Une série de films que je rêvais de voir depuis mon premier visionnage de True Romance, il y a donc près de quinze ans et le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne fus pas déçu (même si au final, dans la série violence et fourberie, je préfère quand même La femme scorpion...).
Le premier film est sans conteste mon préféré. C'est là que Tsurugi est le plus fascinant, une ordure qui n'a le statut de héros que parce qu'il évolue dans un univers de grosses pourritures. Même la soeur du début avait quand même pour objectif principal de faire évader son frère du couloir de la mort alors qu'il était responsable de sept meurtres. Du coup, ce qui différencie Tsurugi des autres, c'est son sens de la parole donnée. On ne pas parler de haute tenue morale mais c'est quand même un gars qui a son code d'honneur, qui fera tout ce qu'on lui demandera tant que son commanditaire respectera le marché (mais finalement, il ne fait jamais rien de fourbe à l'encontre d'un personnage innocent).
Du coup, dans ces films, Tsurugi ne se range du côté du bien que pour détruire ceux qui l'on trahi. Même dans le 2, où il rompt un contrat parce qu'on lui demande d'assassiner la seule personne qu'il respecte, il se lance dans la bagarre surtout parce que ses anciens employeurs tentent de le faire disparaître parce qu'il en sait trop. Mais au fil des épisodes, on voit quand même que le perso s'humanise comme le montre sa relation avec la standardiste téléphonique de l'épisode 3 qui compromet quand même beaucoup sa mission.
Mais le personnage a toujours son lot de scènes redonnant en deux secondes à Tsurugi son statut de gros enfoiré. Dans le 3, j'aime bien la stratégie pour récupérer la cassette chez l'avocat : une prise mortelle à courte échéance et je viens le déposer chez sa maman pour qu'elle avoue tout. Et la mort de Monsieur Black dans le 3 est la plus jamesbondesquo-fourbe de toute la série. Après, il y a toujours un certain lot d'incohérences avec par exemple la scène d'intro du 2 (sectionner les cordes vocales d'un gars qui allait se mettre à table ok mais il peut toujours écrire, non?) ou même la fin du 1 avec la soeur transpercée par un saï à sa demande pendant qu'elle retient Tsurugi contre elle? Euh, y avait quand même moyen de le frapper sans l'atteindre elle?
Concernant Sonny Chiba, c'est vraiment un excellent artiste martial campant ici un personnage qui pousse dans ses derniers retranchement le concept mis sur le devant de la scène par Bruce Lee, le héros invincible qui sait qu'il est trop fort et qu'il peut démonter la gueule de n'importe qui. Mais Tsurugi en est la version anti-héros, au comportement et style de combat très animal. Chaque film se conclut d'ailleurs sur une mise à mort particulièrement bestiale : la gorge arrachée dans le 1, le plantage de pistolet dans le bide dans le 2, l'éventration à mains nues dans le 3... ET puis, je trouve Chiba meilleur acteur que Lee qui n'est véritablement charismatique que dans les combats, à mon avis. Dès qu'il s'agit de vraiment jouer la comédie, c'est tout de suite moins bon (même s'il s'améliorait de film en film).
Après, je trouve le style de combat et de mise en scène vraiment très différent, les films de Bruce Lee étant finalement très esthétique et mettant très en avant les capacités martiales et physiques de sa star tandis que chez Chiba, c'est plus une mise en scène nerveuse, un brin chaotique aux acrobaties finalement limitées. Mais quand il y en a, elle te mettent sur le cul par le fait que, comme ça, Chiba ne paraît pas si agile que ça. Alors quand il se met à te faire des saltos, ça te fait halluciner.
Pour finir, Sister Streetfighter est quand même bien éloigné de l'univers de Tsurugi. Et le fait que Chiba apparaisse dans un second rôle mais nommé différemment n'aide pas à s'y retrouver. On peut penser qu'il 'agit de Tsurugi sous un autre nom mais comme on voit débarquer d'un seul coup le comédien qui jouait Shikenbaru dans les 2 premiers films du Streetfighter, on finit par renoncer à chercher une cohérence... Et puis l'intrigue du film se construit par rapport au frère de la Sister Streetfighter, qui n'a rien à voir avec Tsurugi. Mais il y a quand même quelques passages bien gores comme la tête retournée à la fin.
Sinon, dernier truc... A la fin de Return of the streetfighter, un personnage meurt après s'être fait planter une cheville de perceuse dans le pied. Et dans True Romance, Alabama tue le personnage de James Gandolfini après lui avoir planté un tire-bouchon dans le pied. Etant donné qu'elle a rencontré Clarence lors du Triple feature Streetfighter, doit-on en conclure que c'est ce film qui lui a donné l'idée d'utiliser le tire-bouchon comme arme?
_________________ Lawrence Woolsey, précédemment connu sous le pseudonyme de deathtripper21...
"Godfrey Ho a beau avoir trouvé des Kickboxeurs américains, le duel entre la mariée et la robe restera LA baston du film." Plissken
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