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Projection du film dans l'Espace 315 du Centre Pompidou
- Cycle "L'AEther au cinéma" -




Kris Kelvin, psychologue, est envoyé par le gouvernement soviétique en mission sur la station spatiale en orbite autour de la planète Solaris. Cette dernière est recouverte d'un océan de nature indéterminée dont l'homme essaie vainement de percer les secrets depuis de nombreuses années. Pourrait-il s'agir d'une forme de vie?
Seuls trois scientifiques sont encore à bord de la station. Du rapport de Kelvin dépend le maintien ou l'arrêt des activités de recherche.


Solaris une oeuvre de science-fiction mais ce n'est absolument pas cet aspect que je retiens du film.
Il y a peu d'effets spéciaux, rien n'est froid ou déshumanisé, au contraire. La station spatiale est un véritable capharnaüm, les cosmonautes dînent en costume-cravate et dorment dans des pyjamas brodés à leurs initiales. A vrai dire, le fait que l'action se situe dans l'espace est secondaire, ce qui prime, c'est ce qui se passe dans l'esprit des personnages.

Je ne me suis pas ennuyée pendant les presque 3 heures que dure le film. Le récit est lent mais pas long, il laisse le temps au spectateur de développer sa propre réflexion sur l'individividualité, en parrallèle de celle menée par Kelvin.
C'est en effet pour moi le principal sujet du film, l'individu et son rapport aux autres. Solaris parle de solitude, d'amour et de nostalgie, de la confrontation du coeur et de la raison.


P.S. : vu en compagnie d'un nanardeur aguerri pris d'un mini-fou rire pendant la scène d'ouverture... qui n'avait absolument rien de comique.
Manifestement, il ne peut plus voir un cheval noir dans un film sans penser à Devil Story... Ce doit être ça, être un cinéphile déviant.

Je l'ai vu deux fois, suis partant pour une troisième, voir plus.
Solaris est un voyage immobile incroyablement beau.

A la même époque, j'ai vu Stalker, et les deux forment un dyptique unique. si l'on tombe dessus deux minutes, ça ressemble à un condensé de caricature de cinéma est-européen (plans interminables, scènes d'intérieur à la limite du sordide, dialogues de poissons rouges). Si on y reste durant les 2h30 requises on n'a plus envie d'en revenir.

La version de Soderbergh a été bien éreintée à sa sortie. Pourtant, il a réussi à préserver ce qui faisait la magie du film de Tarkovski, l'impossibilité du deuil, la perte des attaches avec le monde.

Quoi d'autre ? Rien. Il faut le voir, même si ça se regarde beaucoup moins facilement que les séries d'NRJ12 (quoique...)

Magnifique film. Andrei Tarkovski est un des rares cinéaste dont on peut qualifier l'oeuvre de métaphysique et mystique. J'ai toujours du mal à expliquer la fascination que ses films ont sur moi, c'est plus du ressentit que du pensé.

j'avais trouvé le bouquin génial, mais le film ne me faisait pas envie. en vous lisant, ça commence à m'intéresser !

Ce film, je le conseille vraiment.

Je l’ai vu dans le cadre d’une manifestation artistique à Beaubourg samedi dernier. Les conditions de visionnage étaient loin d’être parfaites : lumière, écran de petite taille, bruit des visiteurs regardant les autres œuvres exposées, et surtout, pas de siège : j’ai passé 3 heures assise sur le parquet ! Et pourtant, lorsque j’ai jeté un coup d’œil à ma montre, le film avait commencé depuis plus de 2 heures et je n’avais ressenti aucune longueur.

C’était un excellent choix de l’artiste invité, Christophe Keller, qui travaille sur les états altérés de la conscience. En relisant le programme après la projection, j’ai été marquée par la justesse du commentaire de Matthieu Orléan :
« Par essence, le cinéma provoque, dans son dispositif même, un état modifié de conscience. Le phénomène projectif entraîne le spectateur dans les limbes de son subconscient. La perception de l'espace se modifie, celle du temps s'altère. L'identité se trouble, provoquant entre la fiction et le spectateur un faisceau de contaminations inexpliquées, que certains cinéastes ont eu le désir de révéler et d'étayer par la mise en scène. Tarkovksi, Anger, Jodorowsky, Corman font partie de ces artistes modernes dont les œuvres filmiques mettent en abyme la dimension psychotrope du cinéma. Films-genèse, films-virus, films-transe, ils rendent sensibles la dimension expérimentale et spirituelle du cinéma, et la capacité à interroger un au-delà du récit. Le plaisir devient extase, et l'hypnose (comme celle que subissent les héroïnes de Preminger ou de Brisseau) un nouveau vecteur pour voir le réel, à un endroit précis où la vérité et le leurre se rencontrent et se marient. »

C’est un peu ce que j’ai eu l’impression de vivre avec ce film.

Nanja Monja, tu devrais tenter l’expérience !

J'ai lu le bouquin de Stanislaw Lem, un chef-d'oeuvre d'onirisme et de finesse, une claque monumentale que l'on soit amateur de SF ou non. Et un regard plutôt rafraichissant d'un Européen dans une SF dominée par les Americains.
Ca fait longtemps que je souhaite voir le film. Dur dur de se procurer les oeuvres de Tarkovski.
En tout cas, mieux vaut éviter la version de Soderbergh, qui malgré le talent de ce cinéaste, (oui, mais si Soderbergh a du talent, Tarkovsky, lui, c'est du génie qu'il a!) n'est qu'une commande plutôt plate...très ricaine, çàd privilégiant l'action et la romance à la réflexion et à l'introspection. Avec un Clooney insipide, comme de coutume.
Bref, entre le camp des Popovs et celui de l'oncle Sam, j'ai vite fait de choisir mon parti, camarades!

Va dire ça à la vingtaine de spectateurs venus voir le film de Soderbergh le jour de sa sortie, persuadés d'avoir affaire à un film d'action. Quand les lumières se sont rallumées, j'étais presque seul dans la salle. Et le film était un projet personnel de Soderbergh, une des raisons pour lesquelles il a accepté de faire Ocean's Eleven, selon sa formule : "un film pour les studios puis un film pour moi".

Et Clooney est un bon acteur, bord_l !

clair que "Solaris" n'est pas "Starship Troopers", pour l'action, on repassera. Mais question maîtrise, on est bien loin du brio de "Traffic".
Quant à Clooney, il est aussi insipide que ses expressos, mais bon ça n'engage que moi .

On est d'accord.

Solaris est un film contemplatif pour astronautes dépressifs et pis c'est marre !

cosmonautes