J'avais réservé la chronique de ce film après un premier visionnage. Pourtant,
il m'a fallu longtemps avant de me décider à le revoir, ce que j'ai fait récemment.
Et là, mon inconscient m'a expliqué son choix, il ne s'agissait nullement d'un
nanar.
Pourtant, cette petite K7 enfermé dans une jaquette hideuse semblait contenir
quelques promesses. Ecrit et réalisé par un Tobe Hooper au 36ème dessous
qui voulait renouer ainsi avec sa gloire passé, à l'époque où les tronçonneuses
ne coupaient pas que des arbres, tout le film provient d'abord d'une nouvelle
de Stephen King, et pas la plus triste.
Quelqu'un s'était déjà moqué du scénario de Dreamcatcher, sur l'existence
l'aliens parasitant les humains mais qui, moins classes que ceux qu'affrontaient
Ripley, préfèrent sortir par l'arrière-train de leur hôte. Avec The Mangler,
on est en droit de se demander si le King de la littérature d'épouvante
n'a pas eu une passe où il ne buvait pas que de la flotte.
Ni plus, ni moins, ce film redéfinit le top 5 des monstres les plus improbables
du cinéma d'horreur : une gigantesque machine industrielle essoreuse de
linges datant du début du siècle, hanté par le démon (tadaaaaa). Il suffit
qu'un peu de sang (de vierge, bien sûr) lui coule dans les rouages et voici
la "bête" prise dans une folle frénésie assassine.
Robert Englund, incarnant ici un flic des années 50 complètement las (sorte
de Derrick endormi), doit repousser les affabulations de son beau-frère
passionné du paranormal ("Cette machine est possédée !"). Et il s'ennuit,
il s'ennuit le pauvre homme... et à vrai dire, moi aussi. Le rythme est
terriblement lent, les scènes de métrage sont nombreuses, et au final on
ne saura rien des origines démoniaques du tas de ferraille. Tas de ferraille
qui, au cours d'un exorcisme aussi enthousiasme que celui de "L'exorcisme"
(il ne manque plus que la machine gueule "Ta mère suce des... bref"), finira
par se transformer en un... je ne peux pas l'expliquer, mais la sortie de
Transformers en ce moment devrait vous en donner une idée.
Rien de bien nanar finalement, excepté la fin, et la présence d'un ordinateur
sur le bureau du flic (et pas n'importe quoi, un PC, ce qui date d'au moins
les années 80). Cela fait un choc, car du début à la fin tout le film semble de dérouler
dans les années 60, 70 à la rigueur. J'hésite entre une image définissant
cette région comme coupée du progrès, ou un anachronisme flagrant.
Noté 3/10 sur imdb, je ne le trouve ni bon film (même pas série B potable),
ni navet. Un genre de téléfilm pour 2eme partie de soirée sur Arté, à la rigueur.
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