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Terry Gilliam lui-même n'a pas pu finir Don quichotte.

Lundi prochain, "Bandits, bandits!" avec Sean Connery passe sur ARTE à 20h45 (un des mes Gilliam préférés avec le Baron de Munchausen et Brazil). C'est très "regardable jusqu'à la fin"

Beaucoup aimé même si le film est un peu déséquilibré par ci par là, fait incontestablement dû au changement d'acteur.

A mon avis, toute la première scène a été rajoutée, (avec ce gars qui se plante la gueule dans la boue et change de visage) afin d'amener le futur changement d'acteur sans que le public crie à l'arnaque.
Mais le mini problème, c'est que du coup on découvre trop tôt ce qui se passe de l'autre côté du miroir et cette première incursion dans l'imaginarium fait que, après, le film se traîne un peu en longueur puisqu'on attend d'y retourner alors que si on n'avait pas su ce qu'il y avait de l'autre coté du miroir, on aurait moins attendu et on aurait vraiment eu une grosse surprise.
Et puis, je crois que Gilliam et son équipe se sont sentis obligés de mettre toutes les scènes de Ledger dans le film, d'où certaines scènes qui sont un peu de trop (quand Ledger pose des question sur l'imaginarium, notamment).

Cela dit, Gilliam a de la chance dans son malheur : le personnage de Ledger portant souvent un masque, il a vraisemblablement été possible de le doubler à la "Plan 9" (mais moins grossièrement) voir par exemple la représentation chaotique qui se finit en course poursuite en roulotte où il ne quitte jamais son masque.

Enfin, le genre de film à voir par tout aspirant cinéaste pour comprendre certains trucs inhérents à la conception d'un film : un film est rarement tourné dans l'ordre chronologique (les scènes avec Ledger croisent celles avec Depp, Law ou Farrell) et parfois, on peut masquer l'absence d'un acteur par des trucs de mise en scène (le masque ou la scène où Ledger est soi disant puni en étant enfermé à l'étage de la roulotte...).

Mais en dehors de cet aspect technique, c'est du très bon Gilliam. les séquences de conte, les passages dans l'imaginarium dégagent un charme, une sensation de retour en enfance indéniables.

Vu hier, j'ai bien apprécié l'univers du film, et le film lui-même : les acteurs sont plutôt bons, les décors sont très beaux... une jolie expérience cinématographique, assez originale !

entreprise de recyclage d'une filmographie bancale (tout y passe, les nains, la venus de botticelli, le clochard au grand coeur, les visions à la brazil la tete de flic), j'avoue m'être confortablement fait chier

Non, le seul argument m'ayant permis de tenir jusqu'au bout du film fut les pommettes bien rondes et la paire de seins de Lily Cole.

Vu et j'ai trouvé ça très bon mais un peu bordélique et parfois un peu too much.

J'aime beaucoup Samuel Hadida. Je suis content qu'il se soit bougé le cul pour permettre à Gilliam de faire un film qui lui ressemble à 100% avec toutes ses qualités et ses défauts. Évidemment, il n'est pas complètement fou (contrairement à Thomas Langmann) et je suppose que pas mal d'économies ont été faites sur les images de synthèse ce qui rend le film assez moche par moment. J'aurais préféré que les scènes d'imaginarium restent dans l'esprit de la première traversée du miroir, où le carton pâte se mêle au réel.

Concernant le film lui-même, j'ai vraiment bien aimé : me suis pas ennuyé, Tom Waits est excellent, l'histoire a une morale bizarre et l'actrice a de très gros seins pour son âge (ça m'a fait penser à cette case de Great teacher Onizuka où les profs regardent la pub de Tomoko à la télé, et ils sont tous à dire : quand même à cet âge, c'est pas normal d'avoir des seins aussi gros). Visuellement, c'est je trouve celui qui se rapproche le plus des délires de ses découpages papiers de l'époque Monty Pythons, et on peut tout à fait trouver ça moche et kitch mais en même temps ça fait plaisir de voir un truc un peu fou de temps en temps.

Concernant le symbolisme, il y a plein de trucs pris à droite à gauche, et je rentre en mode spoiler :

Spoiler : L'histoire en elle même m'a fait penser au poème en prose de Baudelaire les tentations ( http://baudelaire.litteratura.com/le_spleen_de_paris.php?rub=oeuvre&srub=pop&id=159): et ce qui est très surprenant, c'est que le personnage de Heath Ledger, qui semble très positif au départ, tombe dans toutes les tentations, ce qui cause sa perte.
Le deuxième symbole qui m'a frappé est celui de la protection sur le front de Tony / Heath Ledger : je suis arrivé à la conclusion qu'il s'agit en fait de Cain, mais je me demande si je surinterprète.
Si des gens connaissent bien le tarot, j'aimerai bien savoir ce que veut dire le pendu.
Et il y a plein d'autres choses que j'ai pas su décoder.

Fin spoiler


Dans l'ensemble c'est pas tous les jours qu'on voit Tom Waits piloter un mecha mama russe.

Ma conclusion c'est que Gilliam serait le réalisateur parfait pour adapter Sandman au cinéma. Ce serait cool, non ?

Edit : à noter que le film est aussi un peu un rêve de théâtreux : roulotte, nippes, harlequin, etc.

Vu, bien aimé, malgré une difficulté certaine à accepter les changements de visage de Tony (et pourtant, j'apprécie beaucoup les trois acteurs qui ont joué les pompiers – et non "fait un pompier" – pour Terry Gilliam).
Le rythme est inégal, il y a plein de défauts, mais les personnages sont charismatiques à souhait et j'ai été très sensible à la poésie du film.

Mon charmant époux assis à mes côtés s'est, quant à lui, très copieusement fait chier pendant la séance.

Je l'ai pas encore vu; en revanche, ayant podcaste avant mon depart en vacances tout un tas de truc pour pas trop m'embeter dans l'avion, j'ai eu droit a la critique de ces connards du Masque et la plume qui se font un plaisir de demonter le film, raillant son cote "bricolage-sauve-qui-peut" et les couleurs ignobles dont le film est parait-il pourvu. J'ai beau pas pouvoir supporter cette bande de peine-a-jouir, je n'ai pu m'empecher de me marrer tant leurs mechancetes etaient rejouissantes et me rappellaient la remarque d'un nanardeur qualifiant l'oeuvre de Gilliam "d'univers baroque a la con" (mince c'etait qui deja ?)

Aucune idée mais c'est un homme de bien

Je me disais bien aussi