boris631 a écrit:
Ah oui, c'est clair qu'il y a une différence énorme entre la mafia de Las Vegas, la mafia bostonienne, et la mafia new yorkaise.
1. On a des mafieux de quartier poplaire qui vivent en autarcie, sous forte influence cosa nostra et avec un niveau de pouvoir relativement limité :
Les affranchis.
2. Une puissante organisation mafieuse qui voit en Las Vegas une vache à lait et confie à un génie du jeu les clefs du tiroir caisse :
Casino.
3. Enfin, une mafia au modèle quasi féodal avec des moyens de lutte très modernes :
Les infiltrés.
Voilà pour faire court. Mais on pourra développer dès qu'il y aura autre chose que des raccourcis à deux sous en face .
boris631 a écrit:
Quant à la violence, je parlais de la façon particulière qu'à Scorcese de marquer la progression de son histoire par des instants très forts de violence, qui sortent du lot des films de gangsters par leur réalisme et/ou la quantité de sang: la mort de Stacks dans Goodfellas, la séquence de la torture avec tête explosive dans Casino, la mort de Queenan dans Les Infiltrés. On retrouve souvent le montage "série de meurtres" dans Casino et Goodfellas et la scène de l'ascenceur dans Les Infiltrés. En plus, on retrouve plein des passage "scorcésiens": le début du film avec la voix off de Nicholson racontant le métier fait obligatoirement penser à Goodfellas et Casino, en plus de l'utilisation de Gimme Shelter.
Scor
sese, merci de pas écorcher son nom continuellement. Pour l'intro des
infiltrés, filmée en plan séquence avec le personnage de dos, oui, c'est un genre de signature, j'irais même jusqu'à dire de clin d'oeil à ses travaux antérieurs. Pour un peu, on pourrait croire que c'est Scorsese qui l'a filmée.
boris631 a écrit:
En plus le côté "apprentissage chez les gangsters" rejoint Goodfellas, et le fait que l'on démarre dans une ambiance 70s est marquant. Je pense que ça a été une décennie marquante d'une façon ou d'une autre pour Scorcese, puisque la majorité de la vie adulte de Henry Hill se passe dans les 70s, et on retrouve le même côté dans la fin de Casino avec l'ambiance fin de règne. Et le côté "leader charismatique" se trouve quand même d'une façon ou d'une autre: Jimmy "The Gent" a un coté très chef de clan de la bande du casse de la Lufthansa, même si il n'est pas made.
La décennie 70 a été marquante pour Scorsese entre autres parce qu'il a débuté et fait un paquet d'oeuvres à ce moment. Faire le rapprochement entre 1h30 "d'ambiance 70" dans
Les affranchis, une bonne heure dans
Casino et un quart d'heure à tout casser dans
Les infiltrés me semble tiré par les cheveux.
Jimmy Conway, désolé, mais question leader charismatique on a vu mieux : il a toujours Paulie au dessus de lui et il lui est interdit de gravir les échelons. Dans la bande des trois, c'est incontestateblement le cerveau, mais ça ne peut pas aller plus loin. Je cherche encore qui peut être celui qui tient ce rôle dans
Casino. Dans
Les infiltrés, la hiérarchie est par contre celle ci : un homme tout puissant, son second et après lui le déluge.
Pour ce qui est du côté "apprentissage", "violence", on touche là à l'essence même de la structure mafieuse. On voit ça chez Kitano ou dans
La cité de Dieu, par exemple. Eliminer ça revient à faire un film sur la compétition automobile sans montrer un circuit, un pilote ni une voiture.