Enfin vu en entier (premier visionnage interrompu au bout de 30 minutes)... A l'époque, j'avais eu l'impression d'avoir gagné une heure de ma vie mais je ne pensais pas que c'était à ce point tant ce scénario enchaîne les clichés et autres situations convenues. Si certains comédiens s'en sortent bien (Ramzy, qui tient très bien son rôle et Gad Elmaleh, malheureusement sous-exploité via un twist scénaristique final qui n'avait pas lieu d'être : il aurait suffi d'intégrer d'emblée Garcia à l'équipe), d'autres sont juste en pilotage automatique, particulièrement Franck Dubosc dans son sempiternel rôle de mauvais comédien qui se la raconte. Franchement, en focalisant l'histoire sur son personnage et en faisant de l'arrivée sur l'île un twist où il comprend qu'on s'est foutu de lui "et voici pourquoi", le scénario aurait déjà été mieux.
Parce que là, c'est juste flagrant que la production, c'est juste du gros n'importe quoi. On a critiqué à ce propos Astérix 3 mais au moins, le scénario d'un Astérix se prête ce genre de performance vu que déjà dans les BD, c'est du bon gros festival de caricatures de stars de l'époque dès qu'il s'agit de trouver une trogne à un personnage secondaire. Là, non, on passe juste un tiers du film à poser pour les persos un background qui ne sera pas vraiment exploité par la suite. Et là où on aurait pu attendre au moins un bon gros délire collectif en mode bande de pote, la réalisation trop travaillée (pour du vent en plus) de Dahan asphyxie toute tentative d'impro, toute spontanéité. Comme le dit la critique de Rue 89, il aurait fallu diffuser le making of du film, dans le style Lost in La Mancha, ce que le dvd nous prouve.
En effet, rarement on aura vu un tel décalage entre le film et ce qui était sensé n'être à l'origine que des compléments de programme. Les bonus font rire là où le film fait de la peine. Les bonus sont rafraîchissants, spontanés et limite émouvant quand on voit comment le tournage touche ses habitants dans leur quotidien là où le film pue l'escroquerie. le sommet est atteint dans les interviews où on voit d'un côté les comédiens répondre des conneries, se vanner entre eux, interrompre les discours les uns des autres juste pour la déconne (avec en point d'orgue le saccage en règle d'une interview de Radio Bleue) et de l'autre Olivier Dahan avec son bonnet de rastaman sans les cheveux qui vont avec, ses lunettes de soleil et sa doudoune et sa voix nasillarde de chanteur bobo qui débite des banalités à faire ronfler un Thomas Langmann sous cocaïne.
Franchement, s'il n'y a aucune honte pour un réalisateur "reconnu" à s'aventurer du côté du cinéma populaire, quand c'est fait avec un tel mépris affiché pour son sujet et ses collaborateurs (genre pas une fois tu le vois même sourire) ben faudrait peut-être songer à changer de métier. Parce que franchement, si son style a fait illusion au départ, entre ça, Une vie promise (aka le film français le plus chiant des 20 dernières années) et Grace de Monaco (sans compter La Môme qui, apparemment, commence à perdre de son aura au fil du temps), faudrait peut-être songer à plus songer à financer son cinéma tape à l'oeil pas fichu de raconter une histoire correctement...
EDIT : oh putain, c'est même lui le responsable de la captation vidéo de Mozart l'opéra rock...
_________________ Lawrence Woolsey, précédemment connu sous le pseudonyme de deathtripper21...
"Godfrey Ho a beau avoir trouvé des Kickboxeurs américains, le duel entre la mariée et la robe restera LA baston du film." Plissken
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