Je décongèle ce topic frozen dead depuis 19 ans car je viens de voir le film avec des sous-titres français (comme c'est super bavard, ça aide).

Un film qui aurait tout d'une bonne vieille série B si rien ne tenait la route scénaristiquement et si le minimalisme du film ne trahissait pas en permanence son caractère fauché. Comme expliqué par Nikita, le postulat est absurde (les plans des Nazis pour restaurer le IIIème Reich n'en finissent pas de délirer sec au cinéma) et il y a plein de trucs pas expliqués.
Le comportement de Essen, l'assistant du docteur Norberg, par exemple, qui multiplie les bourdes et les crises d'hystérie pendant tout le film (ce meurtrier nazi a peur de la tête animée et prend des airs de gamin trouillard à chaque fois qu'il la regarde).
Le personnage de madame Smith ou Schmidt, dont on ne saisit pas ce qu'elle vient faire dans l'histoire, ni quel est son lien avec le IIIème Reich. A un moment, Essen laisse entendre que
"les" Schmidt seraient membres de sa famille, qu'ils n'ont rien à voir avec le parti Nazi et qu'ils lui auraient fourni des cadavres pour les expériences, mais on n'en saura pas plus. Madame Smith a le visage brûlé et lance au détour d'une phrase
"après ce qu'ils m'ont fait subir". Qui, ils ? Les Nazis ? Les Alliés ? On ne saura pas.
Où est passé le deuxième nazi blond pendant le final, celui qui apparemment verse le poison dans l'eau de la nièce (même si là j'ai un doute, car on voit juste une main versant le poison) ? Il disparait subitement sans qu'on sache ce qui lui est arrivé.
C'est quoi ce suspense foireux avec le verre d'eau justement ? Après avoir avalé de travers, la nièce se verse en vitesse un verre d'eau, au bord de l'étouffement, et puis, sans qu'on sache pourquoi, elle ne boit pas tout de suite le verre d'eau et se met à discuter, la voix même pas enrouée, gardant le verre d'eau à la main pendant cinq minutes de conversation, juste pour prolonger le suspense.
Quelle est cette histoire de valises transportées à la gare, pile au moment où la nièce s'y rend, et dont elle est sure que ce sont les valises de son amie car
"elle les reconnaitrait entre mille" ?
Qu'est-ce que c'est que ce héros qui ne trouve rien à redire au fait que son hôte ait décapité l'amie de sa nièce et qu'il fasse des expériences sur sa tête dans sa cave ? Même après l'attentat au pot de fleurs, il ne s'alarme pas plus que ça et ne semble rien trouver d'anormal à tout ce qui se passe dans le manoir.
Pourquoi la nièce trouve-t-elle particulièrement bizarre que son amie soit partie en emportant
"ses deux valises" ? Pourquoi se met-elle à fouiller (pendant un temps qui semble exagérément long) sous le lit de son amie ? Tout ça pour trouver un bouton qu'elle est sûre d'appartenir à son amie, parce qu'elle le reconnaitrait aussi entre mille. Qu'est-ce que c'est que cet indice capital en mousse ? Elle n'avait pourtant rien trouvé de louche au comportement du majordome zombie.
Bref, voici une curiosité jamais hilarante mais qui fera passer un moment sympathique aux amateurs de vieux films d'horreur bavards et naïfs au premier degré imperturbable. On nous parle de 1500 chefs nazis congelés à travers le monde et fins prêts à asservir l'Humanité; à l'écran, on a une demi-douzaine de blondinets crasseux dans une cave. Presque un bon film, mais trop bancal et nébuleux pour ne pas sombrer un peu dans le ridicule, surtout avec un pitch aussi idiot et bis.