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Bon, bon, je n'ai jamais aimé James Bond. Je le vomis, je le méprise, je le conchie... Voilà, j'assume mon manque total d'objectivité (si tant est que la notion ait un sens quand on parle de jugement de goût).
Mais depuis Casino Royal, je me suis trouvé une sympathie pour le personnage. James Bond commence à jouer dans des films dont le scénario n'imite plus le rythme d'un conte de fées, avec interventions d'éléments inexplicables et spectaculaires toutes les 2mins30 pour ne pas lasser les enfants. C'est en devenir, ça se cherche. James Bond est devenu blonde... Bon, pourquoi pas, l'acteur a insufflé au personnage un côté froid et blasé qui rend l'agent secret en fin de carrière plus réaliste.
La production a dû se dire que le succès des trois derniers films était seulement dû à la couleur de cheveux, car...
Javier Bardem... En blonde?
Sérieusement? On parle bien du mec qui a réussit à tenir son rôle de ménage à trois entre Penélope Cruz et Scarlett Johansson dans Vicky, Christina, Barcelona... Puis à incarner un psychopathe glaçant dans No country for old man. Javier Bardem, l'espagnol tout en poils et en muscles, avec un fin sourire amusé aux lèvres... Bref, la virilité méditerranéenne!
Mais en blonde.
Ok...
EDIT: Puisque apparemment, les personnes ignorant qu'une oeuvre s'apprécie davantage sur son style que sur son contenu, et qui militent hystériquement pour la non-révélation des dénouements, font désormais autorité, la convention sociale m'oblige à placer un panonceau:
SPOILER ALERT
Le film en lui-même est plutôt bien foutu pour un James Bond. On y voit ce que veut voir le spectateur popcornophage: flingues, bagnoles, filles sexy, héros qui triomphe à la fin. L'esthétique du film est très réussie, simple et glacée, mais réussie. Pas seulement les images bien léchées du cinéma à gros budget: il y a quelques recherches. Le combat en ombres chinoises en Chine, par exemple, dans un gratte-ciel en construction et aux murs de verre, où se reflètent les néons publicitaires de la mégapole asiatique. Quant au générique, il est sublime. Le casino flottant de Beijing et ses varans de Komodo... un classique du Bond: faire intervenir des créatures improbables. Puis l'Ecosse, sa verdure douce et humide, ses collines embrumées... Presque poétique, tout ça. Il y a quelques vagues renseignements sur l'enfance de James Bond, des révélations qui tirent sur le genre de la préquelle... Sans pour autant aller jusqu'au bout, James s'en sort avec sa part mystérieuse bien amochée, mais toujours présente. D'une manière générale, la réalisation est partie des décors pour construire les scènes, et chaque ville est mise en valeur (de façon caricaturale: c'est un James Bond, mais mise en valeur tout de même). On parcourt Istambul et ses marchés, les plages anonymes d'Indonésie où les occidentaux se noient dans le vice et l'oubli, les gratte-ciels de Shangaï, le casino flottant de Beijing, une île abandonnée et ses immeubles en ruine (un rappel esthétique des limbes dans Inception), le métro londonien, puis la campagne Ecossaise et ses écharpes de brouillard... Chacune sa particularité, sa manière de plier le récit à son genre de beauté.
Par contre, il y a quelque chose qui fait sérieusement tiquer dans l'intrigue.
Pas une des incohérences du scénario, on ne va pas faire un procès de cohérence à un 007, ce serait facile et gratuit.
Non, pire que ça, il s'agit du thème majeur qui a supporté tous les James Bond: le sexe. Et dans Skyfall, ça déconne sérieusement. On est passé de l'érotisme publicitaire à une brochure de vulgarisation sur le complexe d'Oedipe.
[Gros spoiler sauvagement édité par un modo nazi]
Bon... Voilà voilà... En fait, Skyfall, ça restera surtout un tube d'Adèle.
Je ne suis pas désolé pour le spoil, bon visionnage!
[NdBarracuda] Moi si et tu auras donc l'amabilité de ne pas recommencer. EDIT: Tu aura donc l'amabilité d'apprendre à utiliser les outils de modération au lieu de presser ton doigt nerveux sur la gachette du karcher à effacement.
Dernière édition par Drahe le 30 Oct 2012 1:32, édité 4 fois au total.
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