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Plutôt déçu par ce documentaire qui demeure trop superficiel dans son exploration de la finance mondiale. Le montage est laborieux, surtout dans sa première partie, et on a l'impression que cela dure plus que de raison.

Cependant, tout n'est pas à jeter. Certaines séquences valent le détour, que ce soit le tramway viennois qui appartient à des fonds d'investissement américains, le Burkina Faso qui annonce son intention d'envahir l'Europe si on ne réévalue pas le prix de leur coton, les théories sur le renversement de Saddam Hussein, le très rigolo premier ministre de Jersey ou bien la folie des investissements immobiliers sur la côte espagnole qui deviennent des no man's land dignes d'un film post-apo, avec un petit côté Sim City vu du ciel (ça demande plus d'informations pour bien comprendre les tenants et aboutissants de cette magouille, mais ça ressemble à l'arnaque du siècle).
Mais bon, ça manque cruellement d'approfondissement.

pardon, par intérêt professionnel, qu'est-ce que c'est les théories sur le renversement de saddam ? Les grandes compagnies ont fait de l'argent en le surarmant et ensuite lui ont tendu un piège pour qu'il s'écroule, refait de l'argent en violant l'embargo, et l'ont fait renverser pour faire encore de l'argent en détruisant puis reconstruisant l'irak ? Ou c'est autre chose ?

Y'a un "assassin financier" qui expose les faits de la manière suivante.
Les USA ont imposé le dollar a monde entier via l'étalon pétrole (ça leur garantirait ainsi un poids plus important dans les remboursements de dettes) ; en effet, l'OPEP a accepté de ne vendre l'or noir qu'en dollars. Seulement, Saddam a voulu revendre le sien dans d'autre monnaies, ce qui aurait ouvert le porte à toutes les chienlits. On lui a donc envoyé les "assassins financiers" censés le corrompre afin qu'il change d'avis. Sans succès. Ensuite, y'a les tueurs, mais Saddam était trop bien protégé. Or, selon l'interviewé, quand toutes ces techniques ont échoué, il ne reste plus qu'à envoyer l'armée. D'où l'intervention américaine en Irak. Comme il dit, "si Saddam Hussein avait accepté de poursuivre la vente du pétrole en dollars, il serait toujours au pouvoir et on lui vendrait toutes les armes qu'il veut".

Bon, je ne connais pas la validité de tels propos, et probablement qu'on ne peut résumer l'intervention militaire en Irak à un seul facteur, mais c'est intrigant.

Ca me paraît surtout un raccourci terrifiant, et une vision du problème bien orientée par quelqu'un qui est dedans (en d'autres termes il ramène le problème à lui-même).

L'Irak était quand même super marginalisé par l'embargo. D'un côté les Arabes copains des USA, de l'autre les Iraniens chiites ennemis de Saddam le sunnite.

Pour moi le motif principal de l'invasion était essentiellement stratégique. L'Irak situé au coeur du Moyen-Orient: en le contrôlant, les USA peuvent:
-prendre l'Iran en étau avec l'Afghanistan
-faire écran entre l'Iran et Israel
-se rapprocher de leur allié turc
-isoler la Syrie de l'Iran
-être à portée des républiques du Caucase
-etc etc

Al-Qaida n'a que trop bien compris l'enjeu stratégique qui se jouait en Irak, c'est pour ça qu'ils ont plutôt mis le paquet là-bas que de commencer par reprendre les arides montagnes afghanes. Vous noterez que les Irakiens eux-mêmes ont peu résisté aux Américains. Les milices chiites/sunnites se font la guerre avant tout entre elles !

Après ça a merdé pour un tas de raisons, incluant des conséquences très mal évaluées (comme par exemple l'arrivée des Américains au Kurdistan a permis au PKK de prendre imbécilement ses aises et de jouer avec le feu turc).

ah, ok, merci. Bon, pour répondre rapidement, et éviter d'épiloguer là-dessus, sinon on risque de dévier en beauté du sujet, et de parler politique ... en gros, c'est au mieux très partiel (et partial), au pire complètement intenable. Les usa qui imposent le dollar pour les ventes de pétrole, ça n'a pas tellement de sens, le dollar était et est encore largement la monnaie de réserve mondiale, donc les grosses transactions se faisaient en dollars (et depuis quelques années, un peu en euro). Que saddam ait été bien protégé, on le sait au bas mot depuis les années 80, et ce qu'il restait de ceux qui ont tenté de l'assassiner (des morceaux sanguinolents, au sens propre). Et vendre dans une autre monnaie, oui, boaf, surtout après 1991 et l'embargo, ou de toute façon, ce n'est pas avec ce qui était vendu (quand ce n'était pas troqué) hors ou sous embargo qu'on allait révolutionner le marché de l'énergie. Sur une telle influence des grandes compagnies sur le gouvernement et l'armée, je suis sceptique, sceptique, sceptique comme une fosse. Qu'elles puissent faire du lobbying en faveur de telle ou telle politique (raaaah, vilain mot) de guerre ou de paix, bien sûr. Imposer leur volonté au gouvernement et à l'armée, même pas en rêve. Le monde il est compliqué, hélas.
@alcatel.... D'accord avec certains trucs, moins avec d'autres, intéressé, en tout cas, mais j'arrête là, j'ai dit que je faisais rapide, en mp sinon, pas faire dévier sauf autorisation .
Merci à tous deux, en tout cas

Vu et disons rien que je ne sache déjà sur la corruption du système financier mondial, il me semble même que l'interview de l'assassin économique est tiré du documentaire Zeigeist. Le film peux servir de digest pour ceux qui n'y connaissent rien. Je rejoins Kobal pour les points d'interets du film. J'ai d'ailleurs commencé à chercher les monstrueux complexes hoteliers espagnols sur google earth.