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Rio de Janeiro, 1997. Roberto Nascimento est le capitaine d'un bataillon d'élite de la police militaire brésilienne, le BOPE, réputé incorruptible. L'usure liée à la dangerosité de son métier et la grossesse en cours de son épouse Rosane le poussent à quitter le BOPE, mais pas avant d'avoir trouvé un homme digne de le remplacer à la tête de son unité. C'est à ce moment-là qu'il est désigné pour diriger l'une des équipes ayant mission de « pacifier » le Morro do Turano, une favela particulièrement dangereuse, en vue du séjour du pape Jean-Paul 2 à Rio de Janeiro quelques mois plus tard. Le film montre la préparation de son bataillon dans cette mission et met en avant l'antagonisme entre la police militaire « traditionnelle » et les troupes d'élite que représente le BOPE, au travers de l'histoire parallèle de deux aspirants officiers de la police militaire, Neto (Caio Junqueira) et Matias (André Ramiro), qui découvrent la cruauté de la réalité du terrain : corruption de leurs collègues et impuissance devant les exactions pratiquées dans les favelas. Au cours d'une opération dans la favela qui tourne mal, leur chemin croise celui du Capitão Nascimento et de son équipe qui leur portent secours. Impressionnés par l'efficacité et la droiture manifeste de leurs sauveurs, les deux aspirants se portent candidats pour entrer dans les troupes d'élite.
Ours d'Or au festival de Berlin, ça m'avait interpellé. Le réalisateur Jose Padilha est un pro du documentaire, et ça se sent d'emblée avec une scène d'ouverture menée tambour battant, caméra à l'épaule, et qui pose le ton du film : pas de concession. Tout nous est proposé dans une immersion totale, "embedded" diraient les ricains. A la fois critique de la criminalité dans les favelas, de la corruption de la police, le film est narré par la voix-off du héros, incarné par un Wagner Moura absolument énorme, et a beaucoup fait parler de lui par la complaisance dont il fait preuve vis-à-vis des méthode du BOPE (torture, interrogatoires musclés, exécutions sommaires...).
Personnellement, je ne l'ai pas vu comme ça, j'ai plutôt eu l'impression d'un cliché d'une situation donnée dans l'instant, sans grande prise de parti d'un côté ou de l'autre : même si le film est parcouru par une grande ironie par rapport à la police régulière corrompue et inefficace, et les étudiants aisés complaisant avec les caïds, participant aux trafics, pleins de conscience "morale"...
Bref, un bon gros uppercut dans l'estomac, à voir de toute urgence.
PS : j'étais persuadé d'avoir ouvert un thread, mais apparemment je perd la boule...
