Catégorie : Ni chauds ni froids (voire "Gros Navets" s'il n'y avait pas Charles Bronson)
Le Justicier : L'Ultime Combatd'Allan A. Goldstein
avec Charles Bronson, Lesley-Anne Down, Michael Parks
Comme je viens de me faire l'intégrale de la série, je me disais qu'il ne serait pas inutile de rédiger une petite notule pour ce cinquième volet qui est de loin le plus pourrâve du lot.
Récapitulons : le premier était un très bon polar urbain avec une ambiance crade et malsaine à souhait (assez voisine du premier
Dirty Harry). Très ambigu mais intéressant, et loin d'être le pamphlet fascisant que les "grands" critiques se sont complu et se complaisent encore bêtement à fustiger. Bronson y est impérial.
Le 2 demeure encore assez réussi, bien que plus outrancier et pour le coup sans aucune ambigüité dans son discours réactionnaire (Cannon' touch oblige). Comme dit ailleurs, contient l'une des scènes de viol les plus exagérément longues du septième art (même si, personnellement, j'ai trouvé que celle du 1 était encore plus choquante, mais celle du 2 est vraiment trash aussi).
Le 3, rien à ajouter à la chronique du site, c'est du gros nanar ultra-caricatural même si la réalisation demeure toujours impeccable et rythmée.
Le 4 est un divertissement correct bien que rempli de facilités (disons plutôt débilités) scénaristiques et autres clichés (à noter que le pitch avait déjà servi de base à des nanars tiers-mondistes comme "Eliminator" avec Richard Harrison et "The Intruder" avec Peter "Rambu" O'Brian deux ans plus tôt, c'est dire le niveau d'écriture de ce blockbuster Cannon). Paul Kersey a de nouveau ce coté machine de guerre du 3 mais de façon moins grotesque. La mise en scène n'a plus cette atmosphère cracra qui faisait le charme des films de Michael Winner, mais Jack Lee Thompson n'est pas non plus manchot et fait le job de façon convenable.
Le 5 est vraiment très trèèèèès en dessous du reste (qui depuis l'épisode 2 ne volait pourtant pas haut). Cette impression de misère et ce manque d'ambition s'explique pour deux raisons. Déjà, la Cannon avait fait faillite depuis le 4 et le film est produit avec beaucoup moins de moyens par la 21st century, la nouvelle compagnie de Golan qui ne sort plus que des direct-to-vidéo très bas de gamme. Ensuite, le film n'était pas sensé être un nouvel opus de Death Wish au départ mais un banal polar de série B et le titre ainsi que le nom du héros joué par Bronson n'ont été changés que juste avant le début du tournage, dans l'espoir d'être plus vendeur. Le film est sorti en salle aux États-Unis et directement en vidéo partout ailleurs. Il n'a obtenu qu'un maigre succès au box-office (tu m'étonnes !). Charles Bronson, bien que marqué par l'âge et le regard bien fatigué, reste peu ou prou le seul intérêt de cette pseudo-suite très platement mise en scène. Même en accomplissant le minimum syndical (et on ne va pas lui en vouloir), il est là et c'est déjà bien chic de sa part d'essayer de porter sur ses épaules un film d'action aussi minable à 73 ans !
Malgré la peine qu'on peut ressentir à voir un tel monstre sacré embarqué dans cette galère, il faut bien reconnaitre que le film se laisse voir. Certaines techniques de mise à mort de l'increvable Paul Kersey font sourire (un meurtre au gâteau à la crème puis un autre au ballon de foot téléguidé explosif !). Le coté caricatural des méchants et le professionnalisme des autres comédiens font patienter quand Bronson n'est pas à l'écran. Il y a quelques fusillades ridicules, aussi. L'ambiance par contre est complètement nulle et la photographie triste.
Un épisode 6 était prévu qui se serait intituler
"Death Wish VI: The New Vigilante" mais ça n'a pas pu se faire. On se demande s'ils auraient été capables de descendre encore plus bas en terme de qualité...
Attention : deux films postérieurs de Bronson se sont vendus en France comme des suites d'
Un justicier dans la ville,
Le justicier braque la mafia (1997) et
Le justicier reprend les armes (1999). Il s'agit en fait de deux téléfilms, les deux suites de
A family of cops (1995), sorti chez nous sous le titre
Tel père... tel flic ! Sans rapport avec Death Wish, en dehors de la présence de Charles.
La notule OSFA a écrit:
Vengeance gériatrique pour Charles Bronson, rappelé en 1994 par Menahem Golan pour ce cinquième et ultime opus de la saga Death Wish. La star, bien fatiguée, a visiblement passé l'âge de ces conneries. Plus triste que drôle. On retiendra juste de ce polar mou, mal éclairé et platement mis en scène un meurtre au gâteau à la crème et un homicide au ballon de foot explosif.