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LEE VAN CLEEF
La présence de Lee Van Cleef sur nanarland pose une fois de plus la question de la définition du terme « acteur nanar ». Peut-on décemment qualifier ainsi cet acteur au physique inoubliable, qui créa l’une des figures les plus mémorables du cinéma post-1945 ? Hé bien, malheureusement oui, car un examen attentif de la filmographie révèle bien qu’il ne sût guère profiter de sa collaboration avec Sergio Leone et devient bien vite, en partie de sa propre initiative, le héros de la série B la plus routinière, avec d’occasionnels nanars gouleyants.
Lee Van Cleef est né le 9 janvier 1925 à Somerville (New Jersey, Etats-Unis). Engagé dans la marine de guerre durant le deuxième conflit mondial, il travaille ensuite comme comptable, tout en faisant du théâtre amateur durant son temps libre. Lee Van Cleef n’était pas tendre avec cette période de sa vie : « J’étais laid, j’étais pauvre », déclarait-il. Mais sa passion pour le théâtre va changer sa vie : passant une audition pour un rôle dans une troupe professionnelle, il décroche un rôle pour une tournée. Le réalisateur Stanley Kramer, assistant à une représentation de la pièce, remarque le physique de Lee et l’embauche aussitôt pour un petit rôle de méchant dans «Le Train sifflera trois fois », qu’il produit.
Dans ce classique du western, qui met en vedette Gary Cooper et Grace Kelly, Lee Van Cleef interprète un sbire du méchant en chef Lon Chaney Jr. : son rôle est muet mais son physique y est suffisamment mémorable pour que les propositions s’enchaînent. Devenu enfin comédien professionnel, Lee tient de nombreux seconds rôles au cinéma, tout particulièrement dans des westerns, dont quelques-uns des derniers très grands succès du genre comme «Règlement de comptes à OK Corral » et «L’Homme qui tua Liberty Valance ». Spécialisé dans les rôles de coyotes à foie jaune qui viennent chercher querelle au héros dans le saloon, Lee Van Cleef a l’honneur de se faire corriger ou refroidir par des stars comme John Wayne, Kirk Douglas ou Randolph Scott. On le voit également dans d’occasionnels nanars, comme le célèbre «It conquered the world », où il est un savant félon aidant un concombre écarlate de l’espace à envahir la terre.
Mais, au début des années 1960, sa carrière va ralentir quelque peu suite à un accident de voiture qui le laissera avec une légère claudication. Lee Van Cleef aurait en outre souffert d’un début de cancer suite à sa présence sur le tournage du péplum «Le Conquérant » (1956), que les producteurs avaient eu la brillante idée de réaliser sur un ancien terrain d’expérimentations nucléaires de l’armée. (L’acteur principal John Wayne y aurait contracté le cancer dont il mourut 20 ans plus tard après de nombreuses rémissions ; le réalisateur Dick Powell, l’actrice principale Susan Hayward et plusieurs autres participants au film moururent du cancer). Ses ennuis de santé l’ayant laissé quelque peu diminué, Lee Van Cleef se remet en se consacrant à la peinture puis, une fois remis sur pied, va envisager d’abandonner sa carrière d’acteur pour devenir décorateur d’intérieur. Mais le destin va frapper, par le biais d’un coup de téléphone en provenance de l’Italie : un certain Sergio Leone se prépare à tourner son second western, «Et pour quelques dollars de plus », et cherche un acteur de western relativement connu pour donner la réplique à Clint Eastwood. L’incroyable gueule de Lee Van Cleef, sa brillante interprétation du Colonel Mortimer, anti-héros cynique, en font aussitôt une star mondiale. Ses yeux en amande, son visage anguleux, sa démarche rendue lente par son ancienne blessure à la jambe marquent définitivement le public.
La mode du western spaghetti bat alors son plein et notre homme va en devenir l’une des principales stars : il reprend son rôle de héros pas commode dans l’excellent «Colorado » (La Resa dei conti) de Sergio Sollima, où il tient la vedette avec le cubain Tomas Milian, puis casse la baraque dans «Le Bon, la brute et le truand » de Sergio Leone, où il décline cette fois son personnage en inoubliable tueur sadique. Lee Van Cleef est désormais devenu l’une des gueules les plus connues du cinéma : identifié au genre western, il aura même l’honneur de figurer en méchant vedette dans un épisode de Lucky Luke, «Chasseur de primes ».
Mais la mode du western va hélas décliner, en Italie comme aux Etats-Unis, et Lee Van Cleef va avoir du mal à se renouveler. Faisant son métier sans grand sérieux en se contentant de profiter de la chance du moment, il ne s’est guère soucié de varier ses personnages. Il en arrive à s’auto-parodier dans de nombreux films, comme le polar italien «L’Homme aux nerfs d’acier », où il affronte un parrain de la mafia interprété par Jean Rochefort ( !).
L’âge venant, il s’oriente vers les personnages de vieux maîtres et partage la vedette de «La Fureur du juste » avec Chuck Norris, avant de se ridiculiser dans la très mauvaise série télé «L’Homme au katana » (alias « Ninja master ») où il interprète un vieil artiste martial assez peu crédible. Selon plusieurs témoignages (voir à ce sujet l’interview de Bruce Baron), Lee Van Cleef s’est mis à abuser de la bibine, ce qui limite quelque peu son dynamisme sur les tournages. Il connaîtra cependant un bon rôle dans les années 1980, avec «New York 1997 » de John Carpenter.
Avec Bruce Baron dans "Nom de code : oies sauvages".
Mais ce jour de chance n’aura pas de lendemain : assez peu ambitieux, Van Cleef n’interprètera plus ensuite que des séries B, plus ou moins honorables, comme «Nom de code : Oies sauvages » d’Anthony M. Dawson ou «Armed response » de Fred Olen Ray, où il joue…le père de David Carradine ! Peu après le tournage d’un dernier film, Lee Van Cleef meurt d’un arrêt cardiaque le 16 décembre 1989, à Oxnard, en Californie. Sa filmographie très inégale ne doit pas faire oublier la qualité de certaines de ses prestations, qui prouvent à quel point un acteur peut faire éclater son potentiel à la faveur d’un grand rôle. Il est très regrettable que Van Cleef n’ait pas su se renouveler, victime autant d’un physique trop marqué que de son manque d’ambition. Mais sa gueule mémorable lui aura permis, à défaut de se maintenir au panthéon des stars, de rendre inoubliables bien des séries B et quelques nanars, laissant l’empreinte d’un géant dans l’histoire du cinéma de genre.
Nikita
Filmographie :
1952
Le Train sifflera trois fois (High noon)
Le Quatrième homme (Kansas city confidential)
Passage interdit (Untamed Frontier)
1953
Tumbleweed
Private Eyes
The Nebraskan
Jack Slade
Investigation criminelle (Vice Squad) Arena
Le Monstre des temps perdus (The Beast From 20,000 Fathoms )
Gypsy Colt
White Lightning
The Bandits of Corsica
The Lawless Breed
1954
Arrow In the Dust
Dawn at Socorro
The Desperado
Princess of the Nile
The Yellow Tomahawk
Rails Into Laramie
1955
The Vanishing American
A Man Alone
The Naked Street
The Road to Denver
I Cover the Underworld
L'Homme qui n'a pas d'étoile (Man Without a Star)
Association criminelle (The Big Combo)
Dix hommes à abattre (Ten Wanted Men)
Treasure of Ruby Hills
1956
Le Conquérant (The conqueror)
La Loi de la prairie (Tribute to a bad man)
Accused of Murder
Pardners
It Conquered the World
1957
Raiders of Old California
Gun Battle at Monterey
Du sang dans le désert (The Tin Star)
Joe Dakota
China Gate
Jicop le proscrit (The Lonely Man)
The Last Stagecoach West
Règlement de comptes à O.K. Corral (Gunfight at the O.K. Corral)
The Badge of Marshal Brennan
The Quiet Gun
1958
Machete
The Bravados
Le Bal des maudits (The Young Lions)
Day of the Bad Man
1959
La Chevauchée de la vengeance (Ride Lonesome)
1960
The Slowest Gun in the West (TV)
The Gun of Zangara
1961
Posse from hell
1962
La Conquête de l'Ouest (How the West Was Won)
L'Homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance)
1965
Et pour quelques dollars de plus (Per qualche dollaro in più)
Blade Rider, Revenge of the Indian Nations
1966
Colorado (La Resa dei conti)
Le Bon, la brute et le truand (Il Buono, il brutto, il cattivo)
1968
Le Dernier jour de la colère / On m'appelle Saligo (I giorni dell'ira)
La Mort était au rendez-vous (Da uomo a uomo)
Pas de pitié pour les salopards (Al di là della legge)
Commandos
1969
Sabata (Ehi amico... c'è Sabata, hai chiuso!)
1970
Barquero
El Condor
1971
Le Retour de Sabata (È tornato Sabata... hai chiuso un'altra volta)
Captain Apache
Les Quatre mercenaires d'El Paso (Bad man's river)
1972
Le Grand duel (Il Grande duello)
1973
L'Homme aux nerfs d'acier (Dio sei proprio un padreterno / Il suo nome faceva tremare...Interpol in allarme!)
1974
La Brute, le colt et le karaté (Là dove non batte il sole)
1975
La Chevauchée terrible (Take a hard ride)
1976
Diamante lobo
Le Tueur/ Bye bye darling (Quel pomeriggio maledetto)
1977
Nowhere to Hide (TV)
Kid Vengeance
1979
Le Dernier contrat (The Hard way) (TV)
1980
La Fureur du juste (The Octagon)
1981
New York 1997 (Escape from New York)
1984
La Maquina de matar
L'Homme au katana/Ninja Master (série TV)
Nom de code : oies sauvages (Code Name : wild geese)
1985
Les Aventuriers de l'enfer (La Leggenda del rubino malese)
1986
Armés pour répondre (Armed response)
1988
Der commander
1989
Cannonball 3 (Speed zone!)
1990
Thieves of fortune