Revu avec le DVD des Editions Films Classiques et c'est toujours aussi génial.
Quoi de mieux qu'un post-apo afin de recycler le cahier des charges du western-spaghetti pour un réalisateur qui a justement démarré dans le spag' ?
Faut être honnête : tous les post-apo sont plus ou moins des westerns déguisés et avec ce chef-d'œuvre du grand D'Amato, on tient le pot-pourri parfait du cinoche d'exploitation italien, avec même un poil de nunsploitation en intro. La scène de la mort du héros en plein milieu du film est toujours aussi surprenante, c'est de loin le rebondissement le mieux amené du film.
Pour le reste, j'adore l'esthétique homoérotique avec ces Texas Rangers bodybuildés et huilés qui passe la quasi-totalité du film le torse nu, parfois ceint d'une paire de bretelles de cartouches qui fait qu'on a l'impression d'être devant
"Stryker Force" avec Jeff Stryker.
La dèche budgétaire est fascinante : tout le film se passe dans une carrière de sable, une usine désaffectée et un sous-bois, et les méchants sont une petite vingtaine, ce qui pourrait encore passer s'il ne s'agissait juste que d'une bande de pillards. Sauf que Donal O'Brien est censé être le dictateur planétaire régnant à la tête d'une armée qui a instauré un nouvel ordre à l'échelle mondiale. Avec dix CRS, une seule camionnette et douze punks à moto… Magnifique.
On appréciera aussi les scènes trashs du plus haut raffinement (le côté "choquons le bourgeois" de Joe D'Amato) avec ces mutants-mimes peints en blancs qui crucifient un curé en rigolant, blasphémant et violant les nonnes, ou cette séquence exquise où un gros barbare mal rasé, velu, sale et rigolard oblige un jeune ado à lui faire un fellation sous les yeux de sa grand-mère impuissante.
Enfin, tout le casting est inexpressif (à l'exception de Donal O'Brien qui cabotine pour tout le monde), les looks sont tous splendides et ils ont réussi à caster les acteurs les plus poilus pour jouer les Indiens.
Ce film est grandiose.