la comédie.
Mais je pense tout de même que certains devraient trouver marrant cet assemblage de nawak, le non-sens parfait de nombreuses scènes (tout le fonctionnement de la prison dite Haute Sécurité en est un parfait exemple), le panda qui se la joue alors qu'il n'y a vraiment plus de quoi... Regarde-le Nikita, et donne moi ton avis, je suis curieux de le connaitre.
Par contre, si on me dit que tout ce film est du pur 2nd degré, qui se moque complétement de lui-même et de sa star, alors là je dis bravo, et chapeau Steven pour avoir réussi ta reconversion en Bud Spencer. Trouve-toi un ersatz de Terence Hill plus consistant que ce petit black (probablement un rappeur vu le nom), et je te chérirai de nouveau.
Allez, on se quitte sur une phrase qui m'a quand même fait marrer.
Un gros black trafiquant d'armes s'écrit avec le plus grand sérieux du monde en voyant Steven : "ton gars marche comme un noir et respire comme un tueur".
