Forum Nanarland.com

Si je dis que je trouve que ça a pris un sale coup de vieux, je me fais encore taper sur les doigts comme pour le "Rocky Horror Picture Show" ou pas?

Sur les doigts, je ne pense pas. Plutôt autre part...

"Ow ow ow, si ce n'est pas ce gros sac tout poicreux de Billy Boy...
Que racontes tu grosse outre pleine de mauvaise huile à mauvaise frites, graillon puant ?
Viens t'en prendre un dans les camouilles ! S'il te reste des camouilles, triste eunuque en gélatine !!!!"

Qu'est ce que tu veut qui vieillisse là dedans ?

On m'appelle ?

Pffff là là là, va vraiment falloir que tu t'achètes du second degré et des références, toi...
Allez, viens boire un coup, sans rancune.


...
Bref
...

Pour rester dans le sujet, il a beau être plus vieux, ce film est tellement plus percutant et dérangeant sur la violence que des machins actuels. Respect total !

A la rigueur qu'on trouve, comme cela a été dit, la partie "futuriste" ou les décors seventies kitsch, ça peut se concevoir. Aprés pour l'ensemble du film, je trouve qu'il a toujours son coté percutant.

Je comprends très bien ton point de vue mais pour moi, ce côté kitch n'est pas du tout voulu, juste inspiré. Le genre de Kubrick a explosé dans les seventies et les 80s, années très fixées dans le temps par son kitch et ses evenements. C'était une époque très fertile humainement parlant (en bien et en mal) pour les occidentaux, quelles étaient les matières artistiques.

On parle de Orange mais aussi Shining et surtout 2001 (et sur ce film, je ne suis pas d'accord avec toi), sont aussi vachement expréssifs graphiquement sur l'époque, tout en gardant un côté très visionnaire dans le contenu. Pour moi, le génie de Kubrick est là, cet espèce de paradoxe entre un cinéma graphiquement marqué (sur le regard) mais très visionnaire sur la technologie et sur les mentalités (sur le contenu et la vision reculée du spectateur, même si son cinéma ne s'adresse pas à tout le monde, il fait partie de ces cinéastes qui sont arrivé à transformer la culture "savante" en culture "populaire").

Pour ma part, si Kubrick avait vécu 200 ans, il aurait toujours eu cette obsession du détail par rapport à l'époque où son film se tourne, tout en éssayant indéniablement de se projeter.

Up up up, je repense à un truc, cela fait assez longtemps que je n'ai vu ce
film, mais un aspect reste toujours obscur pour moi : quelle est la relation
entre le doc et le bad guy ?

Dès leur première rencontre, à la vue de leur conversation, j'ai l'impression
que le doc connait la vraie nature de son patient, qu'ils sont assez proches
tous les deux, mais pour autant il ne le lui reproche pas (limite une tape sur
les doigts "vilain garnement"). Mais il le prévient, et est déçu ensuite au
commissariat, de ne pas franchir le pas du meurtre : vol, viol, violence ok,
mais tuer c'est mal.

Pire encore, je n'ai pas en tête l'exact réplique des policiers (quelque chose
comme "vous voulez le frapper ? après tout, c'est votre plus mauvais échec")
mais j'en ai gardé une image floue également, comme si les policiers eux-même
connaissaient le sacripant.

Alors qu'est ce qui se passe ? était-ce le fils d'un sénateur et que tant qu'on
restait en dehors des meurtres, on pouvait éponger l'ardoise ? un abandon
des autorités face à une ultra-violence impossible à endiguer ? ou quelque
chose d'encore plus flou ? peut-être le livre explique cela.

Selon mes souvenirs, si le personnage que tu appelles le Doc correspond à M. Deltoid, il s'agit d'un éducateur.
Probablement qu'il suit l'évolution d'Alex depuis un moment, en constatant impuissant sa dérive vers une délinquance de plus en plus violente ?

Educateur... je pense avoir loupé ce mot durant le film, certain qu'on ne parle
que de "doc". Effectivement cela donne un tout autre angle de vue.

Redécouverte sur grand écran et ce n'est plus vraiment le même film que sur petit écran. Une CLAQUE IMPERIALE. Sûrement le meilleur Kubrick avec 2001, tout y est tellement au diapason, la mise en scène est ultime, l'esthétique kitsch est un régal. Clairement l'un de mes films préférés, c'est tellement fort de voir ce déchaînement de violence sur la musique de ce cher Ludwig Von (pourquoi d'ailleurs il dit "Von" sans dire "Beethoven" ?) > La bagarre générale entre les deux bandes et Suicide Scherzo, entre autres, sont non seulement si bien mis en scène mais va cogner dans les tripes du spectateur d'une puissance très rare, à croire que les coups à l'écran sont réelles. A classer direct dans les 10 séances ciné les plus éprouvantes que j'ai pu passer, je ne sais pas dans quel film il y a une scène de verre de vin plus tendue que dans celui-ci, avec un gars musclé immobile qui fait peur malgré son allure gay. Malcolm McDowell y est hallucinant et avec la technique Kubrick il a dû en chier pas mal sur le tournage. Film exceptionnel dont je suis ressorti comme si j'étais en plein trip, beaucoup sifflaient et chantaient I'm singing in the rain dans la rue avec un enthousiasme générale que je ressens très peu après être allé au ciné. Un film qui donne le cancer aux baleines!











Je me demande ce que vaut la pièce de théâtre avec Sagamore Stévenin, entendu parler en pleine promo, puis plus un mot.

Il est appelé ainsi dans l'oeuvre original d'Anthony Burgess.

Est-il vrai que Kubrick a eu beaucoup de problèmes à cause de ce film ?



Le garde du corps de l'écrivain est joué par un certain David Prowse, dont la célébrité aujourd'hui vient d'une série de films où l'on ne voit pas son visage et dont la voix a été redoublée.

oui il a eu des pb en angleterre c'était tres bien expliqué dans l'expo kubrick (et dans les livres consacrés)

en fait comme toujours, on accuse les films d’être à l'origine de la violence (poule et oeuf).
Car des petits malins ont refait en live certaines scènes du film : "un film qui incite à la violence".
kubrick est mis au ban des accusés et a préféré retirer son film, qui demeure difficilement visible en Angleterre pendant 27 ans !


http://en.wikipedia.org/wiki/Clockwork_ ... withdrawal

On peut également le voir dans le premier Terri Gilliam (en solo) où le personnage qu'il joue n'est pas éloigné de l'asthmatique masqué

C'est Ludwig Van, d'abord !

Très bon film pour ma part, encore meilleur que 2001 je dirais. Certaines scènes sont simplement géniales. Après, je comprends également pourquoi ce film a fait polémique : il pouvait si facilement être mal interprété...

Anthony Burgess a écrit un livre qui s'appelle le Testament de l'Orange:



C'est à la fois un récit mais aussi une auto- biographie des conséquences pour lui du film de Kubrick. C'est très amusant comme lecture, je vous la conseil. Quant on voit ce qui arrive à l'auteur du roman original, on comprend que son réalisateur en aussi pris plein la gueule.

"A Clockwork Orange" fait partie de ces films qui doivent être visionnés dans une salle de cinéma et non par le biais d'un poste de télévision... Je l'ai toujours vu au cinéma ; un jour, j'avais tenté le revoir devant ma télévision, je n'ai pas supporté de voir l'oeuvre détruite comme ça... C'est peut excessif de ma part d'affirmer ça mais je le pense vraiment.

Excellent ouvrage, magnifique pendant à "L'Orange mécanique" ; le "héros" est un professeur de littérature anglaise, à New-York, qui, à cause de sa participation au scénario d'un film jugé obscène, en reçoit les conséquences, : menaces allant crescendo tout en subissant, comme témoin ou victime, les violences de la rue, échos à celles d'Alex et sa bande.