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Undefeatable :
Hong Kong / USA. 1993. 88 mn. De Godfrey Ho (sous le pseudo de Godfrey Hall), avec Cynthia Rothrock (Kristi Jones), Don Niam (Stingray), John Miller (Nick DiMarco), Donna Jason (Jennifer Simmons)...
Le genre : je joue maaaaal


De Godfrey Ho, on connaissait déjà ses films de kung fu tournés au début des années 80 pour Joseph Lai, petits produits d’exploitation fauchés et assez mal foutus mais pas vraiment nanars. Et puis évidemment, là encore à l’instigation du producteur Joseph Lai, ses films de ninja de la seconde moitié des années 80, des nanars en puissance se doublant d’arnaques corsées pour les acteurs s’y étant fourvoyés. Au début des années 90, le jeune Godfrey cherche à s’émanciper de la tutelle de son mentor et saisit bientôt l’opportunité de s’exiler aux Etats-Unis. Après les John Woo, Tsui Hark, Ronny Yu, Jet Li, Jackie Chan et autres Chow Yun Fat, c’est là encore un exemple malheureux de ce qu’on appelle la fuite des cerveaux. Or, à l’instar de ses compatriotes susnommés, Godfrey va connaître quelques problèmes d’adaptation. En 1992, il réalise et co-produit
Honor and Glory pour les firmes « Filmswell International » et « Action Star Pictures », un direct-to-video ayant pour tête d’affiche la gaillarde Cynthia Rothrock, pourtant reléguée dans un rôle de quasi faire-valoir.
Pour calmer les quelques appréhensions pré-visionnage, généralement en forme d’interrogations du genre « s’est-il un peu calmé avec l’âge, as-t-il mûri, aurait-il… mon dieu, fait des progrès ? » il suffit de se dire que non, Godfrey Ho est et restera toujours Godfrey Ho, et qu’ici on n’aura pas droit à 20 ou 30 minutes de Ho plus ou moins tempéré par Lai comme au bon vieux temps des nanars ninja 2 en 1 mais 1h30 non-stop ! Malheureusement,
Honor and Glory oscille mollement entre médiocrité drôle et médiocrité éprouvante, s’avérant au final plus proche d’un navet que d’un authentique nanar. C’est l’échec. Son public de fidèles le boude, Nanarland organise une pétition réclamant son retour à Hong Kong, bref Godfrey doute et entre alors dans une période d’intense réflexion pour tenter de comprendre les raisons d’un tel faux-pas. Un an plus tard, en 1993, il réalise soudain son erreur : la mode est au kickboxing, full contact et autres death matchs incarné par Van Damme & consorts. Godfrey se dit qu’il serait de temps de s’y mettre. Un matin il se lève, se sentant d’humeur créative, se regarde dans la glace et bafouille d’un ton revanchard « L’heure est enfin venue pour moi de montrer au monde incrédule ce dont je ne suis pas capable, l’heure est venue pour moi… de réaliser un nouveau film ! ».
Boumbadaboum, quelques temps plus tard, là où d’autres en seraient encore aux repérages, Godfrey boucle sa contribution annuelle au côté obscur du cinéma avec
Undefeatable, qu’il réalise et co-produit là encore sous le pseudo de Godfrey Hall – une volonté manifeste de favoriser son intégration – à nouveau pour les deux compagnies aux noms aussi prétentieux que vains (
Filmswell International et
Action Star Pictures, haha) et avec grosso modo les mêmes acteurs, aussi bien principaux (Cynthia Rothrock, John Miller, Donna Jason) que secondaires (Richard Yuen, Gerald Klein, Hang Yip Yim, Sung W. Lim etc.).
Il faut voir là une preuve de l’abnégation exemplaire de Godfrey Ho qui, en reconduisant quasi intégralement l’équipe de
Honor and Glory, fait l’aveu implicite mais évident que cet échec était son échec, comme un coach qui assume l’entière responsabilité pour la défaite de ses joueurs. En homme intègre, fidèle à l’image qu’il a laissé de lui à Hong Kong, Godfrey admet pudiquement ses erreurs mais ne s’avoue pas vaincu. Il sait qu’il joue gros, que ses fans l’attendent au tournant et ne toléreront pas un nouveau navet, mais Godfrey se montre confiant, tournant son regard vers l’horizon et appréhendant l’avenir avec sérénité, car il a un joker de taille. Ce joker, c’est Don Niam.

Surprise, étonnement, stupéfaction… La « Godfrey Ho’s Touch » !

Dans la série « figurants qui jouent aux durs et qui y croient » (pour les aider, certains des membres de la bande de Cynthia portent une casquette signalant "NASTY BOY" ou "NASTY GIRL")
Et en effet, grâce lui soi rendue, il ne faut pas longtemps avant de pouvoir se rassurer complètement sur la teneur nanarde de l’objet : fidèle à lui-même, son absence de talent plus éclatante que jamais, Godfrey Ho s’impatronise une nouvelle fois en défenseur du poncif et du stéréotype face à la menace sournoise de l’originalité, sans parler de la qualité qui rôde toujours, à l’affût de la moindre scène. Que nenni, celle-ci n’aura pas une seule seconde sur 90 minutes de métrage ! Belle performance Godfrey, même après avoir conquis tous les cœurs de Nanarland avec tes canailleries ninja, tu n’as pas pris la grosse tête et a su rester intègre, ton incompétence tant technique qu’artistique étant plus manifeste que jamais ! Un bel exemple pour toutes celles et ceux qui se sont lâchement laissés corrompre par la grosse machinerie hollywoodienne. Même aux States on peut faire des nanars comme à Hong Kong, encore faut-il y mettre du cœur !


Quoi ma mulette, qu'est-ce qu'elle a ma mulette !!
Ainsi, si le comble de la nullité semble être atteint dès la première scène (voir captures d’écran ci-dessus), mal filmée, mal jouée, mal montée qu’elle est, on se rend très vite compte qu’il ne s’agit là que d’un galop d’essai, un étalonnage primaire établi en vue d’améliorer ses performances, bref une sorte de record personnel que Godfrey va s’appliquer à battre et à rebattre dans la suite du métrage, le plus souvent avec un franc succès. C’est simple,
Undefeatable est tellement mauvais qu’il mériterait amplement sa place dans la catégorie « pur et dur ».




Des combats filmés un peu n’importe comment…

Mmmh... C'est si bon un steak
Allons-y pour l’histoire, quelque chose de complètement révolutionnaire vous allez voir : Kristie (Cynthia Rothrock, oh yeah) est une
street fighter, une combattante des rues qui accepte de se battre n’importe où (ruelle sordide mais pas trop, entrepôt désaffecté mais pas trop) contre n’importe qui pour de l’argent sous le regard niais des trois mafieux d’opérette qui organisent les paris et qui s’efforceront toujours de prendre de vraies mines de durs, ne parvenant qu’à se ridiculiser aux yeux du spectateur évidemment. Parallèlement, un kickboxer à la mulette arrogante (Don Niam, mon nouveau héros) se fait lourder par sa grosse, qui adorait porter des robes à fleur. Via un flash-back d’un pathétisme surréaliste, le spectateur de plus en plus consterné apprend que lorsqu’il était préadolescent, sa mère les avait abandonnés d’une façon assez semblable son père et lui. Du coup le kickboxer pète un câble, se transforme manu militari en tueur en série en puissance et, entre deux « muUummy, don’t let meEe, oh noOo, muUumy don’t goOo » hurlés dans le vide, va dès lors s’acharner à trucider toutes les malheureuses portant des robes à fleurs (ne riez pas, elles sont nombreuses !). Parmi les greluches victimes de leur mauvais goût vestimentaire, on compte bientôt la sœur de Cynthia Rothrock. Le drame idiot face auquel on se sent impuissant. Sauf que comme depuis des années l’essentiel de l’argent récolté par ses combats lui servait à financer les études de sa sœur chérie, Cynthia a la rage et se met à hurler dans le vide elle aussi…





Après avoir passé en revue la réalisation labellisée Godfrey Ho et le scénario qui foulerait pas une patte à trois canards, abordons maintenant l’interprétation. En ce qui concerne Cynthia Rothrock, star du film, pas grand-chose à dire. Même si le poids des ans commence doucement à se faire sentir (ça paraît toujours plus cruel chez une femme…), l’ex-championne américaine est la seule à tirer tant bien que mal son épingle du jeu, tant au niveau de ses prouesses martiales que de son jeu d’actrice. Niveau crédibilité ça pêche toujours côté vestimentaire mais ça c’est quelque chose de récurrent dans sa carrière à Hong Kong.


The good (Cynthia Rothrock), the bad (Don Niam) and the ugly mullet
Dans le rôle de l’inspecteur Nick DiMarco on retrouve donc John Miller, authentique Al Pacino des sous-bois qui cache des pecs luisants sous sa chemise de flicard. Celui-ci, médiocre de chez médiocre, parvient presque à sauver la face grâce à la présence providentielle de son acolyte de service Mike (Gerald Klein), un authentique tocard qui semble couver quelque chose comme une mononucléose puissance 10 et promène invariablement sur tout ce qui l’entoure le même regard de cocker triste. Méchanceté mise à part, ce loser intégral ne semble servir à rien d’autre qu’à mettre en valeur John Miller, grâce aux lois de la relativité. Pourtant, vous avez sans doute déjà percuté via les captures d’écran supra qu’il en était un autre qui, de par sa prestation difficilement qualifiable, parvenait à booster les talents d’interprétation relatifs de tout le reste du casting.

Nos deux flics semblent sûrs d’eux… mais en même temps pas trop.
La vraie perle nanarde du film, sorte d’heureuse révélation, c’est bel et bien Don Niam dans le rôle du méchant kickboxer psychopathe Stingray. Acteur nanar jusqu’alors inconnu au bataillon (et pour cause, à part deux figurations et un mini-rôle dans un porno soft, sa filmo est un néant absolu), Don Niam est un phénomène difficilement explicable, quelque chose qu’il faut vraiment voir à l’écran pour en mesurer toute l’ampleur. Le fait que celui-ci soit attifé d’une chatoyante mulette ne suffirait pas en soi à en faire l’objet de quolibets systématiques (encore que, c'est si particulièrement photogénique…). Non, ce qui permet de le montrer régulièrement du doigt en éclatant d’un rire de bambin ravi tout au long du film, c’est que le lascar joue incroyablement mal, pas aidé il faut dire par les répliques du style «
Mummy don't go… don't leave me mummy… I promise to be good… mummy take me with you… » évoquées plus haut qu’il annone péniblement en fixant la caméra de ses yeux exorbités à l’extrême (il en tremble le pauvre, ça doit être épuisant à force). C’est bête à dire mais, nanarement parlant, j’ai vraiment eu ce qu’on pourrait appeler le béguin, pour ne pas dire le coup de foudre. Don Niam filmé par Godfrey Ho, c’est quelque chose de quasi mystique, une rencontre au sommet entre deux artistes au talent estropié, une communion touchante et fragile entre deux freaks du 7ème art, d’autant plus inestimable qu’elle restera unique, un évènement hautement mémorable qui vous ferait croire dur comme fer à l’existence de quelque omnipotente divinité du nanar. Je sais qu’on risque de trouver que j’en fais encore des tonnes mais regardez bien les caps et osez me dire que vous n’avez pas envie d’y croire !
Bonjour monsieur le coiffeur, ça serait pour prendre rendez-vous… oui, c’est encore cette satanée mulette, même au sabre je n’arrive plus à la discipliner… non, c’est devenu invivable j’vous jure !
Tiens, voilà c’que j’en fais moi de ta robe à fleurs !
Beware, a flying mullet !!


Et hop ni vu ni connu, d'un coup de mulette magique je te transforme un navet en nanar !
Un mot encore sur le budget, d’une indigence flagrante : il suffit de voir les locaux du commissariat, dont on ne voit rien justement, ou le bureau de l’organisateur de combats, un fourbe qui ne pense qu’à l’argent : un bureau avec un téléphone posé dessus, trois photos de combat accrochées aux murs et un cigare au coin du bec pour souligner le côté homme d’affaires magouilleur du personnage. Misérable.
Veuillez mesurer un peu votre langage mademoiselle, vous semblez oublier qu’ici nous sommes dans un, euh… hum, commissariat !
Alors Godfrey, j'ai pas l'air d’un boss plus vrai que nature comme ça ?!


Meeerd-euh, ma belle chemise neeeuv-euh, j’avais pas l’droit de m’salir !


ESPECE DE SALAUD, A CAUSE DE TOI MA MERE VA M’TUER !!!
La façon ignoble mais complètement absurde dont meurt le méchant Don Niam achèvera les abdominaux du spectateur, qui auront décidément bien travaillé durant ces 90 minutes de poilade (ça a du bon le nanar). En ayant sans doute la conviction d’être allé au bout de ses tares dans cette compétition en solo, Godfrey Ho, comme un ultime défi lancé à d’improbables challengers de la réalisation nanarde, à orgueilleusement titré son chef-d’œuvre
Undefeatable, soit
Imbattable. Dans le genre « jusqu’où peut-on aller trop loin » la légende du roi Ho continue. Tout le monde à genoux et gare aux mécréants !

Allez poulette, viens un peu te stimuler l’odorat !
John Nada 3,5/5
Selon les critères conventionnels, la contribution de Don Niam au 7ème Art est dérisoire. Selon ceux du nanarophile, elle est inestimable. Quand je vous disais que j’avais flashé sur l’acteur, j’étais sérieux comme un pape ! Victime d’un authentique syndrome obsessionnel post-visionnage nanar, je me suis lancé à corps perdu à la recherche de ma nouvelle idole et eu la chance de retrouver sa trace via son site personnel :
http://www.donniamstudio.com ! Car en dehors du cinéma, la véritable activité de Don reste les cours de fitness et les arts martiaux. Entre la préparation physique de joueurs de la NFL (le championnat de football américain) et des programmes matinaux de mise en forme diffusés sur la chaîne ABC, l’homme a de l’expérience dans le domaine, et demeure par ailleurs un authentique champion, terminant deuxième lors de l’édition 1989 du NACMAF (le tournoi de kung fu national aux Etats-Unis). Don Niam a en outre commercialisé ses propres vidéos d’entraînement, un programme baptisé Nitro Kick®. En ce qui me concerne, une interview s’imposait…
Don Niam tel qu’il se présente sur son site à l’internaute sportif ou déviant
1. Don Niam bonjour, et merci d’avoir gentiment accepté de répondre à nos questions. Pour commencer, pourriez-vous s’il vous plaît vous présenter brièvement à nos lecteurs ? En complément de la biographie que l'on trouve sur votre site Internet (http://www.donniamstudio.com), pourriez-vous par exemple nous exposer votre parcours dans l’apprentissage des arts martiaux ?
J’ai commencé l’apprentissage du Kung Fu dans ma ville natale d'Akron, dans l’Ohio, avec un instructeur qui s’appelait Feeman Ong. Après m’être entraîné sous sa tutelle durant une dizaine d’années, il est décédé. Je suis ensuite allé à San Francisco m’entraîner avec un maître de Choy Lee Fut pendant quelque temps. J’ai alors appris d’un professeur de Kung Fu du Maryland l’existence d’un style de Kung Fu assez unique par rapport aux nombreux autres systèmes connus, appelé Hung Fut. La curiosité m’a poussé à prendre mon téléphone et appeler la seule personne aux Etats-Unis enseignant ce style unique. Cette personne, c’est le Grand Maître Tai Yim, qui est un Grand Maître de Hung Fut de 8ème génération. J’ai roulé jusqu’au Maryland pour le rencontrer, discuter, lui montrer ce que je connaissais et mon intérêt pour le Kung Fu. Il m’a accepté comme élève le 12 juillet 1987. J’étais extrêmement impressionné par le Grand Maître Tai Yim, ses élèves et la façon dont il dirigeait son école. Je me suis entraîné avec lui durant plusieurs années et le Hung Fut est le style de Kung Fu que j’enseigne moi-même depuis plusieurs années aujourd’hui.
2. En 1993, après deux figurations éclair dans The Making of '...And God Spoke' d’Arthur Borman et Out For Blood avec Don ‘The Dragon’ Wilson, vous vous retrouvez soudain en tête d’affiche d’Undefeatable aux côtés de Cynthia Rothrock. Comment avez-vous été amené à jouer dans ce film ?
En ce qui concerne mon rôle dans The Making of '...And God Spoke' [un film qui se présente sous la forme d’un faux documentaire à la This Is Spinal Tap NDLR], il s’agissait en fait de mon audition pour le film ! En fait, ils m’ont téléphoné pour me demander si je voulais bien leur signer une autorisation pour qu’ils puissent utiliser mon audition. Je n’ai jamais rien signé mais ils l’ont utilisée quand même. A l’origine, on m’avait dit que je tiendrais le haut de l’affiche face à Lou Ferrigno, mais ensuite ils m’ont dit que j’étais trop massif alors qu’ils recherchaient quelqu’un de plutôt chétif, complètement à l’opposé de Lou. Il en va ainsi dans l’industrie du film... Si seulement j’avais obtenu tous les rôles qu’on m’a promis au cinéma, j’aurai eu une carrière d’acteur à plein temps. J’étais aussi sensé jouer dans la série Power Rangers dans le rôle du maître de Kung Fu mais ça ne s’est jamais fait.
J’ai décroché le rôle dans Undefeatable par l’intermédiaire d’une rencontre et d’une audition avec Godfrey Ho organisée par mon Sifu (Maître) Tai Yim, qui connaissait le réalisateur et qui était par ailleurs co-producteur du film [et scénariste ! NDLR]. Selon lui, Godfrey appréciait mon apparence.
Mirroir, mon beau mirroir…
3. Aviez-vous déjà entendu parler de Godfrey Ho avant ? Quels souvenirs garderez-vous de Cynthia Rothrock d'une part, et de Godfrey Ho de l'autre ?
Non, je n’avais jamais entendu parler de Godfrey avant de faire le film, mais je suis sûr qu’il y a plein de réalisateurs dont je n’ai jamais entendu parler. Je n’ai pas grand-chose à dire au sujet de Cynthia si ce n’est qu’elle était forte en Kung Fu, que c’était quelqu’un de sincère et de vrai, avec les pieds sur terre, quelqu’un de vraiment chouette. En ce qui concerne Godfrey Ho, je n’avais pas assez d’expérience en matière de réalisation pour le juger en tant que tel.
4. Comment s'est déroulé le tournage ?
Au poil, je me suis vraiment beaucoup amusé à jouer le méchant et j’attendais chaque jour de tournage avec impatience ! On peut avoir du plaisir même quand on tourne dans un nanar. Comme vous devez le savoir, c’est très difficile d’obtenir un rôle d’envergure dans un film qui bénéficie d’une distribution internationale quand on débute. J’étais content de tourner dans ce film et j’espère pouvoir renouveler cette expérience un jour.
Don pose avec des membres de l’équipe d’Undefeatable
5. Comment êtes vous ensuite passé du tournage d’Undefeatable à celui du film érotique français Justine : Liaisons Exotiques en 1995, la dernière contribution cinématographique dont vous crédite l’imdb (Internet Movie Database) ?
En ce qui concerne mon apparition dans Justine, j’ai participé à une audition pour jouer le rôle d’un professeur et c’est bien ce que j’ai fait dans le film, où j’apparais en chemise et cravate ! Par ailleurs, je n’ai jamais regardé de film de la série des Justine.
J’ai aussi joué dans une série télé qui s’appelait LA Heat. J’apparais dans le quatrième épisode, dans lequel je joue un tueur à gages ; c’est comme ça que j’ai obtenu ma carte SAG [Screen Actors Guild, le syndicat des acteurs aux Etats-Unis NDLR]. Ici la série a été diffusée pendant environ deux ans sur TNT mais je ne sais pas trop sur quelle autre chaîne on a pu la voir.
Don et le géant allemand Matthias Hues
6. Que ce soit par manque d'opportunités ou manque d'intérêt de votre part, vous êtes ensuite retourné dans votre Ohio natal pour y enseigner le fitness et les arts martiaux, mettant au point le programme Nitro Kick® auquel votre nom est associé aujourd’hui. Où en êtes vous à l’heure actuelle ? Avez-vous d’autres projets ?
J’adore l’industrie du cinéma mais je commençais à en avoir un peu marre de cachetonner à Los Angeles, et puis mon père est tombé très malade alors je suis rentré dans l’Ohio. Finalement j’y suis resté, j’ai rouvert une école de Kung Fu et j’ai développé un programme d’entraînement grand public. Avant de quitter l’Ohio en 1991 pour aller à Los Angeles, j’avais déjà essayé de sortir ma propre vidéo, que je comptais appeler Nitro Dynamics, mais je n’avais alors pas pu trouver le soutien financier dont j’avais besoin. Du coup, quand je suis rentré dans l’Ohio et que j’y ai ouvert ma salle d’entraînement, j’ai pu relancer le projet par la même occasion.
http://www.nitrokick.com
Ce programme s’appelle Nitro Kick® et il est disponible via deux cassettes vidéo. Le premier volume comprend des exercices de Kung Fu de raffermissement et de musculation, un entraînement abdominal intense ainsi que les bases en coups de pied, coups de poing etc. Le second volume propose lui des exercices de stretching et un entraînement cardiovasculaire intense en Kickboxing et en Kung Fu. Aujourd’hui, je donne des cours de Hung Fut et mène des séances de Nitro Kick® tous les jours. Mes cours de Hung Fut s’adressent aux adultes mais aussi aux enfants via des classes séparées. Mes classes de Nitro Kick® sont surtout constituées de femmes mais il y a quand même quelques hommes aussi. J’ai l’intention de faire d’autres vidéos d’entraînement et j’espère pouvoir faire d’autres films dans un futur pas trop lointain.

La méthode Nitro Kick®… Don Niam révolutionne le monde du fitness ! (Ces caps ont été réalisées à partir des extraits vidéos que Don propose sur son site. Avis aux amateurs)

Le kickboxing… c’est trop coooool

Allez les pédés, on n’est pas là pour glander, du nerf !
Don pose ses deux cassettes sur une table et demande à Matthias Hues de lever le pouce pour dire que c’est bien
Petites précisions :
Concernant Godfrey Ho, en fait on le retrouve lié à la
Filmswell International Limited dès 1989 pour les besoins du film
Angel’s Mission, un métrage 100% hongkongais réalisé par Ho donc et avec des noms partiellement familiers côté production comme Jacky Tang ou George Lai.
Angel’s Mission (Xian Fa Zhi Ren) a.k.a. Born To Fight a.k.a. Buddha's Justice a.k.a. Kicking Buddha
Mes recherches m’ont également montré que Godfrey Ho a donné dans le kickboxing dès 1991, année où il réalise
Kickboxer King a.k.a.
Kickboxer From Hell (sous le pseudo d’Alton Cheung). Cette même année 1991, il tourne aux Etats-Unis un
Power Force sous le pseudo de Charles Lee, avec le globe-trotter Alphonse Béni (crédité Alfons Beny), puis
Honor & Glory en 1992 dont le titre cherche vraisemblablement à profiter du succès d’un autre film de Cynthia Rothrock,
Rage & Honor.
L’année suivante (1993), toujours aux Etats-Unis, il réalise le très intriguant
Catman in Boxer's Blow, suite du foutraque
Catman in Lethal Track (1990) qui se présentait déjà comme l’un des 2 en 1 les plus ultimes puisque pour l’occasion Ho mélange audacieusement le vieux métrage asiatique de rigueur avec les étonnantes tribulations de Catman, un gus devenu super-héros après avoir été griffé par un chat radioactif (tiens, c’est vrai que ça n’avait pas encore fait, suffisait pourtant d’y penser… dans le genre, je crois que « Camelman, l’homme mordu par un chameau radioactif » est encore dispo les mecs) les deux volets de cette trépidante saga ayant là encore été réalisés sous le pseudo d'Alton Cheung et produits par le duo Joseph Lai / Betty Chan.
C’est lui, Catman, l'autre félin qui vole
Histoire de se ressourcer et de ne pas perdre la main (comme pour un DJ qui mixe, le remontage exige une pratique régulière), Godfrey revient à Hong Kong en 1994 pour les besoins de
Men Behind the Sun 3 (
Hei tai yang 731 si wang lie che), ce dernier épisode d’une trilogie ayant pour cadre un camp de prisonniers n’étant rien d’autre qu’un remontage grossier des deux premiers opus (le 1er, réputé pour ses débordements sadiques et sanglants, s’auréole du statut de mini film culte, quand au 2ème… Godfrey Ho l’avait lui-même réalisé deux ans plus tôt !). Plus récemment (2000), Godfrey Ho a tourné
Manhattan Chase, sa troisième association avec Cynthia Rothrock et, selon IMDB, sa dernière contribution connue au 7ème art.
Concernant l’interview de Don Niam, et bien… elle a tout simplement failli ne jamais voir le jour tant j’avoue avoir eu des scrupules. J’ai réellement hésité, me demandant sérieusement si je n’étais pas qu’un immonde salaud pour oser venir lui demander une interview la bouche en cœur vu le traitement que je lui réservais dans ma chronique, en profitant lâchement du fait que Nanarland était un site francophone et que le pauvre Mr Niam n’y comprendrait probablement rien. Sans blague, j’ai en eu des pincements au cœur. Parce que si c’est une chose de se marrer comme un bossu devant sa télé, s’en est bien une autre de le faire devant tout le monde, et plus encore au nez de celui dont on se moque. Je ne dis pas tout ça pour me dédouaner en me donnant bonne conscience, en versant dans la moralisation hypocrite, mais juste pour bien faire comprendre que s’amuser de la performance d’un acteur, réalisateur, doubleur etc. n’implique pas qu’on se foute méchamment et gratuitement de l’individu en dehors de cette (mauvaise) performance. Se moquer de ces acteurs et réalisateurs n’est pas notre but en soi. Du coup j’insiste bien sur le fait que l’homme est adorable, qu’il a répondu à toutes mes questions avec une disponibilité que je n’étais pas en droit d’attendre et une extrême gentillesse ainsi, il me semble, qu’une totale franchise et une certaine lucidité. Je vous le dis en toute sincérité : merci Monsieur Niam.
Don ''Nitro Kick'' Niam is Undefeatable
Interview en anglais pour les puristes :
1. Hello Don Niam, and thank you for being kind enough to accept answering our questions. To start with, could you please briefly introduce yourself to our readers ? In addition to the biography one can find on your Internet website (http://www.donniamstudio.com), could you for instance tell us about your martial arts background ?
I started in Kung Fu in my home town of Akron, Ohio from a man named Feeman Ong who taught Kung Fu. After training with him for about ten years he passed away. I travelled to San Francisco and trained with a Choy Lee Fut master for awhile. I was told by a Kung Fu teacher from Maryland about a style of Kung Fu that was quite unique to many other Kung Fu systems called Hung Fut. My curiosity led me to pick up the phone and call the only person teaching this unique style here in the U.S. This teacher is Grandmaster Tai Yim who is the Eighth generation Grandmaster of Hung Fut. I drove to Maryland to meet with him and discuss and demonstrate what I knew and my interests in Kung Fu. I was accepted as a student of Grandmaster Tai Yim back in July 12, 1987. I was extremely impressed with Grandmaster Tai Yim, his students and the way in which he ran his school. I trained with him for several years and Hung Fut Kung Fu is the style that I have been teaching for several years.
2. In 1993, after two walk-on parts in Arthur Borman’s The Making of '...And God Spoke' and Out For Blood with Don ‘The Dragon’ Wilson, you suddenly find yourself co-starring with none other than Cynthia Rothrock in the movie Undefeatable. How did you get into such a venture ?
The part for The Making of '...And God Spoke' was my audition for the film. Actually they phoned and asked if I would sign a release to use my audition. I never did sign it, but they used it anyway. Initially I was told that I would co-star opposite Lou Ferrigno, but then they said that I was built to big and they wanted someone skinny and very much the opposite of Lou. That’s the way it goes in the film industry. If I just had the parts in all the films that I was told I would receive I would have had a permanent acting career by now. I was also supposed to be cast in the Power Rangers series as the Kung Fu teacher, but it never happened.
I obtained the role in Undefeatable through a meeting and audition with Godfrey Ho which was set up through my Sifu (Teacher) Tai Yim who knew Godfrey Ho. Godfrey liked my look according to my Sifu Tai Yim, who was also the producer of the film [and the writer].
3. Had you ever heard of the director Godfrey Hall (Godfrey Ho is his real name) before ? What memories do you have of Cynthia Rothrock on one hand, and of Godfrey Ho on the other hand ?
No I had never heard of Godfrey before making the film, but I am sure there are plenty of directors that I have never heard of. I can not really elaborate much about Cynthia other than she was good at Kung Fu, was very genuine, down to earth and a nice person. I did not have enough experience with directors to judge Godfrey Ho as a director.
4. How did the shooting go ?
The shooting went fine, I had a great time playing the bad guy and looked forward to every day of shooting. Even making a B movie is fun. As you know it is very difficult to co-star in a film that gets international distribution as a newcomer. I was happy to be shooting the film and look forward to doing another someday.
5. How did you then go from the shooting of Undefeatable to the one of French soft-porn Justine : Exotic Liaisons in 1995, the latter being your very last cinematographic appearance according to www.imdb.com (the Internet Movie Database) ? (Please, feel 100% free to skip this question if you deem it improper. Our purpose is not to impose on your kindness but to take the opportunity to ask you all the questions we were wondering about you and your career, both for our sheer curiosity and to humbly contribute to bring you to the attention of the French public.)
My appearing in Justine was an audition to play a professor and that is what I did. I have never seen an episode of Justine. I was in a shirt and tie for my role. There was another TV series that I was in called LA Heat. It was a series that I acted in the fourth episode of and obtained my SAG card. I played a hit man. The series aired on TNT for a couple of years in the U.S. I am not sure where else it aired.
6. Whether it was due to a lack of opportunity or a lack of interest from your part, you then returned to your native Ohio to design the workout program your name is now linked with, a cutting edge aerobic training known as Nitro Kick®. Would you like to tell us a bit more about this personal project ? Do you have any other plans for the future ?
I love the film business. I was getting a little tired of pushing the envelope in LA and then my father got very sick, so I moved back to Ohio. I just ended up staying and I opened a Kung Fu school again and developed a workout program for the general public. Before leaving Ohio back in 1991 and moving to LA, I tried to develop a video and wanted to call it Nitro Dynamics, but could not obtain the proper financial backing. So when I moved back to Ohio and opened my Studio I was able to put it together.
This program is called Nitro Kick® and it is a two tape set. Volume one consists of kung fu strengthening exercises and intense abdominal training. It also has basics in punching kicking etc. Volume two consists of stretching exercises and the cardiovascular intense kickboxing/kung fu workout. Presently I run classes daily for Hung Fut Kung Fu and Nitro Kick®. Hung Fut classes consist of adult and separate classes for children. My Nitro Kick® classes are mostly women, but I do have male members in those classes also. I do plan to do other workout videos and hope to do more films in the not to distant future.
John Nada, Nanarland, Avril 2004