J'avoue avoir découvert ce chef d'oeuvre du nanar dans les meilleures conditions :
- projection au cinéma du Grand Rex,
- présentation par l'équipe de Crossed,
- apparition de Tommy Wiseau et Greg Sesteroo,
- le tout avec un public en fusion durant toute la projection (les cuillères à plastiques qui volaient dans la salle, beaucoup de participantes en robe rouge).
Déjà :
MAIS COMMENT sainte-mère-de-Dieu COMMENT ce film a pu coûter 6 MILLIONS $ ?? On dirait tellement un anonyme film d'étudiant de fac de cinéma produit pour 600$ et tourné chez ses parents avec ses copains et sa famille au casting
A l'instar d'un Ed Wood en son temps, Tommy Wiseau reste un amateur, qui tombe les 2 pieds devant, dans deux gros pièges du premier film :
1) Vouloir TROP en mettre : 'The Room' multiplie les sous-intrigues lorgnant critique sociale, drame amoureux, chronique de vie (et à ce que j'ai lu avant, fantastique si Wiseau n'avait pas coupé la partie où son personnage devenait un vampire
). Hors un scénario ce n'est PAS rajouter, rajouter de la matière jusqu'à obtenir une énorme masse informe ; au contraire rédiger un bon scénario reviendrait à sculpter une statue où il faut savoir ENLEVER le mieux et le plus précisément possible pour donner la plus belle forme au possible. Star Wars au départ était un énorme fourre tout avant que LUCAS accepte d'enlever toute l'intrigue politique pour la remplacer par le texte déroulant et juste se focaliser sur la quête initiatique de Luke.
2) Tomber dans le défaut d'écriture Mary Sue / Gary Stu. Un trope où le héros (en réalité une représentation sur-fantasmée de celui qui écrit) a tous les pouvoirs et/ou le mec plus cool au monde. Et bien dans l'écriture de son personnage, Wiseau tombe dans cet écueil à travers son personnage qui a 0 défaut : beau, un amant vigoureux, le plus attentionné des petits amis, le cœur sur la main, très bon au travail. Toutes les merdes proviennent du monde externe ne comprenant pas à quel point il est génial : injustement calomnié par une copine trompeuse et menteuse, la trahison de son meilleure ami, sa promotion injustement refusée. Bref, un trait typique du pervers narcissique ne se remettant jamais en cause. L'attitude outrancière voire mégalomane d'un Tommy Wiseau passe souvent dans les médias pour l'image rigolote d'austiste asperger quand je trouve justement plus relevant plutôt du pervers narcissique.