Vu ce week-end.
Perplexité je suis. Je me demande toujours comment on peut atteindre un résultat pareil en mettant autant de bonnes choses ensemble et je crois que KaosFactor a trouvé le mot juste en parlant de gloubiboulga, généralement quand on vide le frigo et les placards et qu'on met tous les ingrédients qu'on aime dans une même casserole on peut s'attendre à des cruelles déceptions: souvent peu de temps après avoir plongé un chorizo dans le pot de Nutella(c), mais passons je m'égare.
Si on y regarde de plus près, à part quelques raccourcis et clichés balourds il n'y a pas tant que ça de choses à reprocher à ce flim (en tous cas de choses qu'on ne puisse également reprocher à un des autres opus de la franchise et au genre même du flim de super-héros in extenso). Les acteurs sont corrects et relativement bien dirigés, les effets spéciaux sont à couper le squeele et somme toutes le pitch arrive à compiler 35 ans d'incohérences en une centaine de minutes qui ont le mérite de tenir en un seul morceau à défaut d'être parfaitement fidèles. En plus, cerise sur le gateau qui ne saurait qu'amadouer un geek comme moi, ce flim réhabilite enfin le personnage de Sabertooth que Singer avait complètement dénaturé dans X1 au point de le réduire à une espèce de carpette géante débile et soumise dont la seule vocation était d'être grand et costaud. Victor "Sabertooth" Creed redevient pour notre plus grand bonheur ce psychopathe sans scrupules qui a enfin d'étoffe d'un vrai "villain" de BD à part entière - en plus d'incarner une Némésis de compète à notre carcajou ronchon préféré.
Mais ce qui se transcende dans ce flim c'est avant tout sa capacité à décevoir et à frustrer. Peut être avant tout parce qu'il démystifie le personnage, en tous cas suffisamment pour qu'on se rende à l'évidence: Wolfy est cool, il a la méga classe, il assure grave, il desqueele des zébus au nettoyeur à haute pression, mais c'est à peu près tout ce qu'il sait faire. Si on gratte un peu sous l'énorme couche de charisme et de "coolitude" il ne reste malheureusement pas grand chose niveau profondeur. Le personnage est planplan et surtout son histoire est du déjà vu mille fois cinématographiquement parlant. Mi-Rambo, mi-créature de Frankenstein, X-Men Origins: Wolverine (XO:W) fait figure de réchauffé, accumule les clichés, ce qui explique l'accueil glacial réservé par la critique professionnelle. Ajouté à ça le choix de Liev Schreiber dans le rôle de Sabertooth, non pas qu'il ne soit pas parfait pour le rôle (au détail près qu'il aurait fallu prendre 20cm sur Wolverine pour les donner à Sabertooth) mais par un concours de circonstances se retrouve à jouer
exactement le même rôle qu'il interprétait 4 ou 5 mois plus tôt dans le flim
les insurgés où il donnait la réplique à un Daniel "007" Craig au caractère étrangement proche de celui de notre Logan. Même pour un parfait béotien en mythologie Marvel, quand on est payé pour écrire sur tout ce qui sort en salles c'est le genre de goute d'eau qui fait déborder le vase. Mais quand notre journaliste se double d'un fan de comic books c'est le drame, la frustration prenant le pas sur la déception.
A noter la présence de, non pas une, mais deux séquences post-générique de fin (l'une ou l'autre, selon le cinéma ou la séance allez savoir). Le film n'est cependant pas dénué d'intérêt et se laisse regarder d'un œil amusé ou gêné selon les cas. On est bien loin des navets que sont Daredevil, Ghost Rider, les Fantastic Four ou Elektra (mais j'ai malheureusement l'impression que certains mettent un point d'honneur à vouloir prouver à quel point ils ont été plus déçus que les autres...). Les "puristes" seront probablement dubitatifs vis à vis de certaines prises de position, mais moi je suis bien content d'avoir échappé à un Wolverine passant le flim à courir à quatre pattes dans la foret, à renifler les arbres en se faisant des monologues intérieurs...