
Après, l'actionisation, voici la slasherisation du produit.
Année: 1975
Pays: Royaume-Uni
Durée: 1h34
Réalisateur: Michael Papas
Avec: Terence Morgan, Peter Duncan, Lea Brodie, Dimitris Andreas, Paul Beech, Anna Mottram, Leon Silver... .
Catégorie: Ni chaud ni froid.
Lisa est mariée à James, mais ce dernier est souvent absent. A force de s'ennuyer, elle finit par succomber au charme de Richard, un jeune homme mystérieux. Tout bascule lorsque l'époux surprend les deux amants... .La sublime jaquette annonçait un film d'horreur pourtant, "Lifetaker" n'a rien à voir. Sorte de thriller érotique, le film surprend par son rythme mollasson, laissant ses personnages nettoyer un tourne-disque, se balader dans le salon sans qu'il ne se passe rien d'autre. Par instant, ça bascule même dans le contemplatif quand on nous montre une fenêtre ou une rampe d'escalier pendant plusieurs secondes avant de passer à autre chose. Il n'est pas non plus rare de regarder plusieurs minutes sans aucun dialogue. Mais ce qui est curieux, c'est que si la mise en scène est plutôt lente, les transitions, événements qui se déroulent dans le film sont eux, ultra-rapides. En dix minutes, on comprend que la femme du couple se sent abandonnée, puis prend sa voiture, croise un blondinet et l'amène chez elle pour faire des folies de leurs crops. Peut être faut il mettre cela sur le compte d'un remontage sauvage (la version originale est semble t'il plus longue) il n'empêche que cette absence de transition est tellement brute de décoffrage qu'elle prêtera à sourire une ou deux fois. Dans le même ordre d'idée, les plus attentifs remarqueront qu'un des personnages est doublé par un acteur ayant déjà sévi dans quelques films de ninja ce qui provoque aussi son petit effet.
"Lifetaker" est donc plutôt ennuyeux et aurait pu sombrer dans le ridicule s'il avait appuyé là où ça fait mal. Mais curieusement, si on arrive à lui pardonner ses défauts, on tombe sur un métrage intriguant, malsain où après une première partie laissant poindre le porno soft bas de gamme, on assiste à un jeu de dupes entre les protagonistes où on ne sait plus qui manipule, et qui est manipulé. Mis à part un flash-back, le casting se résume à ses trois interprètes principaux (tous convaincants bien qu'étant parfois un peu trop "theâtrales") et le quasi huis clos renforce cette ambiance intimiste. On pourrait comparer ça au film Le limier, dans son approche, même si offrir une intrigue un peu plus fournie et quelques retournements de situations n'aurait pas été un mal. Globalement, l'ensemble est donc plutôt bancal, il faut aussi faire l'effort de rentrer dedans mais ce n’est pas dénué d'intérêt et suffisamment étrange pour qu'on ait envie de voir où tout ça va nous mener.
Citer:
Derrière sa jaquette à côté de la plaque, Lifetaker cache un thriller érotique laborieux mais étrange. L’ensemble est inégal, parfois ennuyeux, mais l’ambiance bizarre et malsaine qui se dégage du film sauve un peu les meubles et finit par piquer la curiosité, si on est un minimum indulgent.