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Ouvertement autobiographique, Pialat racontant la fin d'une liaison qu'il a lui-même vécu, allant tourner dans les mêmes lieux, engageant Jean Yanne car il lui ressemble, recherchant certains costumes.
L'histoire n'a rien de bien entraînant, un couple se séparant, le mari insultant la femme qui elle, reste inactive face à ses tirades.
C'est bien le film qui m'a fait découvrir Pialat (j'en aurais vu 3 par la suite, dont un seul me marquera vraiment), le film dont j'ai l'impression que le réal ne l'a fait que pour lui-même, pensant même que ce serait une merde.
Pialat, le réalisateur à la réputation de bourreau, sa relation avec Jean Yanne fut très explosive, avec menaces de quitter le tournage (pour Pialat, c'est une habitude mais pas pour Jean). Faisant dans 40 % d'improvisation, un scénario pas totalement intéressant, des moments de la vie quotidienne.
On pourra dire que c'est chiant, j'ai trouvé ça excellent, des trucs complètement anodins font ressortir une grande puissance, une captation du réelle assez incroyable. Comme ça, ça va pas très loin, et pourtant ce film m'est resté dans la tête quelques temps. Pialat est bouleversant dans son genre, il ne torture pas, c'est son style, le mec trapu, désagréable et emmerdeur, c'est ce qui fait la force de son cinéma et pour moi il reste atypique et c'est l'un des réalisateurs qui a son style, on ne peut pas lui piquer.
Pour moi, nous ne vieillirons pas ensemble est clairement un excellent film, Jean Yanne est impressionnant et Marlène Jobert est tout aussi impressionnante rien que par son regard. On sent bien que c'est plus qu'un jeu d'acteur, Pialat joue avec les sentiments de ses acteurs (expression d'une figurante de Sous le soleil de Satan que j'ai eu la chance de rencontrer).

En tout cas, ce film qui parait simple est bien plus bouleversant que ceux qui veulent leurs Oscars, racontant une crise de couple pendant une certaine époque plus ou moins historique, avec des acteurs gueulant de toutes leurs forces et connaissant sur le bout des doigts tous les cours de l'Actor Studio, et laissent totalement indifférents (revolutionary road, si tu te sens visé, c'est normal)

Faut dire que Jean Yanne c'est le BIEN. Donc forcément.

Jean Yanne gardait des souvenirs particuliers de ce tournage, vu que Pialat voulait que TOUT soit strictement identique à ce qui lui était arrivé.

Exemple: Un matin Jean Yanne se pointe sur le plateau avec une chemise à petit boutons. Immédiatement, deux assistants lui tombent dessus: "mais qu'est-ce que c'est que cette chemise à petits boutons! Tout le monde sait que Maurice ne met jamais de chemises à petits boutons », surgit Pialat qui en rajoute: « Avoues que t'as mis une chemise à petits boutons exprès pour me faire chier ». « Le ganre de réaction » dira Jean Yanne « qui me pousserait à me ramener tous les jours avec une chemise à petits boutons. »

Exemple2: Arrivé avec son équipe dans l'hôtel où il était descendu vingt ans plus tôt, Pialat demande à avoir la même chambre que celle qu'il occupait. Il monte puis redescend furax: et pour cause, en vingt ans la déco avait été refaite. Selon Jean Yanne, il aurait passé un savon peu commun au gérant en lui assenant "C'est à cause de cons comme vous qu'on ne peux plus faire de films historiques!"

Hmm je n'ai pas vu le film, il est peut-être bon mais tel que vous me le présentez je n'ai pas envie de voir la session d'auto-psychanalyse de Pialat, dont je n'ai aimé pour l'instant aucun film. Il faut quand même une sacrée dose de narcissisme pour pousser le vice jusque dans le détail des vêtements...