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Je serais curieux de savoir ce que vaut la série.

Et le coffret en forme de mâchoire m'a fait penser à un commentaire sur la fiche IMDB de TREMORS 4 qui faisait remarquer que, pour la première fois, un graboïd était représenté fidèlement sur la jaquette. Et c'est vrai que sur les jaquettes des trois premiers films, ça n'a rien à voir ou presque...

Hop ! Une mini-revue des trois derniers épisodes sortis à l'heure actuelle, tous réalisés par Don Michael Paul :



TREMORS 5 : BLOODLINES (2015)

Onze ans après le précédent volet, Michael Gross retrouvait son personnage fétiche de Burt Gummer pour repartir à la chasse aux graboids XXL ! L'équipe de production a changé, le décor aussi (au revoir Perfection) mais la mythologie est respectée et les fondamentaux restent les mêmes, quoique l'esprit cartoonesque est bien amoindri. Le plus surprenant, c'est qu'il y a un certain budget à l'écran pour du direct-to-video : le tournage a réellement eu lieu en Afrique du Sud et les créatures numérique sont très réussies ! Sans être révolutionnaire, l'histoire est agréable dans sa façon d'exploiter les "ass-blasters" et leur évolution. De plus, si la réalisation est parfois inégale, elle offre quand même quelques passages assez efficaces, comme cette attaque nocturne sur un pont avec une photographie très jolie. Bref, le fan ne devrait pas être déçu.



TREMORS 6 : A COLD DAY IN HELL (2018)

Changement de décor pour Burt qui, après l'Afrique, part se geler dans l'Arctique canadien à la recherche de graboids réveillés par le réchauffement climatique ! La bonne idée scénaristique : relier ce film à une mésaventure survenue au héros dans TREMORS 3. Les créatures numériques sont toujours aussi réussies mais le spectacle n'égale jamais l'ampleur visuelle et l'efficacité de son prédécesseur (le budget a l'air moins important). Les dialogues sont inutilement vulgaires (la VF en rajoute-t-elle une couche ?) et le coup du mec qui urine pour attirer les monstres est carrément beauf. La capture d'un graboid est rigolote mais c'est globalement assez décevant (à cause de la vulgarité crasse, je le classe dernier de mon top).

A noter qu'au détour d'une réplique, un mini-tacle semble être adressé à Kevin Bacon sans le nommer. Est-ce en lien avec le pilote d'une nouvelle série TREMORS tourné la même année et auquel il a participé ? Bien que réalisé par Vincenzo Natali (CUBE forever !) et finalisé, ce téléfilm est resté dans les cartons jusqu'à ce jour, le réseau qui avait passé commande ayant décidé d'annuler la série entre temps (la bande-annonce est sur Youtube) !



TREMORS : SHRIEKER ISLAND (2020)

Après un 6e opus mitigé, le réalisateur Don Michael Paul se rattrape ici et offre à Michael Gross un digne baroud d'honneur pour les 30 ans de la saga. Cette fois, un entrepreneur a élevé et modifié génétiquement des graboids sur une île privée afin d'organiser des safaris à sensations fortes pour des clients fortunés ! Evidemment, les créatures parviennent à s'échapper et c'est le vétéran Burt Gummer qui est appelé à la rescousse pour arrêter leur prolifération ! Après les steppes africaines et la neige canadienne, le voilà transporté dans les décors paradisiaques des îles du Pacifique magnifiés par une photographie particulièrement soignée (les séquences dans la forêt vierge sont superbes). Comme son titre l'indique, ce téléfilm de luxe offre une place importante aux "shriekers" (les hurleurs de TREMORS 2) qui, avec leur vision thermique, permettent au réalisateur de citer PREDATOR directement et indirectement. Bon, après, sa mise en scène n'approche à aucun moment celle de John McTiernant, mais elle fait le job et permet de conclure les aventures de Burt Gummer de façon satisfaisante (sans jamais égaler le film original, ni la folie cartoonesque du 2e opus, hein).

Première apparition à l'écran pour le Joueur du Grenier

Je sais que Tremors est sorti en 90, mais pour moi c'est complètement un film années 80s (j'avais lu un commentaire youtube, à propos d'autre chose, comme quoi les trois premières années d'une décennie sont encore dans la décennie précédente. A méditer).



Natali aura jamais eu la carrière qu'il méritait, Hollywood l'a avalé et recraché.

Sinon, comme toujours, Buck, tes critiques sur la saga Tremors étaient intéressantes et me donnent envie de regarder le reste (j'ai vu que le tout premier)

Je trouve ça assez bizarre comme façon de voir les choses. Cette division de la chronologie en décennies est assez artificielle, de toute façon.

Typiquement une réflexion des années 2020s.

Typiquement une réflexion des années 80.

Bon, guéguerre générationnelle stérile mise-à-part, Tremors suit plus ou moins le schéma de la plupart des sagas de série B, avec un premier métrage honnête fait avec professionnalisme et un minimum de passion,
puis petit-à-petit l'exploitation du titre pour capitaliser autant que possible sur le succès de départ.

On peut éventuellement voir dans la starification du moustachu fan de grosse pétoires, au départ sympathique rôle secondaire dans le premier, puis argument principal du dernier film avant une mort expéditive, comme
l'évolution des goûts du public américain en matière de héros. Une sorte de proto-Trumpiste, nouvelle forme d'un héros prolétaire d'une Amérique harnieuse et délaissée. Après, je surinterprète sans doute.

Pour moi Tremors fut surtout une porte d'entrée pour ma passion pour les effets spéciaux et le "creature design", le film ayant fait l'objet d'un épisode de l'émission SFX sur France3. C'était aussi une des étapes dans la carrière de Phil Tippett,
un artisan qui m'a toujours fasciné.

Maintenant que reste-t-il de nos sympathique Graboïdes ? Un pilote d'une série tv annulée avec le retour si prometteur de Kevin Bacon, des espoirs enfuis avec les tumbleweeds dans le grands désert, en attendant qu'un studio roublard et bien muni produise
à nouveau quelques remous sous le sable.

Je sais que je vais dire une horreur.

Je sais que ça va en faire bouillir plus d'un.

Pardon d'avance.

J'ajouterai préalablement que Tremors premier du nom est un des rares films qu'on se regarde "régulièrement" avec ma femme.

Perso, je crois m'etre arreté à l'épisode 5 (je ne me souviens par contre plus du tout du 3, mon cerveau a dû se mettre en pilote automatique ce jour là).

Mais quand on regarde la saga dans son intégralité, Tremors, c'est une série de films qui commençait bien, avec un sympathique sére B honnête et bien foutu au regard du budget, et qui au fur et à mesure des épisodes, se transforme petit à petit pour devenir du Sharknado avant l'heure.

Bon alors faut relativiser, hein, on est pas sur une exploitation aussi cynique, je le conçois, et le mot honni a été lancé plus pour réveiller les consciences que pour faire une véritable comparaison. Mais au fur et à mesure des épisodes, le départ systématique du casting de base pour se recentrer sur un personnage principal iconique et bas du front, le scénario qui part en peau de chagrin pour finir en "Graboïds à la plage", "Graboïds à la neige", etc..., le Graboïd en question qui mute, se transforme et grandit pour un continuel effet whaou un peu facilement renouvelé, au bout d'un moment, faut ouvrir les yeux, on est sur une exploitation cynique du produit. Et je pense qu'il serait temps d'arreter cette série qui s'autoparodie à la longue.

Mon bon Bataille, ces avertissements et précautions sont inutiles, surtout après que j'ai dit à peu près les mêmes choses. XD
Mais c'est une belle preuve de délicatesse.

Maintenant j'ai envie d'une parodie de Martine avec les Graboïds !