Titre international (et qui correspond le mieux au contenu) : The chinese boxer. Titre franchouillard : Karaté à mort pour une poignée de soja.
Diao Erh-yeh, infâme traître nippophile, vient dans l'école de kung fu de maître Li pour y semer la zizanie à grands coups de tatanes "façon judo." Le vieux lui envoie son talon dans le foie, Diao est temporairement humilié, il reviendra avec ses amis les Japonais karatékas, puis vers la fin du film il importera des Japonais kendokas. Cette racaille capitaliste tuera tous les membres de l'école, sauf quelques-uns qui fuiront, et Lei Ming (Wang Yu) qui appliquera le conseil du maître pour laver l'affront subi. En effet, suite à un entraînement intensif au kung fu de l'envol combiné avec celui de la main euh... je sais plus trop quoi (il plongera ses mains dans de la limaille de fer brûlante), il rossera les méchants qui le méritent bien puisque, ne se contentant pas d'être grossiers et brutaux, ils pervertissent le bon peuple chinois en créant un casino. Il semblerait que Lo Wei se soit inspiré de ce film pour faire sa
Fureur de vaincre, le sujet est le même : il faut vaincre les méchants nippons. D'ailleurs, leurs arts martiaux ne sont que des prolongations récentes du kung fu chinois, qui est le premier art martial, donc le plus authentique, et en plus nous les Chinois avons une philosophie pacifiste, il est donc dans l'ordre des choses que nous rejettions les abominables rejetons.
J'ai vu l'oeuvre en VO st. Je n'ai pas bénéficié de la VF nommée
Karaté à mort pour une poignée de soja, on peut imaginer qu'elle soit excellente, si quelqu'un peut m'en faire profiter ça serait super. Rien qu'en VO, j'ai trouvé mon bonheur. Les sons des coups de pieds, de poings, des sabres qui s'entrechoquent, des épaules déboîtées, des tripes déplacées, des manches des kimonos qui claquent, des murs en bois qui explosent, tous ces sons sont surpuissants, c'est une musique dont on ne se lasse pas. Les énucléations, les perforations thoraciques à la main, les traumatismes crâniens se succèdent à un rythme frénétique, dans des geysers de sang bien rouge. Les zooms ultra-rapides sont là, les personnages sont filmés en légère contre-plongée lorsqu'ils disent des trucs importants - c'est-à-dire presque tout le temps car on n'est pas là pour rigoler, la caméra passe d'un mouvement rotatif du perso A au perso B façon
Tekken, et en plus - quelle joie - on se pare parfois de la Sergio Leone touch !
Il y a du viol (c'est le premier plan nichon que je trouve chez les Shaw Brothers !), du suicide et de l'abnégation ; de l'insulte, de la fourberie et de l'amour ; des cris, des pleurs et de la vengeance ! Un enchaînement m'a marqué, il est grandiose : c'est la nuit, le studio est filmé d'assez haut, on y voit une partie de la ville très calme, quelques ruelles, quelques bâtisses traditionnelles, les gentils vont au dodo, on éteint les lumières, on dirait
Cendrillon en dessin animé... puis plan suivant c'est le jour, un cargo entre au port, il pousse un barrissement de sirène incroyable, et les Japonais sont là, 4 salopards tout de noir vêtus, avec des espèces de capes on dirait des draculas ! Ils entrent dans une auberge et menacent de tout démolir si c'est pas bon !
Résumé : pas trop de finesse psychologique, mais du rythme, de la patate, des beaux cadrages (vers la fin des sabreurs évoluent dans les blés c'est magnifique), des gesticulations, des salti, des grimaces, des imprécations, du sang et des contusions !
NB : pour perfectionner son kung fu de l'envol, le héros court et saute avec autour de ses mollets des étuis bourrés de plomb, ça ressemble à du
Turkish star wars dis donc.