Forum Nanarland.com

J'hésite à aller le voir, et les indications des nanarnautes éclairés me seraient utiles, notamment sur le point de savoir si, sous le prétexte que les nationaux-socialistes étant de méchantes personnes, on ne se serait pas laissé aller, dans le film, à déverser sur eux une violence qui, si elle avait été orientée vers une autre ethnie, ou bien même des animaux pourtant nuisibles comme les cafards, n'aurait pas manqué de soulever un concert international de protestations de défenseurs des droits de l'homme ou de l'animal.

Disons que les basterds sont là pour tuer du nazi et de façon à avoir une certaines réputation auprès du 3ème Reich.
Il y a une scène assez violente (l'ours juif) mais c'est tout à fait supportable et ce n'est pas vraiment le principale intérêt du film.

En tout cas je conseille vraiment d'y aller, j'ai beaucoup aimé.

C'est de la nazispolitation et donc c'est forcément pas bien (dixit GB).

Je viens de percuter, tout à fait par hasard, qu'Hugo Stiglitz est le nom d'un acteur mexicain !

waaa!!!! je savais pas merci

Aldo Raine est un hommage à l'acteur Aldo Ray aussi

et allociné a fait un diapo sur les films dont la musique est reprise, sur une des affiches, le nom de l'actrice est Mimieux.

Sinon, le film a battu le record de Pulp Fiction aux USA. C'est bizarre, je pensais que Pulp avait largement dépassé les 100 millions sur le territoire nord-américain...
En tout cas, pour la seconde fois, un film de Tarantino crée la surprise en s'imposant au B.O. Rappelons que Pulp était sorti la même semaine que de grosses productions de studio comme L'expert avec Stallone, Sharon Stone et James Woods et que Basterds semblait mal parti étant donné l'écho cannois (qui attirait l'attention sur la longueur, la lenteur du film) et le fait que le film contient énormément de séquences sous-titrées.

Sinon, j'aime cette critique de Première : " ni plus ni moins qu'une série Z indigne qui ne se soucie même plus de son public. (...) c'est navrant, théorique et vide, globalement soporifique et surtout sans chair."

(je précise quand même que le film a partagé et a donc fait l'objet de deux critiques dans le magazine)

tiens, je viens de remarquer qu'il manque une lettre dans le titre du topic.
C'est ingloUrious basterds
Si vous pourriez la rajouter, ce serait cool, merci

j'avais aussi fait la remarque dans le cinoche associatif où je suis (histoire de les embêter ), je vois presque partout que cette lettre manque.

Putain mais c'est vrai...

Ca me troue le cul, dis-donc...

Ca a été changé en même temps que l'orthographe de basteeeeeerds?

Vu une deuxième fois et même en étant prévenu je me suis refait scalpé le squeele !

Troglodyte, l'action est ponctuelle et explosive mais ce n'est pas (pour moi en tous cas) le principal intérêt du film.

Par contre la beauté des plans et de certaines scènes (l'arrivée de Landa au "ranch" des Lapadite, la scène accompagnée par Bowie, la dernière scène entre Shosanna et Zöller, le duel mexicain dans le saloon...), le style de narration (avec les notes explicatives de bas de page), les petits détails qui jouent leur rôle plus tard, l'interprétation des rôles, tout ça

Au premier visionnage j'étais bien plongé dans l'ambiance et dans l'intrigue. A la deuxième on fait plus (+) attention à tous ces petits détails (Zöller semble vexé de ne pas voir de réaction quand il donne son nom à Shosanna, la première fois on ne comprend pas trop pourquoi. Pour nous c'est "juste" un soldat) et on en profite toujours autant mais différemment. J'ai même moins fait attention au jeu de Jacky Ido qui m'avait déçu la première fois.

Bref, plus qu'un film de NaziUltraKill, j'ai l'impression d'avoir vu un western sur le cinema. Bon ok, une nazisploitation westernisée sur le cinéma.

ouep.

J'avais pas remarqué le "u" en plus la première fois mais quand j'ai eu la news d'un forumeur, y avait le "u" en plus et le "e" qui remplace le "a".

cependant, en aout, j'ai encore vu des cinoches qui programmait inglorious bastards

Je l'ai vu ce soir, et je me rapproche beaucoup, dans mon avis, de John Matrix (ne t'affole pas John je préfère les femmes). C'est une série de courts-métrages, et non pas un film. Le seul lien entre tout ça, c'est la lumière forte qui vient du plafond.

Lors de la partie du jeu de cartes à coller sur le front national-socialiste, il y a un gros clin d'oeil à Hitler, dont Imdb nous apprend que le film préféré était King Kong. D'ailleurs, la panique dans le cinéma face au danger qui vient de la scène ressemble fortement à celle du film King Kong récent. Et à la fin, cette scène dans cette forêt peuplée de grands arbres, avec de l'exécution sommaire dans l'air, et du personnage qui retourne sa veste, ne vous fait-elle pas penser à Miller's crossing ?

Beaucoup de personnages mais peu de vrais acteurs. Les meilleures scènes sont les interrogatoires, avec Landa bien sûr, mais aussi avec l'officier SS surgi de l'ombre de la taverne, qui éteint son Deutsche Grammophon avant de venir questionner l'anglais agent secret sur son origine. C'est dans ces scènes d'interrogatoire que l'on sent vraiment vivre les personnages, qu'ils sortent de leur figuration cartoonesque habituelle.

Le fond de l'histoire est très pauvre. Tarantino est un simple artificier, qui nous éblouit avec une collection de références à deviner et de circonvolutions scénaristiques plaisantes à démêler, mais derrière le spectacle il ne montre pas son coeur, grand timide qu'il est, et la preuve en est que l'on ne ressent pas de tristesse à la mort des personnages.

Quant à la bande son, je trouve qu'il s'est bien planté sur ce coup-là puisque les grandes envolées lyriques de westerns, plaquées comme elles étaient sur des scènes pitoyables, perdaient tout leur effet. J'ai cependant bien aimé le parallèle entre les meuglements à la laiterie et les aboiements à la clinique vétérinaire.

Les produits laitiers dans Inglourious basterds

Après mûre réflexion, je pense avoir compris pourquoi la scène la plus forte du film, à mon goût, est une des deux scènes de pénétration. Ce n'est pas celle où Aldo Raine enfonce son index dans le trou de balle de Bridget von Hammersmark, mais plutôt celle où le colonel Landa enfonce sa cigarette allemande allumée dans la crème Chantilly ornant son Strüedel. La symbolique que contient ce geste d'apparence anodine est très puissante.

Habitant très près de la frontière qui nous sépare de la Germanie, il m'arrive d'y faire des incursions fréquentes, et j'ai pu remarquer que l'Allemand, bien que se sentant volontiers supérieur au petit Français, notamment en matière de construction automobile, garde au fond de lui un gros complexe d'infériorité culinaire. Au risque de m'avancer un peu et de commettre une bourde historique, j'affirme que c'est très probablement depuis la Seconde Guerre Mondiale que l'Allemand vénère la crème fraîche française. Dans tout débit de boisson en Allemagne, lorsqu'on commande un café, on reçoit d'office un petit pot contenant de la crème fraîche liquide, qu'il est de bon ton de verser dans le café. Les emballages de crème fraîche, en Allemagne, portent la mention "crème fraîche" écrite telle quelle, en français !

Nombreux sont les fromages français disponibles dans les rayons des grandes surfaces allemandes, et il est courant de voir des Allemands passer la frontière rien que pour venir acheter de nos bons fromages français. Le cinéma, bien souvent, a souligné cette fascination des Allemands pour la gastronomie française et tout particulièrement pour les produits laitiers : la Vache et le prisonnier (1959), la Cuisine au beurre (1963), le Grand restaurant (1966).

Mais si la crème de lait représente la France, elle est aussi la femme nourricière, et c'est pourquoi (début spoiler l'assassinat de Bridget par Landa n'est pas surprenant fin spoiler) en écrasant sa cigarette dans la crème Chantilly le colonel Landa commet un acte dont la violence mysoginique est extrème. C'est en quelque sorte un acte matricide. Le désir fou du viril aigle teuton, boire au téton nourricier de Marianne, qui se heurte à une résistance farouche, c'est un peu comme si Romus se voyait abandonné par la louve au profit de Romulus. L'Allemand est le parent pauvre de l'Europe, il n'a pas reçu l'héritage, comme le petit Français par ses aïeux Gallo-Romains, de la culture latine qu'il adore ; en témoignent les nombreuses références à Rome que firent les nazis : le faisceau du fascisme, les grandes architectures à colonnes, le salut du bras, le quadrige de Berlin, et même avant le nazisme le titre d'Empereur dont s'était emparé le dirigeant allemand.

Déjà Louis XIV avait remarqué cela, lorsqu'il s'adresse à son fils dans ses Mémoires :

Enfin, pour clore cet exposé pseudo-magistral certainement truffé d'erreurs grossières, une dernière petite référence trouvée dans Inglourious basterds : Shosanna éconduit le sniper allemand épris d'elle en tentant de l'orienter vers les femmes de Vichy. Or, il existe un potage nommé "vichyssoise", qui est très riche en crème fraîche.

Enorme !

Je pense qu'il veut plutôt rentrer dans la muqueuse muco-palpable, mais à part ça je dirais pourquoi pas.

Ahou c'est intéressant mais certains doivent sortir du ciné avec de ces maux de crâne...

C'est pas justement John Matrix qui se plaignait que certains fans béats de Tarantino avaient une certaine tendance à la surinterprétation des symboliques et autres plans signifiants de ses films?



D'aileurs, maintenant qu'on y pense, les deux lettres rajoutées dans le titre, soit un U et un E forment les initiales U.E., soit Union Européenne. Tarantino veut-il dire par là que la création de ladite union est une conséquence directe de la fin de la seconde guerre mondiale, gagnée comme on le voit dans le film grâce aux actions des Basterds?

Si jamais un jour t'es au chômage, postule pour les Cahiers du Cinéma. avec ce genre d'analyse ils t'embauchent à coup sur.

Troglodyte, ton analyse est excellente !
Ou comment expliquer une partie de la géopolitique européenne avec de la crème Chantilly. Avec la crise du lait qui se déroule actuellement ça n'est pas banal !

belle analyse de titre

y a aussi le titre québécois: le commando des bâtards!!!