Je parle de la VF dans la page précédente.
Concernant l'absence des Basterds, je suis d'accord qu'il leur aurait fallu un film rien qu'à eux parce qu'ils ont un sacré potentiel mais bon, il y aurait aussi pu avoir quatre Pulp Fiction, chacun basé sur une des intrigues du film. Personnellement, j'avais tellement entendu dire qu'on ne voyait presque pas les bâtards que finalement, j'ai trouvé qu'on les voyait beaucoup. En fait, j'étais persuadé que passée le premier monologue de Brad Pitt, on ne les verrait plus avant la fin. Alors bon...
Mais je crois que le but de Tarantino était de faire un truc à la Good, Bad, Ugly. En effet, au cours du film de Leone, on découvre que chaque personnage est à la fois bon, brute et truand (ok, Lee Van Cleef est loin d'être un bon mais les vacheries que les deux autres se font entre eux met quand même un peu en perspective sa brutalité...). Donc, ici, chaque personnage devient à un moment où un autre un "glorieux bâtard" :
Brad Pitt se fait connaître et craindre des nazis pour son acharnement à les faire souffrir et leur inspirer la crainte. De plus, sa cicatrice au cou, son couteau et la façon dont il l'utilise pour "marquer" les nazis lui donnent un statut bigger than life, on a pas fini de spéculer sur son background comme pour le contenu de la mallette de Pulp...
Eli Roth avec son surnom de l'Ours Juif, membre le plus acharné des basterds. Il est un peu une légende ou présenté comme tel puisque dans le film, on entend parler de lui (dans les bureaux nazis) avant qu'il n'apparaisse (durant le monologue de Pitt, il est flou, dans le fond). Son apparition suscite donc une attente, exacerbée par la séquence de la caverne.
Omar Doom, pour l'assaut final...
Til Schweiger, dont la réputation de tueur sauvage et acharné de nazis est parvenue jusqu'au basterds.
Christolph Waltz, le chasseur de juifs, à la fois charismatique, séduisant et sans scrupule ("C'est le BINGO !")
Diane Krueger, actrice mondialement célèbre mais
qui bute quand même un soldat allemand désarmé et père de famille.
Mélanie Laurent
qui abat dans le dos son soupirant avant d'accomplir une vengeance impitoyable sur les nazis, le fait que sa mort précède de peu la vengeance en elle-même lui donnant le statut d'ange de la mort, considérablement renforcé par CE PUTAIN DE PLAN DE SON VISAGE APPARAISSANT DANS LA FUMEE (désolé mais je m'en remets pas...). Sinon, voir aussi la séquence où elle va faire développer son film.
Le soldat Zoller (pas sûr du nom), la fierté de la nation, qui est célèbre pour avoir abattu des centaines d'hommes...
Ainsi, chaque personnage a son heure de gloire mais aussi ses mauvais côtés (et la plupart doit sa gloire à sa brutalité) ce qui fait que finalement, l'hécatombe finale dans les rangs des personnages principaux n'est pas de celles qui vous déprime pendant des semaines (Et puis, c'est que du cinéma).
Donc, si le titre induit en erreur c'est parce qu'il faut comprendre que finalement tous les personnages sont des Inglorious Basterds. Après, c'est vrai que la B.A. laissait croire que... mais ça, c'est toujours le problème des productions Miramax (d'ailleurs, dans le film on voit pas le plan de course au machine gun...).
Sinon j'avoue avoir été très impressionné par le personnage de Eli Roth. En le voyant au début avec Omar Doom, je me suis dit justement que Tarantino avait casé ses potes, qui jusque là n'étaient apparus chez lui que dans la longue scène de bar dans la première moitié de Death Proof, mais finalement, ils assurent (la scène de la batte...) et ont un pur final.