Dans le club très sélect des nanars à gros budget, il y a
Flash Gordon, Mega Force, Superman IV, Les Dents de la Mer IV, King Kong 2,... Des films rigolos et divertissants bien que mauvais.
Et il y a ce genre de catastrophe industrielle où c'est le nombre de nanardeurs susceptibles de prendre plaisir à les regarder qui est un club très sélect. Encore un paquet de brouzouf bien utilisé.
Le montage américain est peut-être plus digeste

. En tous cas, tenir 1h50 devant les péripéties de ah que Johnny qui joue à Mad Max en République populaire de Hongrie n'est réservé qu'aux personnes capables de s'injecter de l'ennui en intraveineuse (pour paraphraser Rico).
C'est fou comme ce film est chiant. Esthétiquement, on dirait un peu
Cyborg d'Albert Pyun, avec ses barbares du futur aux looks à péter de rire, mais tout est pourtant là pour nous rappeler qu'ici c'est LA FRANCE, pas les States, pas l'Italie, pas même les Philippines. Nous autres, on a notre façon bien à nous de faire du post-apo (certes, c'est une co-prod avec l'Allemagne, mais c'est quand même terriblement français ce truc...).
Et nous, nos punchlines, elles ressemblent à l'énoncé d'un problème de philo, à l'image de cette réplique sentencieuse qui revient je ne sais combien de fois dans le film :
"Entre la brûlure et la lumière, choisis la lumière."Vous avez quatre heures.
Chez nous, le cinéma de genre, c'est pas fait pour rigoler (enfin, pas volontairement). Quand on va au cinéma voir un gros film d'action avec Johnny Hallyday, Karen Allen et Jürgen Prochnow, c'est pas pour se détendre, c'est pour réfléchir, s'interroger, se questionner, méditer. L'exception culturelle, quoi. Et si vous ne comprenez rien au scénario, c'est de votre faute, c'est parce que vous êtes trop con (et sûrement pas parce que Pierre William Glenn est aussi mauvais scénariste que réalisateur).
Johnny est la mollesse incarnée. A côté, Chris Mitchum est l'action star la plus énergique de tous les temps. On plaint la pauvre Karen Allen de s'être retrouvée embarquée dans cette galère. La fille du réalisateur est là pour émuler le gamin sauvage et silencieux de
Mad Max II. Les effets spéciaux sont réussis (sauf les fœtus en caoutchouc à l'intérieur de "Monstre", là on plonge dans la série Z glauque) mais la réalisation ne parvient jamais à rendre le film palpitant. Ca se prend tellement au sérieux que ça fait quand même sourire de temps en temps. C'est vraiment le pire du cinéma français de l'époque.
Bref, l'affiche en jette mais méfiez-vous. C'est du rude.
Ma note perso : 1 sur 5 pour la débilité du concept et la ringardise ambiante.