Citer:
Je rejoins l'ami Kobal pour le fait que ce ne soit interdit qu'aux moins de 12 ans !
+1 aussi, à croire qu'ils ont eu une certaine indulgence pour "Rambo"....
Un film qui, par ailleurs, est une tuerie monumentale...
L'idée d'introduire le métrage par des images d'archives, issues de la dernière grande répression organisée par la junte militaire (avec un imitateur de PPDA en guise de voix off *_*), est vraiment la bienvenue, en permettant de nous montrer que le conflit n'a rien de fictif, et qu'a fortiori, les atrocités perpétuées dans le film ne sont en rien exagérées (chose la plus "choquante" à bien y réfléchir).
Stallone avait deux options pour nous pondre un film "engagé", soit de longues palabres démonstratives sur les méfaits de la guerre (vu le mutisme de John Rambo, on aurait eu peine à y croire), soit pousser le côté barbare du métrage à l'extrême, en écoeurant le spectateur.
Le présent choix nous vaut donc un flot de séquences destinées à choquer, dans le bon sens du terme (viols collectifs, bébés dans le feu, jeux cruels, massacre et découverte du village...etc), à provoquer une réelle prise de conscience dans la tête du premier quidam venu, tranquillement installé dans son fauteuil, en s'imaginant visionner un actioner bourrin écervelé...
Le film sait se faire, en outre, profondément désabusé et nihiliste. Le héros ne trouvant la paix qu'après avoir accepté cette part d'animalité en lui, et qui malgré son action et surtout son carnage (OMG, ces 15 dernières minutes de folie) n'aura pas de réelle influence sur la suite du conflit au Myanmar. Même sans lui, elle se poursuivra, un peu à la façon d'un McQueen dans "Hell os for Heroes" dont le sacrifice importera peu.
Bien que les personnages aient un côté volontairement manichéen en apparence (dans le genre "méchant très méchant", on atteint des sommets, ce qui d'une certaine façon rend "jubilatoire" le carnage final, avant d'amener à réflexion), les "gentils" (composés par des acteurs aux petits oignons) subissent un traitement plus nuancé: entre un anti héros, un bon samaritain transformé par la guerre et une trompe de mercenaires non barbares...on a de quoi faire...
Bouquet final, Stallone évite l'écueil de nous assener d'une certaine morale religieuse, comme on aurait pu le craindre à travers la première bande annonce. Il nous livre de plus un film d'action engagé, sans temps mort, par le biais de scènes d'action sévèrement poutrées, et qui réussissent à avoir ce côté "pris sur le vif", sans tourner dans l'épilepsie pourtant de coutume...
Bref, un quatrième opus qui relève considérablement le niveau, et qui mérite d'être vu et revu et rerevu...
