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Documentaire fait à partir des archives de ce film inachevé de 1969 de Clouzot avec Serge Reggiani et Romy Schneider.

Très bien mais avec quelques défauts.

ça montre bien comment se préparait et se filmait un film français "classique" de la fin des années 60 fait par un vieux monstre sacré. Et ça montre aussi comment un tournage peut virer au désastre.

L'intérêt principal c'est cette idée de Clouzot de faire un film double. A la fois très classique et très très (trop?) moderne.

On a donc une trame très basique (voire banale) avec Serge Reggiani qui joue un mari maladivement jaloux de sa femme (Romy Schneider). La partie intéressante c'est l'idée de visualiser sur l'écran la névrose montante de Reggiani par des visions et des brouillages sonores et visuels de la réalité. Avant le vrai tournage, il y a eu des mois de tests divers et variés d'effets visuels et sonores (avec les acteurs en particulier) et ce matériel est, avec les rushs, le matériau avec lequel les documentaristes ont fait leur film.
Ce que l'on peut déja dire, c'est que le matériel avec Romy est autant époustouflant que bizarre. Les techniciens étaient perplexes et ne pigeaient pas trop où Clouzot les emmenait et je les comprends^^

Par exemple les levres bleues et la peau verdatre, c'était pour tourner en couleurs inversées pour que certaines couleurs comme la peau ou les levres soient de couleur naturelles mais que le reste soit inversé pour donner un effet fantasmagorique.





Les points négatifs : un petit dommage sur le fait que l'histoire du tournage soit racontée de façon linéaire. Linéaire dans la "vraie vie" mais aussi dans le film. C'est pas très clair ce que je dis j'ai l'impression ^^

Le gros point négatif c'est que comme aucune prise de son n'a été conservée, les films sont muets et donc ils ont eu l'idée de faire rejouer (comme en répétition de théâtre avec le texte sous les yeux) des scènes du film par Jacques Gamblin pour Regianni et Berenice Bejo pour Romy... Et... ça passe pas ^^ Je comprend bien l'intention mais le résultat est bof.

Mais donc globalement c'est très bien, et si vous êtes comme moi un amoureux de Romy, il FAUT aller voir ce documentaire.

Je plussoie les encouragements à aller voir ce film, même si je le réserve aux fans hardcore de Romy, principale attraction du documentaire dont la plastique est véritablement par-faite dans les images montrées, et aux vrais curieux sur les coulisses de la production cinématographique.

Je ne travaille pas dans le milieu du cinéma, donc je n'y connais pas grand-chose en pré-production, mais si tous les réalisateurs devaient se baser sur le modèle de Clouzot qui fournit un véritable travail d'orfèvre, des gens comme Godfrey Ho n'existeraient pas! L'image donnée de la production cinématographique est vraiment impressionnante en termes de difficulté.

Pour en revenir au film, je me suis quand même permis de le trouver un peu longuet et redondant: les images d'archives montrant divers effets optiques sont certes magnifiques mais un peu trop généreusement diffusées, et la démonstration "Clouzot est trop pointilleux" revient trop souvent.

On y apprend notamment que Clouzot, malgré les retards de planning, préférait re-tourner encore et encore les mêmes scènes (de représentation de la jalousie) au lieu d'avancer. Je suppose que c'est par pudeur que le réal Serge Bromberg n'a pas explicitement indiqué que Clouzot essayait d'exorciser ses pulsions plutôt que donner vie à un vrai film. (C'est du moins la conclusion que j'en ai tirée).

Par contre moi j'ai bien aimé les scènes avec Gamblin et Béjo, qui permettent de mieux comprendre l'histoire du film, même si le charme de Béjo ne vaut pas celui de Romy. Dommage qu'on ne nous dévoile pas comment devait finir l'histoire.

Petite question pour les connaisseurs, les images tournées regorgent de plans-nichons, n'est-ce pas un peu inconventionnel pour un film à gros budget de 1964?

Pour moi c'est assez clair avec [spoiler] la dernière scène avec Bejo et Gamblin et le plan de Romy gisant au sol [/spoiler]

C'est bizarre, mais ça fait plusieurs fois que j'entends parler de la sortie posthume du film de Clouzot, et personne ne cite la version de Chabrol

Je me suis fait la même remarque, mais en fait le documentaire traite plus de la façon de travailler de Clouzot que de l'oeuvre elle-même...

Et merci Charlie pour ta réponse, ce qui est curieux c'est que je ne me souviens pas du dernier plan auquel tu fais allusion.

Comme CinephileFanatik, le documentaire est vraiment centré sur Clouzot, Romy Schneider et Reggiani et en particulier sur l'ensemble des recherches formelles qu'il avait fait pour le film donc ne parle pas du tout de la version de Chabrol. D'ailleurs, quelles ont été les libertés prises par Chabrol par rapport à la version prévue?

Je reformule: ce qui est bizarre, c'est que certains médias font comme si la version de Chabrol n'existait pas. Quand c'est le "spécialiste ciné" de Canal+ qui fait cette impasse, ça fait bizarre.

Je ne l'ai pas vu donc je ne sais pas. Est-ce un bon film? Je ne pense pas que Chabrol ait fait une immonde daube que l'on cache sous le tapis pour l'oublier ^^. Donc je n'ai pas de réponses.

oui, c'est un bon film, mais, je pense, assez différent de ce qu'aurait donné le Clouzot. Le Chabrol joue sur l'ambiguité entre le fantasme paranoïaque et la réalité en traitant toutes les scènes sur le même mode réaliste, (c'est seulement vers la fin que ça délire) ce qui fait qu'on ne sait jamais si Emmanuelle Béart est une allumeuse qui rend son mari fou ou si François Cluzet est un parano qui s'imagine que sa femme le trompe avec tout le monde.

Exactement. On est en permanence dans l'imagination de Cluzet. A l'époque j'avais trouvé ça un peu ennuyeux, mais c'est pas forcément le genre de film qu'on aime à 14 ans.

Docu très intéressant, et surtout très frustrant que le film ne soit pas fini parce qu'avec les expérimentations de l'équipe il y avait de quoi claquer le beignet très très fort !!

Une sorte de Pygmalion moderne où Clouzot l'artiste sublime sa créature Romy qui finira par le mener, lui et son tournage. Vu le film au ciné en présence du réalisateur qui nous a raconté pas mal d'anecdotes qui rendent le tournage encore plus mystérieux, plus impressionnant comme des histoires de plans impossibles à tourner (contrat avec l'acteur, conditions dangereuses, etc...) mais que l'on voit quand même dans le documentaire! Et comment ils ont été fait, là reste le mystère.
Maintenant, je veux la version Cannibal Holocaust où l'on montrera des films amateurs de touristes ayant filmé le tournage (des photos montrent bien des gens avoir pris des vidéos dont aucune n'est trouvable) que l'on puisse découvrir tout ce qui s'est passé.