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David Aaronson, dit « Noodles », au soir de sa vie, revient à New York, invité par un sénateur qu'il ne connait pas, et se souvient :

Sa jeunesse délinquante dans le Lower East Side, ghetto juif des années 1920, sa bande d’amis et surtout Max, son ami de toujours. Leur ascension sans gloire dans la pègre, le trafic d'alcool, les fumeries d'opium.

Mais il se rappelle aussi la violence, la sombre période de la Prohibition, les meurtres, et le projet de casse de la Réserve fédérale des États-Unis qui a causé la mort de ses compagnons.

Un des plus beaux films jamais réalisés. Leone, 20 ans après avoir renouvellé le western, transcende le film de gangsters.
Encore une fois il nous montre une Amérique qui s'est forgée dans le sang, la violence et la corruption. Les gangsters ont remplacé les cow-boys et les mitrailleuses les colts.

Mais avant d'être un film de gangsters, c'est un film sur l'enfance (la moitié du film s'attache à nous dépeindre l'enfance de "Noodles" dans les années 1920), les désillusions au passage à l'âge adulte et la nostalgie d'une époque révolue. Comme dans la vie, le présent n'existe pas dans ce film : tout n'est que passé et futur, nostalgie et projets (Leone utilise une narration discontinue pour traduire cela).

Sinon, c'est bien sur Ennio Morricone qui a fait la musique et elle est bien sur grandiose (la plus belle de ses partitions selon moi), Robert de Niro trouve son plus grand rôle et Leone filme New York et magnifie Verrazano Bridge comme jamais personne ne l'avait fait avant lui. Ce n'est plus un film à ce niveau là, c'est une toile impressionniste en mouvement. Jamais je n'ai vu 4h00 de ma vie (la durée du film) passer aussi rapidement.[/img]

Je crois que je n'ai jamais entendu personne me dire qu'il n'aimait pas Léone.

Ca doit être un des rares réalisateurs à pouvoir mettre tout le monde d'accord.

N'est-ce pas ?

C'est un ignoble tâcheron qui filme avec les pieds...

MOUHAHAHAHA c'est vrai que toi l'autre jour tu m'as massacré mon Broken Arrow (en plus tu as osé comparer A Toute Epreuve a Strike Commando ! Nan mais c'est ST-Tropez Interdit qui t'as mis dans cet état là ?). N'empêche ton premier post m'a tué .

Sinon si Leone met tout le monde d'accord aujourd'hui mais à l'époque c'était une autre paire de manches. La critique a descendu le film (alors que les mêmes gens le vénèrent aujourd'hui) et le public n'a pas suivi. Leone fut bouleversé et ne tourna plus rien jusqu'à sa mort. Monde de merde.

Je crois qu'il bossait sur Stalingrad à sa mort ( un projet repris quelques années plus tard par un dresseur d'animaux sauvages ).

J'aimerai bien demander à DeNiro si, maintenant qu'il se rapproche de l'âge du pépé qu'il joue dans ce film, ça ressemble vraiment à ça, la vieillesse.

Ma mère trouve ses films à partir d'Il Etait Une Fois Dans l'Ouest trop longs, elle ne supporte pas les "longueurs".

Sinon je sais pas si vous avez remarqué vous aussi mais ces abrutis de France 3 on spoilé le film dans la bande-annonce.

Ils font ça tout le temps, ça devient habituel. Je me souviens ils avaient spoilé celle de Blade Runner il y a quelques années
Sinon chez moi c'est pareil, ils ont tenu 20 minutes hier soir devant celui-là avant de piquer du nez sévère. Ils ont des goûts de merde de toute façon chez moi

Moi chez Leone, plus c'est contemplatif et plus j'aime. Ses plans sont tellement beaux

Ah ouais, c'est un très grand film. Malheureusement, je n'ai pas ressenti autant d'émotion comme on me l'avait prédit, ça me fera une bonne raison de le revoir savoir si ça me fera le grand choc émotif annoncé.
En tout cas, je suis très impressionné par le boulot qu'a dû être ce film, les reconstitutions historiques sont fabuleuses (Rah!!! ce pont!) et les personnages à eux seuls sont si fascinants à connaitre, je pourrais y passer des dizaines d'heures.
La puissance d'une vie, d'une époque dans un film, ça valait bien 3h30, j'ai l'impression que Robert de Niro est éternel maintenant, ça me fera bizarre de le voir dans un film récent et de me dire "Merde quoi! C'est lui qu'a vécu toute une vie pour Leone!".
Des séquences où des mots ne sont pas nécessaires, juste des regards et des plans (le moment quand on passe pour la première fois dans les années 20, c'est l'une des meilleurs transitions et l'un des regards nostalgiques les beaux que j'ai vu au ciné).
Et puis la relation Noodles-Max, incroyable!!! Les 3h30 ne passent ni vite, ni lentement, on ne les ressent pas. En fait, pendant 3h30 on oublie sa propre vie et on est totalement fasciné par celle de Noodles, on y accroche jusqu'au bout et à la fin, les 30 dernières minutes sont . James Woods et De Niro sont juste parfaits, on ressent tout le temps passé, tout le temps vécu, toute la puissance que ça a.
J'ai une putain d'envie de le revoir, déjà.



EDIT: Décidément, je suis hanté par ce film. Merde quoi! Le film qui vous donne envie de vivre une vie fabuleuse, une fresque incroyable où la jeunesse comme l'âge adulte et le passage à la vieillesse sont sublimés!
Très très beau, une leçon de vie effectivement.

La trilogie "Il était une fois..." de Leone, ce sont 3 chefs d'oeuvre...c'est comme ça...y'a rien à ajouter...

*Attention : post légèrement polémique*

Eh ben moi je ne suis pas totalement convaincu. Avec les années, j'ai un avis plus mitigé sur le cinéma de Leone. D'accord, c'est précurseur en matière de réalisation, ça vous balance des acteurs bien charismatiques, des répliques d'enfer, des musiques qui restent à l'oreille...Et malgré tout, ça ne dépasse pas suffisamment pour moi le jeu d'esprit pétaradant, il y manque cette profondeur qui peut transformer un film bien (voire très bien) fichu en une œuvre qui marque ma sensibilité.

Once unpon a time in America, en l'occurrence, c'est un cas un peu à part. Pas une fresque inintéressante à suivre (j'aime bien l'explication de Desperado sur la dialectique entre les projets d'avant l'entrée en carrière et la nostalgie de l'après), mais je suis quand-même un peu gêné par le traitement du thème central dans le film qu'est l'amitié : le développement de la relation entre Wood et De Niro a quelque chose d'un peu mécanique, l'émotion est trop facile. Peut-être que l'ensemble a quelque chose de trop grandiloquent (De Niro trop attendu dans son rôle de gangster, dramatisme un peu excessif de la scène des retrouvailles, ect.) que pour vraiment pouvoir toucher, ou bien c'est moi qui suis blasé.

Encore mieux une seconde fois, la fin m'a secoué encore plus et De Niro est décédé de vieillesse en 1984, c'est pas possible autrement.

Leone était tellement visionnaire qu'en 1984, il savait déjà que Jennifer Connelly serait la plus belle femme du Monde. Savoir aujourd'hui que c'était elle le premier amour de Noodles, ben moi ça me fait encore plus aimer le film.

Tellement dommage pour le body double

Ce qui est incroyable avec ce film c'est comment on perçoit les personnages et leurs actes. Au lieu d'avoir une bande de gangsters qui sont potes on a des amis, grands amis, qui deviennent et sont gangsters. Le plus impressionnant c'est la scène de viol où on perçoit plus différemment. On dirait plus De Niro qui dérape et baise son amie sans qu'elle le veule. On sait très bien que ça restera entre eux deux, comme un secret entre amis.

Quand même, ce film c'est vraiment le genre très très exceptionnel où on se dit chaque minute que l'on voit quelque chose de très rare tellement c'est puissant et impressionnant.

Je ne vais pas être original : ce film est une tuerie ! Chaque plan est digne d'être publié dans un livre sur le cinéma, pas un seul inutile ou de remplissage, quel savoir-faire !

Malheureusement, ses 3h30 ont eu 2 conséquences :
- l'une de faire reculer beaucoup de gens qui se sont retournés plutôt sur un sujet quasi identique sur le Scarface de Brian de Palma sorti à la même période
- l'une d'avoir provoqué des montages sauvages (le film a été un flop à sa sortie aux USA car les producteurs avaient réalisé un montage strictement chronologique d'où un ennui des spectateurs et des critiques). Encore auourd'hui, les héritiers de Sergio Leone cherche à restaurer la version originale de 269 minutes prévue au départ à la projection du Festival de Cannes de 2012 mais reportée depuis.

Les ennemis pourront accuser de glamouriser la vie de gangster en général vu l'intrigue shakespearienne autour de l'amitié entre Noodles et Max et plus spécifiquement le viol où les 2 victimes se portent comme un charme comme si la dimension traumatisante n'existait pas

L'ultime fin avec un hilare Noodles en train de fumer de l'opium a du inspirer Donnie Darko car je considère toute la dernière demi-heure comme un fantasme de Noodles qui imagine Max comme sénateur, Deborah comme actrice reconnue

J'ai vu la version longue à Bologne cet été (4h10). Au fur et à mesure que les nouvelles scènes apparaissent, tu vois l'épopée des hors la loi se transformer en film plus intimiste.

Le film s'est fini à 2h du matin mais très peu de spectateurs ont quitté la "salle" (c'était projeté sur la piazza maggiore de Bologne).

Une expérience inoubliable : tu redécouvres un des plus grands films du Monde sur un écran géant, en plein air, avec la géniallissime musique d'Ennio Morricone qui se répercute contre les murs de la place...

(et quand tu te réveilles le lendemain matin, tu entends un peintre en bâtiment siffloter le thème principal dans la cour en bas de ton immeuble...)

Rien à dire sur ce chef-d’œuvre.

Sergio Leone et Ennio Morricone sont immenses