Vu hier. Dans l'ensemble, j'ai bien aimé.
Y'a pas à dire, le Monsieur Corbijn, il a le sens du cadre et maîtrise 'ach'ment bien le noir et blanc. Donc, rien à redire sur la réalisation, parfaite de bout en bout.
Interprétation nickel aussi, l'acteur principal fait un Ian Curtis très convaincant, notamment. Un magnifique portrait de dépressif chronique à la communication défaillante (maintenant, savoir si c'était approprié, dans le sens "réaliste", c'est une autre question...).
Sur le plan de la narration, ça coule tout seul, les ellipses, parfois conséquentes, sont plutôt bien gérées, même si j'avoue avoir été un peu surpris de voir le film mettre autant la musique de côté, finalement... Mais c'est pas plus mal, en fait. J'ai bien apprécié aussi (même si c'est nécessairement un peu clipesque, et pour cause) la manière dont Corbijn met en relation les paroles de Ian Curtis avec sa vie (j'avoue que, comme souvent, je m'étais franchement pas attardé sur les paroles pour Joy Division

, que du coup j'ai pas mal découvertes comme ça...).
Et puis merde, quoi, ça fait plaisir, un film où on trouve en permanence des allusions à David Bowie, Iggy Pop, le Velvet Underground, Kraftwerk, les Sex Pistols, Buzzcocks, Throbbing Gristle, Cabaret Voltaire, etc.

Assez marrant, d'ailleurs, de voir comment certaines séquences "historiques" déjà reprises dans (l'excellent mais on ne peut plus différent)
24 Hour Party People sont traitées différemment ici.
Idem pour les personnages, d'ailleurs (Tony Wilson, Rob Gretton, Martin Hannet... et Ian Curtis, bien sûr).
Maintenant, les petites réserves. Petites petites, hein, mais j'avoue que ça m'a un peu perturbé en sortant de la salle :
- "L'authenticité" : c'est vrai que ça m'a fait comme un choc de voir que le film a été écrit d'après le bouquin de Deborah Curtis, laquelle produit par ailleurs le film (avec Tony Wilson, R.I.P...). Effectivement, ça pose un peu problème... Même si, comme ça a déjà été dit, entre la participation de gens comme Tony Wilson et New Order au projet, on peut supposer que ce côté "juge et partie" n'a pas trop biaisé la réalité. Mais, honnêtement, si c'est un aspect qui aurait pu me gêner dans le bouquin, ça ne me pose finalement pas tant de soucis que ça dans le film : le "Ian Curtis" du film est un bon personnage, émouvant et crédible, et finalement, savoir s'il correspondait au "vrai" Ian Curtis ne me semble pas vraiment primordial... Et, de toute façon, je ne trouve pas que Debbie Curtis donne tant que ça l'image d'une femme "modèle", on comprend quand même bien la frustration, plus que de la rock star (n'exagérons rien...

) du jeune marié devant la petite routine qu'une impulsion débile de petit couillon devrait le contraindre à vivre...
- La musique (argh) : j'avoue, même si c'est un choix légitime (et fait en connaissance de cause), que j'ai trouvé un peu dommage de réenregistrer la plupart des compositions de Joy Division que l'on voit interprétées live ou en studio ; la voix du "vrai" Ian Curtis, si particulière, ben là elle m'a manqué...
EDIT : Compte rendu plus détaillé (et moins "à chaud") ici :
http://nebalestuncon.over-blog.com/arti ... 43999.html