Ca fait assez longtemps que l'imprudent MrKlaus avait tenu à nous infliger ça, mais l'affliction générale suscitée par ce machin l'avait jusqu'ici enterré dans la mémoire collective des nanardeurs franciliens. L'heure est venue d'ajouter un nouvel élément à notre palmarès de baudruches dégonflées.
"Rat Pfink a Boo Boo", "film culte" pour ceux qui ne l'ont pas vu, est bien connu pour les "légendes" entourant son tournage : budget misérable, intégration au métrage de vagues vidéo-clips tournés par l'acteur principal qui était, dans la vie, un mauvais chanteur de rockabilly, titre tronqué (Selon une version, c'était à la base "Rat Pfink and Boo Boo", mais cela coutait trop cher de corriger la coquille au générique. Selon une autre, le réalisateur trouvait rigolo la manière dont sa fille de trois ans prononçait le titre et il l'a gardé tel quel), improvisation permanente... Ray Dennis Steckler, qui fit ensuite carrière comme réalisateur de porno, avait commencé à tourner un polar, puis a changé d'avis et transformé le truc en parodie de la série télé Batman. Un chanteur yéyé et son pote se transforment donc en super-héros, Rat Pfink (Batman) et Boo Boo (Robin) pour combattre des gangsters ineptes et un singe en peluche.
Voilà qui est prometteur, sauf que le film est, aux 4/5èmes, une véritable purge. Steckler a conservé les scènes (moi je dirais plutôt les rushes) de la version "polar" qu'il avait commencé à tourner, ce qui fait qu'avant de voir nos héros intervenir enfin en costumes, il faut se fader au moins trois bons quart d'heure (mais ça semble durer huit heures) de filatures dans les rues d'une quelconque ville californienne, le tout montré quasiment en temps réel, à vous faire bénir l'existence de la touche "avance rapide". Après, ça devient vaguement rigolo si on est très bien disposé. Disons que ça aurait fait un gentil court-métrage de cinq minutes. Mais vu sur la longueur, ça donne envie de tuer. On suppose qu'ils se sont bien marrés à le tourner, mais ils auraient pu éviter de le montrer.
1966, Etats-Unis. Mise en scène : Ray Dennis Steckler
Avec : Vin Saxon, Carolyn Brandt, Titus Moede
Catégorie : Gros navets