Forum Nanarland.com

Précisons qu'il s'agissait du 26 février de l'année dernière.

C'est cool, les ciné-clubs d'extrême-gauche n'ont pas évolué d'un pouce !

Le film sort bientôt dans un coffret à la gloire de l'oeuvre du cinéaste

http://www.sinart.asso.fr/index.php?rec ... f823b0f76c

Ayant vu récement le film "Brantome 81 : vie de courtisane", je sais pas si j'aurais vraiment l'envie (et le courage) de voir ses autres films.

Par contre je savais pas qu'il était apprécié par les cahiers et par le milieu intello. Qu'est-ce qu'ils ne feraient pas pour se différencier (ou alors pas masochisme peut-être).

Un film qui suscite CE genre de critique mérite sa place sur Nanarland et mérite donc d'être vu !

La critique en question:

http://www.ecranlarge.com/movie_review- ... -17342.php

En tous cas, si le film est aussi pompeux et arrogant que la critique, ça promet ! Ah, oui, il se fout de la gueule des gens comme les chroniqueur de Nanarland "qu'on rien compris à ce film vachement profond".

Ouais, mais t'as quand même "métaphysique", "contenu latent" et "métadiscours" ! Après tout, si y'a des films nanars, il doit y avoir des critiques nanardes. En tous cas, ça m'a donnée envie de voir ce film. Il le FOOO !

Mouahaha, je l'ai rajoutée en lien utile à la chronique de Nikita, c'était trop tentant !

Euuuuuuuuuuuuuhhhh...
Est-il possible faire part ici d'un certain trouble.

La chronique m'avait fait aussi hurler de rire, avec ses références à Maïmonide et ses pâmoisons sur les teintes sépia à 16 minutes 32 du début, au point de soupçonner une intention parodique dans ce discours délirant (cette énumération de philosophes dans le deuxième paragraphe, nan, c'est fait au pif, c'est pas poss' autrement)... jusqu'à ce que je remarque, stupéfaction! le nom de l'auteur.
Or, à moins qu'il ne s'agisse d'un homonyme, François Moury est un philosophe carré et sérieux au plus haut point, certes un poil métaphysicien, qui analyse en particulier des films de la Hammer, en faisant ressortir leur cohérence et leur valeur aussi bien cinématographique que philosophique. Comme ce n'est pas souvent que la Hammer est prise au sérieux, ça mérite d'être souligné.
Et aujourd'hui, cette chronique qui défie l'entendement. Je confesse ma perplexité.
Vertige.
Quessàdire? Les métaphysiciens s'octroient-ils de temps en temps des pauses nanardes en rédigeant des articles au philosophitron sur fond de machine à faire rire Christophe Lambert, pour tester leurs lecteurs ? Ou bien l'abus d'analyses théologiques à base Saint Thomas d'Aquin sur les films de Terence Fischer conduit-il inéluctablement au bourgeonnement intempestif de l'adjectif abscons?

Soit, tout le monde s'en contrecogne, mais ça m'a perturbé ma journée.


En tout cas, au moins un point positif, il fô courir voir ce film.

C'est vrai que c'est curieux de lire d'un côté que le film est dépourvu de sens mais non de prétention et l'exact inverse de l'autre. Malheureusement pour moi, il est fort possible que j'en ignore le "soubassement philosophique, politique, culturel et historique" (ouais, c'est peut-être pas dans cet ordre... mais tout y est !) si je le regarde.

En tapant le nom du film sur google, on obtient plusieurs critiques du film (pas beaucoup quand même). Toutes trouvent le film extrêmement bizarre et élitiste, mais seule celle de Nanarland se moque ouvertement de la prétention de l'objet du délit.

Mais entrons de plein pied dans le débat:

Qui de nanarland ou Mr. Moury a raison ? Mieux: est-ce que l'on peut véritablement désigner qui a raison ? Il y a des gens qui regardent Beowulf au 1er degré et qui ne trouvent rien à redire après tout ? Et puis, peut-être que ce film est un atroce nanar pour quiconque en ignore le "soubassement philosophique, politique, culturel et historique" mais un pur chef-d'oeuvre pour les autres ?

Ce qui signifierait que Mr.Moury a trouvé un sens dans le film que Mr.Bénazéraf himself ne pensait pas mettre dedans. Un peu comme quand tu fixes un mur de crépis et que tu vois un visage: il n'y a pas de visage, mais des automatismes cognitifs te le font voir quand même. Rahhhhh, on se méfie pas assez des "soubassements philosophiques, historiques, culturels et politiques".

Définitivement un film à voir pour se faire un opinion !

Un film absurde et abscons. Enfin, "film" c'est déjà un grand mot, il faudrait plutôt parler d'une expérience sado-masochiste où la douleur et le plaisir se mélangent. Le visionnage est en effet assez pénible, mais on ne peut pour autant pas résister à l'hilarité qui nous submerge de temps à autre. On ne comprend rien, des gens parlent de choses sans que leurs dialogues aient le moindre sens, changent de caractère et d'humeur en moins d'une seconde, repartent sur un autre sujet de la même façon... D'un coup on nous cite du Shakespeare ou du Baudelaire d'un air hautain sans qu'on saisisse vraiment si cela est cohérent ou si c'est simplement pour se la jouer gros poseur. Et sans prévenir, des gens font l'amour sur des filtres rouges, oranges, pendant qu'une chanteuse d'opéra s'esquinte en guise de trame sonore. Puis c'est une partie de billard, un featuring de Georges Pompidou à la télé, un dîner, des jeunes se mettent à faire un concert haranguant un public impassible avec des paroles du style "Alors, tu l'aimes Mireille Mathieu ?" "Vous jouissez ? ET VOUS VOUS JOUISSEZ ?" puis des gens s'engueulent "JE GUERIS LES MALADES! JE GUERIS LES MALADES!", une femme meurt en se roulant dans le sable, rideau.

En fait, ça s'appuie un peu sur les mêmes ressorts que "Le jour et la nuit", des gens parlent de tout et de rien d'une façon dédaigneuse, comme s'ils détenaient la vérité absolue sur toute chose alors qu'en fait, on se rend compte qu'ils n'ont absolument rien à dire. Sauf qu'ici, il faut ajouter une mise en scène venue d'ailleurs ou au contraire, une absence de mise en scène qui transforme l'ensemble en un mauvais trip sous acide, lequel a des chances de provoquer des dégâts irréversibles chez les personnes qui oseront le regarder. A réserver aux fans de visionnages hardcore mais c'est aussi le film qu'on est fier d'avoir vu rien que pour dire "ouais mais moi, j'ai survécu au désirable et au sublime!" histoire d'impressionner ses proches.

Par contre là où on voit que je suis atteint, c'est que maintenant j'ai bien envie de voir ce que donne d'autres films de Benazeraf comme "L'éternité pour nous" ou "Saint-Tropez interdit".

Pour comprendre cette époque, il faut regarder WHAT A FLASH de Jean-Michel Barjol, qui a eu l'idée de faire un Loft Story avec trente ans d'avance, enfermant des personnalités people et néo-philosophes de l'époque dans un hangar vide et de voir ce qu'ils vont faire.

Ca devait être un happening géant mais finalement, il ne se passe rien. On parle pour ne rien dire, on se fout à poil, on essaye de choquer en disant des mots tabous à la mode, on dit que c'est rien que de la provoc'...

Bref, un film qui devient le contraire de ce qu'il était sensé être, montrant le vide intellectuel, créatif et subversif de ceux qu'il était sensé valoriser.

Mais Jean-Pierre Coffe est rigolo.

Je l'avais vu dans un cash il y a quelques années celui là. Il m'avait intrigué sans que j'ose franchir le pas. J'aurais peut être dû car ça ressemblait à un objet filmique non-identifié.



Ah oui donc c'est vraiment comme le Loft en fait.