A l'hôpital, trois frères se rencontrent au chevet de leur mère dans le coma. Pour passer le temps, ils discutent des mérites et plaisirs de la fidélité et de l'infidélité conjugale. Les conversations des deux plus jeunes avancent au gré des jours dans des détails et des fantasmes de plus en plus juteux, ce qui les poussera à agir à l'encontre de la morale et des valeurs plus solides de l'aîné.
Focus sur le dernier film de la Belle Province a avoir franchi l'Atlantique. Certes, ça ne vaut pas un
C.R.A.Z.Y. mais la comédie québécoise montre une nouvelle fois une vigueur qu'on aimerait voir un peu plus dans l'hexagone. A mille lieux d'un Patrice Leconte ou d'un Clavier quand ils parlent de sexe,
Les trois p'tits cochons arrivent à éviter la vulgarité sur le délicat sujet de l'adultère. Ca pourrait être facilement caricatural et grossier mais la sincérité du comique Patrick Huard fait que que son film sonne juste et évite tout jugement ou morale lourdingue.
Concernant les rires, c'est drôle, la mécanique classique du vaudeville est précise mais ce qui fait que le film de Patrick Huard accroche un peu à la mémoire est le soin apporté à ses personnages. Durant une petite heure, le film est un divertissement lambda honnête puis on commence à s'attacher à ses trois frères, à se sentir de la famille et le rire devient jaune et grave.
Ce qui aurait pu juste être une sitcom efficace sur grand écran, grâce à son écriture et ses acteurs, gagne une belle épaisseur. Pour l'été, c'est une comédie de bonne qualité à laquelle on pardonnera ses longueurs et une mise en scène anecdotique.