
A ne pas confondre avec le vidéofilm
Crocodile du même réalisateur, qui a l'air d'être une grosse daube.
Pour son deuxième long métrage, Hooper fait un tour du côyé de
Suspiria avec un studio baigné de lumières colorées assez vives et une bande-son très présente et oppressante. Le vieux Judd, comme Norman Bates de
Psychose, a les fils qui se touchent dans la calebasse et travaille en milieu hôtelier. Pour distraire le touriste il a, comme certains construisent un bassin peuplé de poissons rouges, équipé le bayou jouxtant son hôtel d'un énorme alligator - ou, selon ses dires, un crocodile d'Afrique - qu'il faut bien nourrir de temps à autre. Et cette nuit-là, la nuit qui occupe tout ce film, croyez-moi, l'animal fera plusieurs repas.
C'est étouffant. Dehors, le marécage et son brouillard avec les hululements d'oiseaux et les croassements de grenouilles. Dedans, une musique country saoulante diffusée presque en permanence par la radio, mixée avec les hurlements des victimes attachées et les sons bizarres produits par de vieux synthés, si bizarres qu'à chaque fois on croit entendre de lointains gémissements, ou bien des grincements métalliques.
Même Robert Englund, alors assez jeune, qui, ne portant pas le masque brûlé et les griffes de la nuit, devrait être plein de fraîcheur, campe un Buck éprouvant, drôle de coquin dont l'unique but dans la vie semble être d'essayer une pratique sexuelle bien précise, et sa carte de visite est la prononciation de la ligne que Tarantino - encore lui - a repris dans
Kill Bill : "My name is Buck and I'm ready to fuck !"
La quasi-totalité des personnages disjonctent, pour le plus grand contentement du spectateur de films d'horreur, le suspens est là, la violence explicite aussi, il y a la même attention portée au décor que dans
Massacre à la tronçonneuse mais on part plus dans l'onirique.