Bon visiblement Canicule était déjà présent sur le forum en rubrique OSFA, où il n'avait guère de partisans. C'est pas grave, je suis là!
Canicule est un film de fou furieux taré. Au départ, un livre du barje Jean Vautrin, qui est adapté en scénario par Audiard. Boisset remate son petit Peckinpah illustré, et vogue la galère.
Ca commence par un brako un Chartres, très bonne repompe du début de la Horde sauvage.
Ca continue dans une famille de dégénérés: le cocktail détonnant entre le réalisme sordide (façon la Terre de Zola réécrit par un consanguin sous cuite de côte du Rhône) et le pur n'importe quoi de disjoncté qui fait virer le film dans un surréalisme bizarre, un onirisme craspougne (le "bateau" en plein milieu des champs, le musée des colonies entretenu par Carmet, les personnages et situations). Niveau crapulerie, on atteint des sommets avec Lanoux en brute obsédée sexuelle, Marvin en truand ricain qui glisse doucement vers la mort (voir la scène de fin avc les allumettes), Laffont en nympho (ça c'est la Terre à 100%), Carmet en vieux pochtron (merci Audiard: "les Anglais ayant inventé le subterfuge disent: quand t'as un gros problème en tête, mets des chaussures trop petites"), Dreyfus et Guibet en commando du GIGN. Seul point noir, MiouMiou qui comme d'hab joue comme une planche à repasser.
Carnage total: ça pousse les petites vieilles au suicide à force de torture psychologique, ça bute de jeunes touristes à coup de bâton après une tentative de viol, ça éclate au 357 magnum, à la grenade et au canon scié!!! Donc: totale surpuissance. Fantasia chez les consanguins, une descente aux enfers écrite par Virgile s'il était né non point à Mantoue mais dans la vallée de Mandaye (près de chez moi, dans le Cantal), sous perf' de gnôle frelatée, filmée avec un scope impec, des cadrages et une lumière extras, des acteurs au sommet.
Et bien entendu, vu ma chance sur ce forum, je vais pas trouver un seul type pour défendre ce film
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