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C'est vrai. Jean-Pierre Bacri a une diction particulière, qui lui est propre, fait de grommellements, de bafouillements et de petites phrases toutes faites qu'il place en fin de réplique et qui, pour moi, aident à rendre ses personnages crédibles, attachants et potentiellement drôles, ses répliques faisant mouche en partie parce que, vu les personnages qu'il joue, fermés et plombeurs d'ambiance, le spectateur est cueilli par la drôlerie d'une répartie qu'il n'attendait pas.

Un peu comme tous les personnages du film, Bacri exprime une certaine fragilité qui touche vers le pathétique à la scène de l'église.

C'est la grande force du film d'ailleurs. Il n'a pas de propos ou de véritable sujet à raconter, il présente des personnages rêvant de mieux, ayant certaines faiblesses et se faisant rattraper par la dure réalité. Ca pourrait être glauque et déprimant mais l'humour et le regard porté par les scénaristes Jabac fait passer la pilule et rend cet univers sacrément attachant. En y repensant, le film joue profil bas par rapport aux Goûts des autres mais je le préfère. Jaoui et Bacri ont l'intelligence de décrire des personnages dont on se sent proches, qui pourraient être vous ou moi, pas des bobos ou des trentenaires irréalistes comme dans la Ozysploitation. C'est pour ça que je lui prédis un joli petit succès populaire par rapport à la moyenne du genre.

Et puis Jamel, très sobre et naturel, montre qu'il est un sacré bon acteur!

Franchement le choix d'un arabe dans un role important, pour un film d'auteur qui plus est,
je l'aimais bien dans zonzon car il y etait a sa place, un role de delinquant ou encore dans Asterix, le role de bouffon lui va bien......




ÉVIDEMENT JE DÉCONNE
C'etait juste pour reagir a certaines critiques un peu abusives alors qu'on a pas vu le film, J'adore Bacri, j'adore Jaoui, et j'adore Jamel et je suis content qu'il ai enfin un role a la hauteur de son talent.
Apres ca reste un film Francais et je prefere retourner voir Dark Knight une 4 eme fois plutot que ce film, mais il sera certainement un bon film a louer en DVD

Pour moi, c'est souvent le cas dans leur création. Maintenant, leur parcours n'est pas parfait c'est évident. C'est parfois agaçant leur quête du bonheur basé sur l'empathie (trop simple pour être honnête).

Mais ils ont souvent été à des kilomètres des caricatures, même si ils parlent souvent des bobos, du parisianisme et de la situation amoureuse des 30-50 ans.

Je n'ai pas encore vu le film mais je ne le raterais pas, comme les autres Jabac.

je ne trouve pas du tout que leurs films parlent souvent de bobos. les bobos sont des bourgeois friqués qui se donnent l'apparence d'artistes bohèmes sans réussir à faire oublier qu'ils sont avant tout des bourgeois friqués. En général on ne précise pas ce que les personnages font dans la vie, ils ont l'air de disposer d'un temps libre illimité, des apparts splendides en plein 16ème alors qu'ils ont 20 ans et qu'ils vivent seuls et on passe 2h00 à ce demander ce qui va bien pouvoir se passer pour justifier un film sans voir un indice. en fait j'ai beau chercher, des bobos je n'en vois pas dans leur films à part peut être Bacri dans comme une image et c'est plus une conséquence qu'un postulat de départ.
le parisianisme c'est pareil, le goût des autres, un air de famille, parlez moi de la pluie se passent en province. et si cuisine et dépendances se passe à Paris, il n'y est pas question de Parisianisme.
le vrai sujet de leurs films c'est plutôt la petite cruauté des rapports humains au quotidien, les préjugés qu'on porte les uns sur les autres. avant on appelait ça "étude de moeurs" un style qui a eu son heure de gloire dans les années 70 avec les films de Claude Sautet entre autres.
la force de Jaoui/Bacri étant de d'être super justes dans leurs étude de caractères et d'en plus faire preuve d'un humour dévastateur qui rend "culte" certaines répliques (humour qui manque beaucoup aux films de sautet)

si vous voulez voir de vrais films de bobos, regardez les films de Christophe Honoré par exemple.

Je suis d'accord avec toi sur le coeur du sujet de leurs films mais pas vraiment avec le contexte et surtout de la cruauté qu'ils dénoncent.

Ca me fait beaucoup penser à certaines mentalités que l'on trouve à Paris ou dans les grandes agglomérations même si les décors de fonds ne correspondent pas, ça crée justement un paradoxe intéréssant et c'est peut-être intentionnel, qui sait. Et chacun sa vision des choses.

Sinon, je trouve ta vision du bobo un peu étroite, pour ne pas dire caricaturale. Cela peut juste se définir à un cadre sup qui vote à gauche et s'en vante mais qui n'a aucune préoccupations sociales ou écolos.

Mais c'est un peu HS.

Je correspond à tous les critères sauf de me vanter de voter à gauche. Je suis un bobo

Tu aimes les bijoux en ambre avec des pierres énormes, le lin et le Nouvel Obs ?

Je ne pense pas sauf si ton raisonnement et ta façon de vivre ne correspondent pas à ton choix politique, ils ont l'impression de faire basculer la société à gauche uniquement avec un bulletin, une bonne conscience.

Il y a aussi une certaine nostalgie des années 70 liée à ce phénomène, assez "carte postale" bien souvent.

euh... pour le coup c'est ta définition que je trouve étroite et caricaturale.
pour toi en gros le cadre-sup urbain qui a des sympathies au PS est systématiquement bobo...


comme le dit gallo31 il ne suffit pas d'être cadre et de gauche pour être bobo, l'esprit bohème n'étant d'ailleurs pas l'apanage des cadres sup. pour moi typiquement le bobo tient une boutique new age, bosse dans un truc aussi inutile que la graphologie ou se bombarde architecte d'intérieur, bref un boulot qui n'a pas besoin d'être rentable car il n'a pas vraiment besoin de bosser, il est déjà à l'abri du besoin par héritage. et cet état de fait lui donne une certaine décontraction et cette pseudo ouverture d'esprit sois-disant de gauche qui se révèle rapidement bidon vu sa qualité initiale de bourgeois possédant. c'est vrai que c'est un mot fourre-tout, mais pour moi le vrai bobo est très friqué. et des comme ça si on en croise dans les films des jaoui/bacri, c'est plus pour se payer leur tête.

Si tu quote ma phrase, prend au moins le raisonnement dans sa totalité.

Cela ne se limite pas au cadre sup qui vote à gauche mais dans le paraître et l'hyprocrisie, d'être quelqu'un de concerné par les problèmes des classes populaires tout en vivant une existence de patachon.

Maintenant, le manteau Hermés en fourrure de mouton du Larzac et la boutique New-Age, je trouve cela cliché pour définir les bobos, même si c'est loin d'être faux. Mais tu as raison, c'est assez fourre-tout.

disons qu'en dehors des imprécisions que recouvre ce terme, pour moi un film de bobos met en scène des bobos, sans spécialement faire allusion à leur condition de bobos, comme si tout le monde vivait et se conduisait comme eux. ce qui devient très rapidement insupportable au spectateur lambda.

si jamais on croise des bobos dans les films de Jaoui/Bacri, c'est pour mettre en évidence leur hypocrisie et leur ridicule. donc pour en revenir au sujet, je persiste à dire que Jaoui et Bacri ne sont pas des auteurs de films de bobos, mais des observateurs éclairés de notre société et des rapports que l'on entretient, toujours basés sur la soumission et la domination, des révélateurs des petites lâchetés ordinaires. et si on y croise comme souvent ailleurs un quadragénaire désabusé à qui sa vie échappe, ils savent éviter les clichés pour en faire un personnage intéressant.

Je partage entièrement ton avis sur Jaoui/Bacri et je n'ai jamais dis qu'ils faisaient des films de bobos, loin de là même.

Et pardon d'avoir un peu mélangé la vision sociologique personnelle et celle de leur cinéma.

c'est vrai, tu as juste dit qu'ils en parlaient souvent...



désolé d'avoir déformé tes propos...

...même si je persiste à dire qu'ils ne parlent pas beaucoup de bobos dans leurs films

Oui, dans la dénonciation et la moquerie, comme tu l'as décris.

Le truc, c'est que je ne termine pas souvent mon raisonnement quand j'écris la journée....C'est ça de poster en bossant.

Oui, ils ne critiquent pas directement le phénomène bien entendu, c'est une critique humaine beaucoup plus large. Mais avec un peu de recul, beaucoup de leurs personnages en font partie.

Sinon, ce n'était qu'une anecdote et pas un postulat.

De toute façon, le terme "bobo", comme le terme "geek" ou "emo" à été utilisé à tort et à travers lorsqu'il est apparu au point qu'il catégorise tout le monde à force. Il suffit juste pour quelqu'un d'acheter un produit bio pour être catégorisé "Bobo" ou pour un film d'avoir une intrigue amoureuse et citadine pour qu'on lui colle l'étiquette "film de bobo" (Certains on dit ça de "La Science de Rêves" maintes fois, sur ce forum, sans que ça fasse sourciller quelqu'un.)