Aka "Les hommes de joie", 1974.
Avec Daniel Darnault, Alix Mahieux, Alphonse Béni, Jean-Michel Dhermay...
La plupart des lecteurs des chroniques Nanarland connaissent ce film puisqu'une grande partie de ses scènes constitue l'ossature de "la pension des surdoués" du même Pierre Chevalier.
L'histoire: "la pension" (anonyme dans le film), un bordel parisien pour femmes géré par Madame Rachel accueille un nouveau gigolo en la personne d'Adrien Bastagne - alias "Chardon rouge" - ancien facteur à Bolbiquette reconverti dans la prostitution masculine. Il rejoint donc l'équipe des anciens, Coquelicot, Narcisse, Dudule et l'Ange noir, un "beau nègre" (sic) interprété par Alphonse Béni.
Inutile de le préciser, la trame narrative du film est minimaliste: des clientes arrivent avec des désidératas particuliers et Madame Rachel confie à l'un de ses pensionnaires le soin de la satisfaire. C'est répétitif à souhait, long, chiant, sans grand intérêt et absolument pas émoustillant. Les seules scènes un peu au-dessus du panier sont celles qui impliquent Daniel Darnault puisque, personnage comique oblige, il ramasse systématiquement les laiderons, ce qui entraînes quelques bonnes blagues furieusement cocasses sur les grosses et les moches d'une finesse pachydermique, ou lorsque, rentré à son domicile le soir, il doit justifier à son épouse (grosse et laide, donc), pourquoi il sent le parfum pour femmes, situation qui permet à l'acteur de donner la pleine mesure de son talent d'imitateur de Louis de Funès (voire de Bourvil: il parvient même à sortir le coup du "holala, mes chaussures"). A noter dans cette version Uncut, la présence de Yul Sanders, un habitué de chez Allociné, et de Roger Barton, l'espion allemand hystérique de "La guerre des espions" de Van Belle (dans le rôle d'un travesti qui tente de s'envoyer Alphonse Béni mais qui se fera brutalement rudoyer en se faisant traiter de "sale pédé" par ce dernier, parce que l'Ange noir, c'est pas un putain de pédoque).
Il va de soi que Charlotte Julian ne joue absolument pas dans ce film qui est un érotique de trente-sixième zone.
Bref, mis à part l'intérêt de découvrir le film ayant donné naissance à "la pension des surdoués", ce film est à fuir, sauf pour les pervers qui fantasment à l'idée de voir Daniel Darnault entreprendre une femme en surpoids en imitant Louis de Funès. Et je sais qu'il y en a.
_________________ "Franchement, est-ce que j'ai une tête à avoir tué 33 personnes? Non. Tout ce qu'on peut me reprocher, c'est d'avoir ouvert un cimetière sans licence!"
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