Cooke a écrit:
Mais ce qui pourrait paraitre pour un simple visionnage de film de vacances chez tonton Roger après son stage de rafting devient vite
métaphysique.

Métaphysique, oui et pour de multiples raisons (le dialogue du karma, entre autres). Mais c'est aussi une puissante leçon de philosophie morale et politique, via le développement d'une dialectique déclinée sur le thème de l'étranger (en particulier, les scènes avec le couple allemand) :
"Toi être beau garçon, mais pourquoi toi pas laver la figure ?
(le garçon frappe le vieux teuton)
- Moi, dans mon pays, garçons être plus polis"
Et le mortel :
" - vous êtes allemand ?
- Ja.
- Euh, speaken sie deutschy ?"
Thème de l'étranger qui se réduit dans l'unicité des hommes quelle que soit leur origine lorsqu'il s'agit de faire face au Mal et à la Mort (le tueur invisible).
Réduction du terme de l'étranger qui se nie elle-même dans une justice sauvage lors de la tentative de lynchage, qui dresse cette fois-ci une société cosmopolite nouvellement créée (les lyncheurs) contre le renégat (le tueur).
C'était la minute "analyse hegeliano-marxiste des Eaux Sauvages", offerte par l'amicale de la crême de whisky.
A noter encore :
Savage vient, par un lien de latin de cuisine aussi éhonté que mon analyse philosophique, de
salvere, qui veut dire sauver. Ceci a donné, au substantiatif du 3ème groupe le mot
salva, qui, à la suite d'une erreur du dernier moine copiste en 1664, a été adapté en vieux françois sous la forme
calva. Nous le savons tous, le calva est le dérivé naturel de la pomme. Néanmoins, par un malentendu fruitier, les traducteurs se sont emmêlé les pinceaux et ont confondu la pomme avec un autre fruit, duquel est dérivé un autre produit proche du calva et dont les doubleurs ont manifestement fait un usage massif lors des sessions d'enregistrement (le texte suivant a été extrait de la première prise de doublage) :
"- Ohlala, je me suis pris beaucoup trop d'poire"
Moralité, même avec la cargaison de bière qui était à ma disposition le jour où j'ai visionné ce haut-fait, je me suis maudit de ne pas avoir à portée de main une de ces poires, vous savez, de celles qui vous brûlent la gorge et vous laissent pantelant le lendemain...