Swissfighter a écrit:
Hé hé ! Je vous comprends. Enfin, ça reste une énigme (comment ce film a-t-il pu devenir culte au lieu d'être relégué, comme il se devait, aux calanques de la ringardise nanarde ?), mais je vous comprends.
Vous avez raison. "Scarface" est un chef d'oeuvre. Avec un Pacino tout en sobriété et en nuance.
Pacino joue effectivement avec nuance. Il ne fait sans doute pas preuve d'une grande sobriété mais il joue un mec qui a le pif dans la coke 24/7, je ne sais pas si tu as déjà consommé ce produit ou cotoyé des gens qui le faisaient, mais je ne trouve pas qu'il en fasse trop de ce côté là.
Il joue avec nuances, disais-je, dans le sens où il arrive à conserver sa cohérence à un personnage qui connaît une ascension foudroyante. Le personnage évolue énormément au cours du film mais on continue à voir l'unité du personnage. A voir dans ses pulsions, ses comportements nouveaux, la mise en acte de pulsions qui étaient en lui depuis le début.
Swissfighter a écrit:
Un dialogue travaillé, varié, littérairement inattaquable. Des scènes d'action d'un raffinement Michael-Mannien. Des décors 100% naturels. Une B.O. parfaitement cohérente vu le contexte (les années 1965 !!!).
Et surtout, surtout, une histoire d'une originalité à couper le souffle, où on est sans-cesse surpris des retournements. Et la mise en avant de ce formidable "code de l'honneur" qui consiste à saigner le premier mec qui s'approche de ta soeur, de gravir l'ensemble des échelons à tout prix, par ambition, quitte à engendrer des massacres
L'année 1965 n'a duré qu'un an. Il est donc "littérairement attaquable" de parler des années 1965. De rien.
Je passe sur la comparaison de Michael Mann à Brian de Palma.
L'histoire n'est pas d'une originalité à couper le souffle. A ce compte là, Richard III c'est pas super "original" non plus.
Si tu as vu dans Scarface une apologie quelconque du personnage de Montana, je pense que le problème est in the eye of the beholder, hein

(rappelons qu'Oliver Stone a écrit le scénario en arrêtant la coke — à Paris — on peut donc difficilement l'accuser de complaisance).
Swissfighter a écrit:
(le néo-libéralisme allié au rêve américain au service de la truanderie. J'adore !).
Et Starship Troopers fait l'apologie du nazisme
