Ben oui, que les choses soient claires tout de suite, je me suis fait avoir en prenant du plaisir à mater ce que je pensais au départ être un énième teen movie mollasson et bêbête.
Ce "10 things I hate about you" habilement traduit par "10 Bonnes Raisons De Te Larguer" reniflait le teenage movie formaté américain dès que ma chère et tendre se décida à l'acheter malgré mon regard sceptique. Elle invoqua l'argument imparable que "tu me forces à mater d'obscurs films asiatiques en VOST, alors la ramène pas OK ! (je rappelle que ma douce est sicilienne)".
Un p'tit coup de synopsis repompé sur amazon :
Dés sa première journée dans son nouveau lycée, Cameron (Joseph GORDON-LEWITT - Halloween : 20 ans après, Beethoven) craque pour Bianca, la sublime fille de ses rêves. Malheureusement pour lui, Bianca doit respecter l'interdiction paternelle de sortir avec le moindre garçon tant que sa soeur ainée Kat n'a pas encore de copain. Prêt à tout pour parvenir à ses fins, Cameron entrevoit aussitôt une solution à cet amour contrarié : trouver rapidement quelqu'un pour Kat ! Et pourquoi pas ce mystérieux mauvais garçon (Heath LEDGER - The patriot - Chevalier) qui pourrait parfaitement s'accomoder avec le tempérament agressif de Kat, féministe convaincue et anticonformiste.
Balancé comme ça, d'aucuns me diront que ça sent moyennement bon. Mais détrompez-vous, le détail qui tue c'est que l'ambiance choisie dans le lycée fleure bon, des les premiers plans, le Parker Lewis grande époque. Et c'est ça qui fait toute la différence avec les teen movies à l'eau de rose ou à l'humour vulgos lourdingue type american pie (dont je ne suis pas fan perso). Pour preuve la visite du campus faite par l'intello de service (David Krumholtz très drôle d'ailleurs, qui a des côtés Jerry) à Cameron : on passe en revue tous les clans du lycée comme dans Parker Lewis. Les buveurs de café, les cow-boys, les bô gosses, les intellos, etc. Plus les inévitables rumeurs sur le bad-boy du bahut qui a tourné dans des pornos, fait de la taule, mangé un canard entier (y compris les pattes et le bec), etc.
Ajoutez à ça une principale givrée qui écrit en douce pendant son travail des romans érotiques, un prof de littérature anglaise black qui se sent toujours visé et qui traîte ses élèves comme des demeurés (de grands moments) et une paire de persos principaux à l'aise dans leurs rôles (Julia Stiles très crédible en féministe agressive qui a pas la langue dans sa poche), et vous avez un film marrant, pas prise de tête qui se regarde agréablement de temps en temps.
Bon on n'échappe pas à l'inévitable happy end et aux quelques scènes sentimentales de rigueur, ni à la morale sur les responsabilités et les pressions que subissent les pauvres ados ricains, mais ça ne gâche pas le reste, si on veut bien voir le film au second degré. Y'a des stéréotypes, mais vu sous un autre angle, on se marre quand même bien, sans que ce soit inoubliable non plus. Et puis c'est quand même plus supportable que d'autres films favoris de ma puce : Dirty Dancing (aaaargh), Mauvaises Fréquentations (au secooooooours) et j'en passe. Mais je suis de mauvaise foi, elle pourrait en dire autant de Flic ou Ninja ou White Fire...