
Autant
Dans les Griffes de l'Aigle alias
Talons de l'Aigle était un pur nanar, autant celui-ci est presque une bonne série B. Trop mou, téléphoné et cheap pour être vraiment réussi même en tant que DTV de tatane, le film mérite sa place sur Nanarland surtout grâce à son aspect vanity project.
Bien qu'il soit moins mauvais dans les scènes d'action que dans
Talons of the Eagle (il fait le grand écart vandammien et les pompes claquées comme un vrai bonhomme), Jalal Merhi reste difficile à prendre au sérieux avec son catogan graisseux et luisant (j'étais notamment fasciné par les bords de sa chevelure, pas un poil qui dépasse sur la nuque, comme si ses cheveux étaient tracés avec un gros marqueur noir et qu'il se rasait les bords tous les matins; sa coupe de cheveux évoque un mélange entre une coupe Playmobil et du goudron), et son Seagal-lookalike approximatif et sans charisme. Et surtout, comme le dit la chronique de Nikita, il n'arrête pas de se mettre en avant au détriment des autres, s'attribuant un rôle de super-combattant Shaolin trop balèze et invincible (il essaie de nous faire croire que même menotté, Bolo Yeung ne fait pas le poids face à lui, d'ailleurs Bolo lui adresse un regard à la fin signifiant qu'il reconnaît en lui le MAÎTRE), et distribuant à Cynthia le rôle ingrat de l'artiste martiale amatrice (alors que bon, Jalal face à Cynthia... pfufufu !). Les deux flics de bureau en costards cravates qui n'arrêtent pas de chercher Jalal sont bien caricaturaux sinon, pittoresques et typiques du polar des années 80-90 (un pendant flic des technocrates de la CIA), deux gros guignols.
Cependant, je dois dire avoir été légèrement déçu par le taux de nanardise assez faible du film. Mais question mégalomanie, inexpressivité et greffe capillaire, Jalal n'a pas volé son surnom.
Edit :
Dans le topic "En septembre, j'ai maté", Jack Tillman a écrit:
James Bataille a écrit:
Pour avoir maté quelques Bolo Yeung récemment, je trouve que c'est assez couillu de lui faire reconnaitre la supériorité du heros. D'habitude les antagonistes joués par Bolo sont du genre à preferer crever que de se laisser battre et reconnaitre leur défaite. Mais bon, si il y a suffisamment de plans sur les dorsaux et les pecs de l'Espace de mister Bolo, et des beaux plans de mines de constipation en phase terminale, je prends
De ce côté-là, il n'y a pas tromperie sur la marchandise, les pecs et les biceps de mammouth de Bolo sont bien mis en valeur. Et comme il joue un serial killer psychopathe, on le voit beaucoup ricaner, un régal.
Alors qu'il assassinait les autres tataneurs sans leur laisser une seule chance (y compris son propre sensei qui lui a enseigné la technique des "griffes du tigre"), Bolo est tellement impressionné et empli de respect pour Jalal qu'il va jusqu'à s'attacher les mains pour être d'égal à égal pendant le combat final avec Jalal menotté. Mais Jalal est tellement balèze, même menotté, que Bolo finit vite par se détacher les mains et même comme ça, Jalal est invincible. Vaincu, Bolo reconnait alors qu'il a trouvé son maître en Jalal Merhi. C'est vachement crédible.

Edit n°2 : j'ai eu une piste d'explication pour la folie homicide de Bolo. Pendant toutes les scènes de meurtres, j'étais persuadé que Bolo nous révèlerait à la fin qu'il assassinait les tataneurs parce qu'ils considèrent que ceux-ci souillent la tradition de leur art martial. Les deux premières victimes sont des karatékas m'as-tu-vu qui n'utilisent leur art martial que pour se la péter et gagner du fric. Le copain moustachu de Jalal, qui se fait tuer ensuite, est un combattant jugé médiocre par le sensei de Bolo, donc lui aussi ne fait pas honneur aux traditions. Mais quand Bolo se met à tuer son propre maitre, qui semble pourtant un pur n'enseignant les griffes du tigre qu'à une élite d'initiés dans un vieux hangar, j'ai eu un doute sur cette explication. On peut se dire que le scénariste a voulu laisser le spectateur libre de se faire sa propre opinion, mais vu comment le film est plutôt mal branlé, c'est plus probablement un aspect de l'intrigue oublié en cours de route par ses auteurs.